Grande marche de protestation de la presse malienne : Halte aux intimidations et agressions physiques contre les journalistes

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Persécutions, intimidations, menaces et agressions physiques en tous genres, l’exercice de la profession de journalisme est devenu tout simplement au Mali un métier très périlleux et très risqué depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012. Face à ce climat de terreur, les professionnels du secteur n’entendent pas se laisser faire. Ils ont battu le pavé le mardi 17 juillet 2012 pour manifester leur ras le bol. La marche qui est partie du siège du journal L’Indépendant, s’est terminée par la remise d’une déclaration au Chef de cabinet du Premier Ministre.

Les délégués des associations de presse reçus par le Chef de cabinet du PM ( G-D : Hamèye Cissé, Tiégoum B Maiga, Makan Koné

Après les interpellations de Birama Fall, Directeur de publication du Prétoire et de Chahana Takiou, Directeur de publication du journal 22 Septembre, entre autres, les enlèvements et agressions d’Abdrahamane Keïta du journal Aurore et du Directeur de Publication du quotidien L’Indépendant, Saouti Labass Haïdara, auront sans doute été la goute d’eau qui a fait déborder le vase.

Face à la menace et aux dangers qui planent désormais sur la profession et sur la vie même des journalistes, les associations et organisations professionnelles de la presse ont protesté, en organisant mardi dernier une grande marche et une Journée sans presse pour défendre la liberté de la presse, un droit important et primordial  dans un Etat démocratique, surtout dans une démocratie chèrement acquise comme la nôtre.

Pour la circonstance, associations et organisations de presse étaient soutenues par des responsables politiques et autres démocrates épris de justice et de liberté, au premier rang desquels Me Mountaga Tall, Pr. Ali Nouhoum Diallo, Timoré Tioulenta Président du groupe parlementaire ADEMA, Ousmane Sy, Ibrahima N’diaye, Me Mamadou Gakou, Moustaph Soumaré de l’ADJ, Mme Sy Kadiatou Sow, l’Honorable Fanta Mantchini Diarra, Djiguiba Keïta dit PPR, plusieurs dirigeants de l’AMS-UNEEM dont Mamoutou Thiam, Mme Rokia Ba Touré et bien d’autres personnalités.

Quadrillée par un impressionnant dispositif de sécurité, composé de d’éléments de la Police, de la Gendarmerie et de la Garde nationale, la marche a commencé au environ de 10 heures près du cimetière de Lafiabougou, avant de se terminer à la Primature. Là, une délégation des patrons de presse a remis une déclaration au Chef de cabinet du Premier ministre, Oumar Kanouté.

Tout le long du trajet, soit sur une distance de plus de 3 kilomètres, les marcheurs, munis de pancartes et banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Plus jamais çà. Non aux escadrons de la mort. Attention, journalistes en danger. Silence, on tue des journalistes. Çà suffit», ont scandé des slogans appelant à la justice, à la liberté et à l’arrêt immédiat des exactions contre les journalistes. Dans la déclaration remise au Chef de cabinet du Premier ministre, les associations et organisations professionnelles de la presse condamnent avec la dernière énergie les intimidations, enlèvements et agressions dont les journalistes font l’objet dans l’exercice de leur profession.

Elles interpellent aussi ouvertement le gouvernement du Dr. Cheick Modibo Diarra pour qu’il prenne les responsabilités afin que plus jamais un journaliste ne soit inquiété dans l’exercice de sa profession. Sur ces différentes atteintes, les associations et organisations professionnelles de la presse demandent aussi que le gouvernement prenne toutes les dispositions pour faire la lumière sur toutes ces agressions sauvages et barbares, aux antipodes de la démocratie et de la liberté de la presse.

Yaya Samaké  

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8 COMMENTAIRES

  1. Nous sommes moralement avec vous en ces moments très difficiles de l’exercice de notre beau métier que certains esprits mal inspirés au Mali voudraient réduire au néant. Nous vous appelions déjà en début de semaine, ignorant qu’une action était prévue, à faire entendre votre voix au peuple malien tout entier. Merci pour cette marche qui témoigne de votre détermination à faire exister la presse dans votre pays. http://www.sinotables.com demeure au service des causes nobles. La plume ou la micro, au nom de liberté et de la démocratie.

  2. Nous sommes moralement avec vous en ces moments très difficile de l’exercice de notre beau métier que certains esprits mal inspirés voudraient réduire au néant. Nous vous appelions déjà en début de semaine, ignorant qu’une action était prévue, la veille de cette marche à faire entendre votre voix au peuple malien tout entier. Merci pour cette marche qui témoigne de votre détermination à faire exister la presse dans votre pays. http://www.sinotables.com demeure au service des causes nobles.

  3. Tout ça est dû à la haine et la malveillance qu’une certaine politique a inoculée à notre société.
    Quant à ceux qui s’en prennent lâchement au Premier Ministre, les raisons sont bien connues : s’il ne part pas avant la fin de la transition, il mettra à nues, avec preuves à l’appui, leur pillage du pays Mali.

  4. celui qui ne ne contrôlera pas sa langue aura la langue coupée. C’est une tradition, tout ne se dit pas, tout ne s’écrit pas, surtout parler et écrire pour aider la rebellion et se faire plaire eu diable. Qui sera le prochain ladji koumalaba? ladji kouma te e da djeni!,
    Kouma magni, kouma be mogo doun!
    A bon entendeur, salut

  5. Chers confrères, lorsqu’un journaliste se transforme en maître chanteur, il ne pourra jamais éviter les agressions de ce genre. En effet, souvenez-vous de l’article sur ‘La maîtresse du président’ ? Savez-vous le nom du journaliste qui a fait le plus grand nombre d’articles sur ce thème ? Savez-vous combien il a reçu pour qu’il cesse ? Alors, sachons raisons gardées. Le rôle d’un journaliste est de donner la vraie information en faisant en sorte que la paix et la quiétude s’installent dans le pays.

  6. Dites moi, où est passée la maîtresse du Premier Ministre? Elle n’apparait plus à la télé? Etait elle à la marche des journalistes au moins?

  7. On peut ne pas être d’accord avec les propos d’un journaliste. Dans ce cas, on a plusieurs recours : commentaires des articles (comme je le fais actuellement), droit de réponse à publier dans le même journal, recours en diffamation, etc…L’agression physique est une preuve de faiblesse. Cela appuie le fait que le journaiste avait raison et qu’il a tapé là où ça fait très mal. Ce genre d’agression est une preuve de faiblesse, de simplicité d’esprit et surtout d’idiotie. Car ce faisant, les auteurs ne contribuent qu’à renforcer la crédibilité, la hargne, le niac, la détermination de ceux qu’ils veulent faire taire. Nous mêmes, nous passons notre temps à agresser par écrit les journalistes par écrit à travers nos commentaires (tant certains papiers sont mauvais). Ce n’est déjà pas bien de faire cela. Mais aller jusqu’à l’enlevement et l’agression physique, c’est le comble de l’indescence, de l’idiotie, de la barbarie. Dans le cas du doyen SAOUTI (à qui je souhaite prompt rétablissement), ils n’ont même pas tenu compte de son grand âge. Où sont passées les valeurs de respect des maliens ? Sans doute sous les cagoules d’une catégoriedes loubards nés un cerain 22 mars.

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