Guerre au Mali : Des militaires français forment des journalistes

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Lancée le 11 janvier 2013, l’opération Serval continue les offensives pour la libération du Nord Mali occupé depuis près d’une année par des groupes islamistes terroristes. Pour donner les vraies informations (c’est selon) sur l’évolution de la situation, des militaires français ont formé une cinquantaine de journalistes maliens. L’initiative est de la Maison de la presse du Mali avec l’appui du ministère malien de la Défense et l’ambassade de la France. « Les journalistes maliens sont trop friands des rumeurs et des informations non avérées. Mais il ne s’agit pas de les conditionner pour traiter l’info en faveur des troupes françaises… ».

Ces propos sont d’un militaire français qui soutient que l’objectif de cette session de formation à l’intention des journalistes maliens qui doivent couvrir la guerre est de les former à donner l’information juste. « Une rédaction à Sevaré », c’est ainsi que se nomme le projet de formation dont a bénéficié ces journalistes maliens. En formant donc les journalistes, l’ambition des initiateurs à savoir les deux suscités (la direction de l’information et des relations publique de l’armée, l’ambassade de la France) est de les amener à « produire des informations rigoureuses sur la guerre qui oppose l’armée malienne et ses alliées aux groupes qui avaient occupé les 2/3 du territoire depuis près de 9 mois ».

A travers une couverture médiatique sérieuse et patriote dans des genres journalistiques étranges, souvent gênants… mais qui répondent à des attentes réelles du moment. Ces attentes réelles qui sont de donner de façon continue l’évolution de la guerre en informant sur qui fait quoi ?, avec qui et comment ? Le pourquoi étant déjà connu. L’objectif évident, comme le soutien d’ailleurs le capitaine Modibo Traoré en charge du projet est de conditionner les hommes des médias à la cause de l’armée française. Car dit-il : « …dans une situation d’exception, il y a des choses que nous ne pouvons pas tolérer. D’où la nécessaire formation des journalistes au journalisme de conditionnement qui permet de sensibiliser les populations aux intérêts de l’armée française ».

Cette déclaration du capitaine traduit, si l’on ne se trompe que les journalistes ne doivent écrire ou parler que pour l’intérêt de la France, puisqu’il leur est demandé explicitement de « mettre leur objectivité de côté ». On comprend bien sûr l’impératif stratégique de ne pas révéler des informations opérationnelles, de ne pas annoncer une attaque surprise, de ne pas dénombrer les effectifs ou le matériel des troupes afin de ne pas permettre à l’ennemi de se préparer. N’est-il pas question que de cela dans la formation ? Sans doute oui. En tout cas, la cinquantaine de journalistes bien rompus dans le métier disent avoir appris beaucoup dans cette formation. Ce qu’il faut dire, ce qu’il ne faut pas, la protection de la vie des soldats, sont autant de connaissances qu’ils ont acquises.

Mais, est-ce le rôle de l’armée de former des journalistes ? Qu’en est-il de l’indépendance, de la liberté de parole ? En tout cas, les journalistes ne sont pas choqués. Ils pensent avoir pris ce qu’ils ont à prendre et affirment sans sourciller qu’ils ne se laisseront jamais brider. Quand il s’agira de révéler les exactions de l’armée, ils le dénonceront puisque c’est leur mission de journaliste.

Bassératou KINDO : Source Atelier des médias RFI

L’Express du Faso (via lefaso.net – 02/05/2013)

 

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2 COMMENTAIRES

  1. qu’ils leur apprennent déjà l’orthographe ,ce serait déjà une bonne chose 😆 😆 😆 ……..et aussi que lorsqu’on ecrit ,ce n’est pas toujours ” de source bien informée”……….et que d’aller voir sur place c’est mieux que de prendre le thé au grin

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