Le département communication du Fonds monétaire international (FMI) à Washington et le Centre régional d’assistance technique ont organisé, les 2 et 3 septembre dernier, à Abidjan, un séminaire de formation d’une vingtaine de journalistes économiques de l’Afrique de l’ouest. C’est le ministre ivoirien auprès du Premier ministre chargé de l’Economie et des finances, Nialé Kaba, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cette rencontre, avec à ses côtés le représentant-résident du FMI à Abidjan, Alain Feler ainsi que la Directrice régionale d’Afrique de l’ouest, Mme Malangu Kabedi.
Depuis plusieurs années, les échanges entre le FMI et les médias ont évolué de nature et d’ampleur. Cette évolution ne peut porter pour autant les fruits attendus si les hommes de médias n’ont pas une connaissance avérée de l’institution mais aussi du cadre macroéconomique. C’est pour relever ce double défi que le FMI a organisé la présente formation dont l’objectif était de permettre aux journalistes ouest-africains d’améliorer la qualité du reportage sur les questions macroéconomiques et les finances internationales.
Ainsi, chaque pays de l’espace UEMOA et de la Guinée Conakry était représenté à cette formation par trois journalistes. En plus de votre fidèle serviteur, la délégation malienne comprenait Mme Fatoumata Maïga de l’Essor et Alou Diawara de BBC.
Selon le représentant-résident du FMI à Abidjan, cette formation, première du genre organisée par son institution, est un cadre d’échange d’expériences. Présidant la cérémonie d’ouverture, le ministre ivoirien auprès du premier ministre chargé de l’Economie et des finances, Nialé Kaba a exprimé la reconnaissance du gouvernement de son pays au FMI pour cette formation et pour le choix porté sur la Côte d’ivoire pour l’abriter.
Selon elle, les journalistes en général, ceux évoluant dans le secteur économique en particulier, doivent rendre les articles plus digestes et plus souples pour les lecteurs et auditeurs en parlant en des termes simples et compréhensibles. Or, soutient-elle, l’information économique, qui doit être accessible à tout le monde, apparait très complexe à certains égards. Animée par Mathieu Robbins et Gariella Matthews, tous deux journalistes professionnels de la Fondation Reuters, la formation a permis de discuter des thématiques et concepts liés à l’économie telle la macro-économie, les finances internationales, la bourse, les indicateurs économiques, le cycle économique et surtout la politique monétaire : cas de l’UEMOA. Sur ce dernier sujet, il ressort que la BCEAO est le maître d’œuvre de la politique monétaire de la sous-région. A ce titre, elle a pour missions de définir et mettre en œuvre la politique monétaire au sein de l’UMOA, de veiller à la stabilité du système bancaire et financier de l’UMOA, de promouvoir le bon fonctionnement et d’assurer la supervision et la sécurité des systèmes de paiement dans l’UEMOA, de mettre en œuvre la politique de change de l’UEMOA dans les conditions arrêtées par le Conseil des Ministres, de gérer les réserves officielles de change des Etats membres de l’UEMOA.
Prioritairement, cette politique monétaire vise à assurer la stabilité des prix. Sans préjudice de cet objectif, la Banque Centrale apporte son soutien aux politiques économiques de l’UEMOA en vue d’une croissance saine et durable.
Selon les formateurs, dans le contexte de mondialisation, les économies des pays sont désormais liées et tout évènement majeur dans un pays peut affecter l’économie mondiale. Aussi, ont-il souligné que l’information économique ne s’isole pas du reste de l’actualité et qu’en matière économique, une réalité d’aujourd’hui n’est pas forcement celle demain. En terme simple : “ Tout dépend “. Le représentant-résident du FMI à Abidjan, Alain Feler et Lucie Mboto-Fouda du département communication du FMI à Washington ont présenté des exposés sur cette institution de Breton Woods et ses relations avec les Etats. Le Fonds monétaire international compte aujourd’hui 188 pays membres qui sont les vrais patrons de l’institution. Ceux-ci, à travers leurs ministres de l’Economie et des finances, appelés gouverneurs, déterminent la vision de l’institution. Au dessous de cet organisme se trouve un comité monétaire et financier de 24 membres et un conseil d’administration.
Le FMI assume en premier lieu une mission de surveillance des économies des Etats membres pour que ceux-ci ne tombent pas dans le travers. Ensuite, il a un programme de prêts pour des ajustements macroéconomiques ou budgétaires. Mais, à la différence de la Banque mondiale, il ne finance pas des projets de développement.
Youssouf CAMARA
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