Le Mali à l’instar de la communauté internationale a célébré, le samedi 3 mai 2014, la Journée mondiale de la liberté de la presse à travers une conférence débat sur le thème « La presse malienne engagée pour la paix et réconciliation nationale ». C’était à la maison de la presse. A cette occasion, nous avons approché, Gaoussou Drabo, l’un des doyens de la presse malienne et non moins ancien ministre de la communication et des nouvelles technologies qui a dénoncé les phénomènes négatifs qui dissuadent le journaliste à exercer dignement son métier d’utilité publique.
Que pensez-vous de la journée internationale de la liberté de la presse ?
Je pense que la célébration de la journée internationale de la presse est indispensable, parce qu’aucun des acquis de la presse n’est irréversible. Vous voyez chaque année des choses sont remises en cause. Dans de nombreux pays la liberté d’informer, la liberté d’accéder aux informations, la liberté d’exercer dignement le métier, est remis en cause sans oublier la persistance de phénomènes négatifs comme l’arrestation des journalistes et même l’assassinat des journalistes. Donc c’est pour rappeler chaque année que ce métier est difficile, qu’il est d’utilité publique, qui doit être un souci partagé par tous les citoyens.
Quel regard avez-vous actuellement sur la presse malienne ?
Je pense qu’on a des mérites. Par exemple : l’un des mérites que le monde souligne est l’extraordinaire réseau des radios communautaires qu’on a mis en place et qui assure une information de proximité de qualité. Maintenant le deuxième souci qu’on a, c’est effectivement l’amélioration de la qualité même des organes de presse.
Pensez-vous que la liberté de la presse est garantie aujourd’hui au Mali ?
Vous savez il faut toujours se battre. Telle que nous la concevons et telle que d’autres la conçoivent, il y a toujours une différence. Il faut toujours se battre pour que la liberté de la presse ressemble à la conception que nous les journalistes nous avons de cette liberté de presse c’est-à-dire la liberté de critiquer, le libre accès aux sources d’informations et la possibilité d’évaluer. Mais du côté des autorités que des grands opérateurs, il y a toujours une envie de contrôler l’information. C’est une attitude tout à fait logique, mais ce n’est pas une attitude compatible avec la compréhension que la presse a, de sa liberté. Il faut toujours la défendre. Il faut toujours la préserver.
Propos recueillis par Moussa Dagnoko