Le Forum de la presse avait pour invité, le jeudi 20 avril, à la Maison de la presse, le président de la Haute autorité de la communication, Fodié Touré. Il était questionné par Alexis Kalambry du journal Les Echos, Chahana Takiyu du 22 Septembre et Bakary Cissé, rédacteur en chef de Radio Kledu. Ils ont abordé avec lui les missions et attributions de la Hac, mais aussi ses activités et perspectives.
Selon Fodié Touré, la Haute autorité de la communication est une autorité indépendante créée par le gouvernement du Mali, en 2014, pour répondre à un souci de régulation, de mise en ordre de l’espace médiatique au Mali. Elle a pour mission d’assurer le bon fonctionnement de l’espace médiatique en termes de proposition, de gestion administrative et juridique, d’élaboration d’un cadre légal, législatif et réglementaire. Il dira que dans cet ordre, il y a un volet consacré à l’autorisation et l’établissement des services de communication audiovisuels et un volet sanction, qui se traduit par la fermeture des radios pirates.
La régulation, à en croire M. Touré, n’est pas seulement un accompagnement béat des organes de presse, mais c’est aussi un accompagnement dynamique qui veut que l’autorité de régulation s’occupe de la promotion, de l’organisation, de la formation de cet espace médiatique. «On ne peut pas laisser les dérives et les violations de la loi», a-t-il déclaré.
Parlant de la fermeture de 47 radios, Fodié Touré a souligné que lorsqu’ils ont commencé leur mission, ils ont tenu à partager toutes les activités qu’ils ont menées. «Nous avons reçu à plusieurs reprises les associations professionnelles des médias pour leur faire le point des activités que nous avons menées. Lorsque nous avons fait l’état des lieux des services de communication audiovisuels, nous avons convié aussi les associations professionnelles des médias pour les informer de quel niveau, nous en sommes. Nous leur avons dit que nous avons catégorisé les organes d’audiovisuels en indiquant qu’il y a des radios qui émettent sur la base d’arrêté interministériel et d’autres sur la base d’autorisation provisoire délivrée par le ministère de la Communication, ainsi que des radios qui émettent sans aucun acte administratif», a-t-il ajouté.
Et Fodié Touré d’expliquer qu’ils ont dit aux associations professionnelles des services de communication d’audiovisuels, que toutes les radios qui émettent sur la base d’arrêté interministériel d’avant la Haute autorité de la communication, vont être régularisées ainsi que celles qui émettent sur la base d’autorisation provisoire, selon des procédures, des formes et délais qui seront déterminés. «Des radios qui ne sont pas dans ces deux cas, qui, malgré les remarques des autorités, sont allées s’installer sans aucune autorisation et qui brouillent souvent les fréquences des radios régulières, des services de l’armée, de la sécurité, de l’aviation, pensez-vous qu’on va les laisser ? Non», a précisé le président de la Haute autorité de la communication.
Il a par ailleurs fait savoir que les 47 radios sont des radios qui n’ont aucune autorisation, tout en indiquant que la procédure d’établissement des radios est bien définie dans la loi de 2012, qui «dit que les radios qui ne sont pas régulières ont 3 années pour se mettre en règle». Et Fodié Touré de déclarer : «les radios qui n’ont pas de papier ne l’ont jamais fait. Nous leur avons dit que nous ne pouvons pas leur donner d’autorisation. Ce n’est pas nous qui décidons de tuer ou de faire vivre une radio, nous appliquons des textes. Ces textes disent clairement qu’une radio non autorisée doit être fermée. Nous ne pouvons pas laisser une radio sans autorisation émettre au détriment d’une radio légale. Il n’y a pas de solution pour ces 47 radios. Ces radios ont été averties depuis le 4 novembre 2016».
En outre, le président de la Hac a rappelé qu’ils ont trouvé dans les archives de 1990, un acte administratif autorisant Africable Télévision et Liberté Télévision à s’installer. À l’en croire, celles-ci vont venir signer une convention avec la Hac conformément au nouveau cadre législatif et réglementaire. «Toutes les autres télévisions, le jour où nous allons décider, comme le cas des radios, elles iront en compétition suite à un appel à candidatures», a-t-il poursuivi.
Diango COULIBALY