Créé le 27 février 2008, le Mouvement International pour la Renaissance d’une Afrique Unie/Mali (Mirau/Mali) a pour objectifs entre autres de : sensibiliser, former et élever le niveau de conscience politique de toutes les couches de la population malienne, en particulier la jeunesse ; veiller à la transparence dans la gestion des affaires publiques et lutter contre toutes formes de corruption ; reconnaître et encourager toutes les actions allant dans le sens de la démocratie et de l’émancipation du peuple, mais aussi dénoncer toutes les violations des droits de l’homme ; développer la solidarité dans l’égalité et le respect de chaque peuple, afin de promouvoir la tolérance et la paix dans le monde.
C’est dans le cadre de la mise en œuvre des activités de son projet intitulé “Projet pour le Renforcement de la Redevabilité Sociale” que le Mirau/Mali, avec l’appui financier de l’Ambassade du Royaume de Danemark, a organisé ces assises de deux jours afin de renforcer la capacité des journalistes sur les pratiques de la redevabilité au Mali. Il convient de noter que ce projet vise non seulement à renforcer la pratique de la redevabilité sociale, notamment à travers le renforcement des capacités des acteurs de la société civile, des élus et des agents de l’État, mais aussi à promouvoir la gouvernance, la transparence, la participation de la société civile dans le suivi des politiques de développement pour la réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations au Mali.
La problématique de la gouvernance constitue un enjeu majeur pour le développement de notre pays surtout en cette phase de sortie de crise. Cette gouvernance ne saurait être effective sans une implication active de la société civile, particulièrement les médias dans les actions quotidiennes d’information, de sensibilisation et de suivi-évaluation des projets et programmes de développement. Raison pour laquelle ces assises de deux jours visaient à contribuer au renforcement de capacités des journalistes en matière de redevabilité, notamment en ce qui concerne les politiques et stratégies de développement ; au renforcement des capacités des participants sur les principes et mécanismes de la redevabilité sociale ; au renforcement des capacités des participants à l’exercice du contrôle citoyen ; à l’outillage les participants pour leur plus grande participation et implication à la promotion de la redevabilité.
Ces assises recommandent d’intégrer la problématique de la redevabilité sociale dans le travail quotidien des journalistes, d’étendre d’avantage la connaissance des journalistes sur la redevabilité sociale au Mali et ailleurs, de tisser des relations étroites avec les Organisations de la Société Civile (osc), d’étendre la formation sur la redevabilité sociale à d’autres organes de médias, surtout ceux de l’intérieur, de soutenir les actions du Mirau dans le sens d’élargir la formation à l’ensemble des organes du pays.
Pour le président du Mirau, M. Moussa Coulibaly, la problématique de la gouvernance constitue un enjeu majeur pour le développement de notre pays, surtout en cette phase de sortie de crise. M. Coulibaly estime que cette gouvernance ne saurait être effective sans une implication active de la société civile, particulièrement les médias dans les actions quotidiennes d’information, de sensibilisation et de suivi-évaluation des projets et programmes de développement.
Toujours selon M. Coulibaly, si pour certains leur mouvement constitue une approche permettant de tenir des individus et des organisations responsables, d’autres le perçoivent comme un concept faisant référence à l’application et à la mise en œuvre effective de règles et des normes. “Pour ce qui nous concerne, dans un sens démocratique, la redevabilité signifie qu’un individu occupant un poste de responsabilité doit répondre de ses actes, aux niveaux politique et administratif. La redevabilité sociale est donc un mécanisme selon lequel les citoyens inter-agissent avec les responsables politiques afin de les pousser à rendre compte de leurs actions et à en assumer la responsabilité. Elle va au-delà de la justification des actions et des résultats et implique la prise en compte de la participation citoyenne, particulièrement le contrôle de l’action publique, par des citoyens ordinaires. La redevabilité sociale est et restera un principe incontournable dans le renforcement de la gouvernance démocratique. En ce sens qu’elle aboutit à la promotion de la bonne gouvernance, l’accroissement de l’efficacité du développement et le renforcement des moyens d’action”, a ajouté M. Coulibaly.
Il a également précisé que la redevabilité sociale est un acte citoyen qui doit être cultivé pour une participation inclusive à la construction de la nation dans tous les domaines.
Le représentant de l’ambassadeur de Danemark au Mali, M. Mamadou Lamine Traoré, a lui indiqué que ces assises se sont déroulées dans un contexte marqué par la persistance de la mauvaise gouvernance dans notre pays. Il estime qu’il appartient aux journalistes de jouer pleinement leur rôle vis-à-vis de la population, afin de lutter contre la mauvaise gouvernance. Aussi M. Traoré a t-il profité de l’occasion pour mettre l’accent sur le rôle de la presse dans la dénonciation des actes de mauvaise gouvernance dans la gestion des affaires publiques.
Tougouna A. TRAORÉ