Haute autorité de la communication : L’état des lieux de l’espace médiatique

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La salle Wa KAMISSOKO du Centre International de Conférence de Bamako a servi de lieu aux  membres de la Haute Autorité de la Communication (la HAC) d’organiser la cérémonie d’ouverture des travaux de la première session ordinaire de ladite structure, ce vendredi  5 août. 

Placée sous la présidence de Son Excellence Monsieur le Premier ministre Modibo KEÏTA, qui s’est fait représenté par le ministre de l’Economie Numérique et de la Communication, porte-parole du gouvernement, Me Moutaga TALL. Cette ouverture de session a réuni dans la salle Wa KAMISSOKO de nombreuses personnalités de l’espace médiatique du Mali.

La Haute Autorité de la Communication a été créée le 11décembre 2015 et elle a comme objectif principal l’assainissement de l’espace médiatique audio visuel du Mali. Sa mission est de délivrer les autorisations d’établissement et d’exploitation des services privés de communication audiovisuelle, de contrôler et de sanctionner lesdits services.

Après la présentation du tout nouveau logo de la HAC par son concepteur, M. Adama SOGODOGO, place fut donnée à M. Fodié TOURE, Président de la Haute Autorité de la Communication. Il commence son intervention en faisant un bref rappel du parcours effectué par la HAC avant d’étaler devant l’assistance les difficultés qui minent l’espace médiatique audiovisuel de la communication de notre pays.

Au cours des six premiers mois de son exercice, la HAC a reçu du ministère de l’Economie Numérique et de la Communication une documentation et des dossiers relatifs aux services de communications audiovisuelles. L’examen préliminaire de ces dossiers a mis en exergue une situation extrêmement complexe des radios et des télévisions privées.

Pour ce qui concerne les radios, M. Fodiè TOURE a dit que : “De 1994 à nos jours, sur le plan technique plus de huit cent (800) fréquences ont été assignées pour l’exploitation des radios privées. Selon un rapport d’audit réalisé en 2015 avant l’installation de la HAC par l’Autorité Malienne de Régulation des Télécommunication et des Postes (AMRTP), 575 autorisations ont été délivrées y compris les autorisations provisoires pour l’établissement et l’exploitation des radios privées seulement. Sur ces 575 radios, 329 fonctionnent conformément au terme de l’autorisation qui leur a été délivré, 353 émettent sur des sites indiqués dans l’autorisation d’établissement, 24 émettent à partir des fréquences autres que celle qui leur a été assignée, 3 émettent à partir des sites autres que celui qui a été indiqué dans l’autorisation d’établissement, 219 fréquences assignées n’ont pas été mises en service. En plus des 575 radios à qui des fréquences ont été assignées, 43 radios émettent sans aucune autorisation dont 11 dans la zone géographique du district de Bamako. Il faut ajouter à cette situation déjà complexe la délivrance après l’autorisation de la HAC de nombreuses autorisations provisoires sous réserve de leur confirmation par l’autorité de régulation.

            Sur le plan administratif et juridique, l’examen de document a permis de constater l’existence des radios privées émettant sur la base d’arrêté interministériel devenu caduque parce que n’ayant pas été renouvelé. Des radios privées émettant sur la base d’autorisation provisoire délivrée par le ministère chargé de la communication sous réserve de leur confirmation par la HAC, des radios privées qui ont cessé d’émettre suite à une décision du ministère chargé de la communication, des radios privées qui avaient cessé d’émettre mais qui ont repris leurs services après y avoir été autorisées par le même département enfin des radios privées qui émettent sur des fréquences non attribuées donc des fréquences frauduleuses. “

Pour la situation des télévisions, M. TOURE a précisé que : ” la situation des télévisions privées est encore plus préoccupante. En effet, aucune d’elles ne disposent d’autorisation et il semble qu’il leur a été simplement donné la possibilité de procéder à des essais. La situation des entreprises de distribution de programmes et des radios étrangères est moins préoccupante que celles des radios et des télévisions privées. Les entreprises de distribution de programmes et de radios étrangères diffusent et émettent sur la base soit des conventions et accords conclus avec l’ancien ORTM, soit d’autorisation donnée par l’escompté supérieur de la communication. La complexité de la situation générale de l’espace médiatique audiovisuel est accentuée par les demandes pressantes des promoteurs nationaux et étrangers qui attendent depuis longtemps

Pour les agences de publicité, la presse écrite et la presse en ligne, le président de la HAC a affirmé que : “Le Mali compte aujourd’hui plus de 300 agences de publicités dont une dizaine seulement est capable de répondre aux attentes des usagers. En outre, la loi qui fixe le régime de la publicité mérite d’être relue pour qu’il puisse faire fasse aux nouvelles exigences du secteur. La loi 046 du 7 juillet 2000 portant sur le régime de la presse et délit de presse mérite aussi d’être revue pour intégrer les préoccupations des acteurs des médias notamment la dépénalisation du délit de presse enfin donné à la presse en ligne toutes les réglementations nécessaires pour qu’elle puisse évoluer dans un environnement sain”

Les travaux de la première session ordinaire seront axés sur quatre thèmes essentiels à savoir : la finalisation et la mise en œuvre du plan d’action et du chronogramme des activités de la HAC pour le reste de l’année 2016, l’amélioration du cadre législative réglementaire de l’espace médiatique audiovisuel et de la mission de régulation de la HAC, l’élaboration des cadres de coopération avec les partenaires, et  l’amélioration des méthodes de travail de la HAC. Ces quatre thèmes concourent chacun à la mise en ordre de l’espace médiatique audiovisuel.

L’assainissement du secteur est un challenge gagnant- gagnant entre la HAC et ses partenaires.

Sory Ibrahim TRAORE

Stagiaire

 

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