Le vendredi 17 décembre 2021, à l’Hôtel Mandé de Bamako, a lieu l’atelier d’appui à la mise en œuvre des plans d’actions des deux réseaux de journalistes nutrition (Alliance des Journalistes maliens en faveur de la nutrition et de la sécurité alimentaire) et Wash (Réseau des Journalistes pour l’Eau Potable, l’Hygiène et l’assainissement). Il a été organisé par l’Association Malienne pour le Développement Communautaire (AMADECOM), à travers le programme Right 2 Grow et est mis en œuvre au Mali par Action Contre la Faim et World Vision, en partenariat avec les ONG/OSC nationales. Ledit programme Right 2 Grow est financé par le Ministère des affaires étrangères des Pays-Bas et exécuté au Mali par un consortium d’ONG dont Amadecom l’OMAES (œuvre Malienne d’Aide à l’Enfance du Sahel), Sun, Gsb, ACF, etc., sur une période de 5 ans (2021-2025). Le Directeur exécutif d’Amadecom, Mazou Diallo, a ouvert les travaux dudit atelier. Adama Yoro Diarra, représentant de World Vision et manager du projet Right 2 Grow, Dr. Youssouf Traoré du réseau des organisations de la société civile pour le renforcement de la nutrition et du wash, Dr. Djibril Bagayoko, le formateur des journalistes des deux réseaux, etc., ont massivement répondu à l’invitation de l’Amadecom.
L’objectif dudit atelier, a indiqué avec satisfaction le directeur exécutif d’Amadecom, Mazou Diallo, est d’une part, de renforcer les capacités des journalistes sur les deux thématiques. D’autre part, il s’agit de capturer l’attention des journalistes sur les défis et les opportunités et les grands agendas en faveur de la nutrition et du Wash et de présenter clairement la situation nutrition et Wash au Mali. Il a invité les hommes de médias à plus de courage, d’engagement, d’ambition, d’application, pour apporter leurs touches communicationnelles, de sensibilisation de l’Etat, des populations, etc., à ce projet d’une durée de cinq ans pour améliorer la nutrition.
L’expert, Dr. Djibril Bagayoko, s’est appesanti, dans sa communication, sur l’analyse budgétaire de la nutrition dans notre pays. Il a également tenté de répondre à la question: pourquoi investir dans la nutrition et dans le Wash au Mali ?
Sur l’angle de l’analyse budgétaire, Dr. Djibril a indiqué avec déception que 58% des Maliens sont en besoin alimentaire aujourd’hui. Et d’ajouter avec tristesse que l’Etat malien perd 265 milliards de Fcfa par an dans la lutte contre la nutrition. Selon lui, au Mali, il existe 1873 lignes budgétaires identifiées, mais déplore l’expert, il n’y a qu’une seule ligne spécifique pour la nutrition, soit 0,7% du budget national et 0,5% du PIB. «Le projet faim zéro est réalisable d’ici 2030 si les politiques s’y engagent avec fermeté pour faire de la nutrition la priorité des priorités. Ce qui passe aussi par la mobilisation des ressources pour le financement des interventions spécifiques de nutrition dans le budget de l’Etat, etc. », a fortement conseillé Dr. Djibril Bagayoko.
Répondant à l’interrogation comment investir dans la nutrition et dans le Wash, le tribun a fait savoir que le défi principal qui attend les responsables est de parvenir à agir différemment. En premier lieu, dit-il, les gouvernements ont besoin de leaders capables d’imaginer un autre avenir. Le gouvernement doit ensuite, poursuit Bagayoko, communiquer cette vision sous la forme d’une mission claire, visionnaire et soigneusement articulée. Pour finir l’orateur Djibril Bagayoko a précisé que ce qu’on attend des journalistes dans le programme de Right 2 Grow est de faire comprendre à la population le lien entre le wash et la nutrition ; faire ressortir l’impact du Wash dans la prévention et la prise en charge de la nutrition ; analyser les barrières du faible financement de la nutrition et le wash dans les PDSEC des communes du programme R2G ; élaborer de manière participative et inclusive le cadre de changement de comportement de toutes les parties prenantes de la mise en œuvre.
Hadama B. FOFANA