«C”est ma vision de la vie : travailler le maximum possible avant que mes yeux, mes pieds, mes mains et mon dos ne me lâchent ". Ce sont là les propos de l”un des animateurs vedettes de l”émission " A nous la citoyenneté ", réalisée par Alioune Ifra N”Diaye, le promoteur de Blonba, en la personne d”Ibrahima Djongoloni Coulibaly, aussi appelé " Le maitre du Bamanankan " après Sy Souleymane Sy. Djongoloni est animateur à la Chaîne II de la radio et à la télévision nationale.
De son vrai nom Ibrahima Coulibaly, fils de Kamatigui et de Aminata Samaké, il est natif du village de Djongoloni, qui lui a donné son surnom, plus précisément de Kola dans le Wagadou, à 35 km de Mourdjah. Agé de 48 ans aujourd”hui, l”homme est marié et père de trois enfants, deux garçons et une fille. Djongoloni n”a pas eu la chance d”aller loin dans les études, il s”est arrêté au niveau du DEF mais a enrichi sa formation au fil des ans.
Brouma, ainsi que l”appellent ses proches a commencé sa vie professionnelle comme bouquiniste (revendeur de vieux livres), pour pouvoir payer ses études à l”Institut de Technique Commerciale et Administrative (ITCA) et au Centre Moderne de Commerce (CMC). Un jour il a décidé de faire carrière dans la communication, pour que la démocratie et la justice soient des piliers du pays. Dieu merci, aujourd”hui ça va bien pour lui. "Mon objectif est que tous les fils de ce pays puissent être tous informés en même temps de ce qui passe au Mali ", déclare l”animateur vedette. Dans son enfance, il avait trois ambitions : soit de devenir médecin, soit avocat, soit journaliste. Il est aujourd”hui animateur, suivant en cela la voie empruntée par son frère aîné Issa Djongoloni Coulibaly, qui animait l”émission environnementale " Sahel vert " ce qui fait qu”Ibrahim a développe lui aussi un penchant pour les sujets environnementaux.
Djongoloni a de tout temps a été actif, bien avant de travailler dans la presse. Il est l”un des protagonistes que l”ex-président, le général Moussa Traoré, a appelé "les fous de la démocratie" avec Moussa Kéita, du Comité de Transition pour le Salut du Peuple (CTSP). Avec la floraison de titres de la presse (radios et journaux), suite à l”avènement de la démocratie en1991, Djongoloni est arrivé à la radio Kayira, où il a été animateur technicien pendant trois ans, avant deux autres années d”animation, dans la journée à Fréquence 3 et le soir à radio Liberté. Il est par la suite venu sur la Chaîne II, où il présente six émissions par semaine. Ibrahima Djongoloni travaille aussi pour le compte de la radio rurale de l”ORTM. Il y anime quatre émissions hebdomadaires, plus deux émissions à la télévision nationale et une rubrique sur l”environnement dans " Aw ni sogoma " l”émission matinale de Koti Coulibaly le samedi. "Toutes ces animations, je les fait avec plaisir, c”est ma seule distraction. Si on m”en prive, je pourrais en mourir ".
Parlant de " A nous la citoyenneté " Djongoloni affirme qu”Alioune Ifra N”Diaye a accompli ce dont il avait convenu avec les animateurs. "Il fait ce que les autres réalisateurs n”ont pas l”habitude de faire ".
Sur les 28 numéros de l”émission, ils en ont déjà enregistré 24. Ce travail, estime notre interlocuteur, a permis à bon nombre de Maliens de connaître leurs droits et devoirs de citoyens. Les animateurs sont vraiment libres de parole, même avec le ministre de l”Administration Territoriale et des Collectivités Locales, le général Kafougouna Koné et ses collaborateurs. L”émission a également permis de tracer un portrait inhabituel de l”égoïste, avec le personnage de Baniégo.
Par ailleurs, Djongoloni estime que les journalistes maliens sont présentement ce que les gens veulent qu”ils soient. " La presse doit être l”œil du pays, les articles ne doivent pas être un moyen de se faire de l”argent " souligne-t-il. Il estime que l”aide à la presse devrait servir à acheter du matériel afin que l”on puisse trouver les journaux partout dans le pays le jour de leur parution. Il souhaiterait aussi que ses cadets dans la profession sachent qu”un journaliste n”est pas un commerçant du marché. "Ceux qui viennent dans la presse pour s”enrichir doivent être conscients du fait que si tu t”enrichis, tu perds ton auditoire, ton lectorat et ton public " dit Ibrahima Djongoloni Coulibaly.
Il est très satisfait de savoir que son village a été doté de trois pompes d”adduction d”eau, car l”accès à l”eau potable était dans le temps un grand problème, la profondeur d”un puits pouvant aller jusqu”à à 75 mètres. L”homme s”en réjouit et espère voir un jour y installer l”énergie solaire, pour pouvoir faire jaillir l”eau du marigot et faire du village autre chose qu”une vallée de serpents. Sa déception tient aux fausses idées que les gens se font sur lui. Beaucoup pensent qu”il est riche, suite à sa forte popularité, mais lui estime que c”est tout le contraire et cela lui fait mal.
Son modèle dans la vie est Mahatma Gandhi, un grand apôtre de la non violence. En dehors de la radio, l”homme est aime la lecture, les discussions entre amis, la télévision pour s”informer, en plus de la radio. A cause de sa profession, il ne milite dans aucun parti politique aujourd”hui, bien qu”il soit l”un des membres fondateurs du CNID et du PARENA, dans le but de faire avancer les choses. Il est actuellement le Secrétaire à l”information du Réseau des communicateurs sur l”environnement et le Vice-président du Club des amis pour l”environnement.
Réalisé par Fatoumata Mah THIAM DOUMBIA
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