“J’ai décidé d’attaquer le décret du président de la Transition car mon casier judiciaire est vierge”, assure le président de l’Association des éditeurs de presse privée. Avec le soutien de toute la corporation.
L’affaire dite Bassidiki Touré par rapport à la nomination à la Hac des représentants des organisations professionnelles de la presse continue de défrayer la chronique. En effet, élu le mercredi 24 novembre 2021 à l’issue d’un vote à bulletin secret par ses pairs pour représenter l’Assep à la Hac, Bassidiki Touré (président de l’Association des éditeurs de la presse privée du Mali), à la surprise générale et sans aucune explication des autorités (présidence de la République, ministère de la Communication, Hac) ne figure pas sur le décret de nomination du président de la Transition des 3 représentants des organisations professionnelles de la presse.
Approché par nos soins, il a donné sa version des faits.
Evoquant la situation qui l’intrigue, Bassidiki Touré fait savoir qu’il a été contraint de venir au-devant de la scène pour donner sa version des faits. Il explique que le mandat des 3 représentants des organisations professionnelles de la presse arrivant à terme, il fallait organiser une élection pour les remplacer. “Le 24 novembre 2021, le ministère de la Communication a convoqué le collège électoral de la Haute autorité de la communication (Hac), l’instance suprême de régulation des médias au Mali. Nous nous sommes retrouvés au département pour désigner les 3 représentants des organisations professionnelles de la presse pouvant siéger à la Hac. A l’issue de cette élection, Ramata Dia pour le compte de l’Urtel, Béchir Diop du Gpac et Bassidiki Touré, représentant de l’Assep, ont été élus.
Quand nous avons été élus, nous avons été montrés à tout le monde à la télévision, sur les réseaux sociaux, sur tous les canaux de communication pour dire que c’est nous 3 qui avons été élus. Nous avons été félicités par nos parents, nos proches, nos collaborateurs, nos confrères, nos amis, nos collègues et nos camarades.
Après tout ce processus, il a été procédé, je ne sais pas par qui, à l’enquête de moralité des 3 représentants. Je n’étais pas à Bamako. J’étais en déplacement à Paris, je reçois un message d’un confrère qui me demande de clarifier cette situation. J’ai dit à celui qui m’avait appelé que j’ai été en prison en 2011 pour fait de traite. Le chef d’inculpation était la traite de personne”. Quand quelqu’un est accusé de cette façon, elle doit se mettre à la disposition de la justice. “J’ai accepté de me mettre à la disposition de la justice. Et le 4 octobre 2011, j’ai été présenté à un juge d’instruction qui m’a mis sous mandat de dépôt pour me conduire à la Maison d’arrêt de Bamako-Coura.
J’ai passé 4 mois et 5 jours (soit 125 jours) avant de bénéficier d’une liberté provisoire. Six ans plus tard, de 2011 à 2017, j’ai été jugé par la Cour assises e 20 décembre 2017 […]. Alors, au cours de mon procès, la Cour a compris que j’ai été victime d’une cabale qui ne disait pas son nom. Parce que de 2006 jusqu’en 2011, j’étais sur des dossiers brûlants de la République. J’écrivais des choses et chaque mardi que Dieu faisait j’étais interpellé, soit devant le Barreau, soit devant par des proches qui me disaient de laisser ces dossiers. Au cours de mon procès, il n’y a pas eu de preuve pour que je sois condamné par la Cour d’assises. Les juges qui ont eu à juger mon affaire ont estimé que Bassidiki n’est pas coupable. Et ils m’ont donné l’ordonnance d’acquittement avec l’arrêt n°111 du 20 décembre 2017. Après mon acquittement, la Cour a soumis mon arrêt d’acquittement à l’appréciation du procureur général qui, à son tour, avait 3 jours pour faire soit le pourvoi en cassation ou laisser le dossier. Après les 3 jours, s’il ne fait pas de pourvoi, cela veut dire que cette affaire est finie à jamais. Ce qui a été mon cas.
Je suis avec mon ordonnance d’acquittement, mon certificat de non pourvoi et mon casier judiciaire vierge. Ce qui veut dire que Bassidiki Touré n’a jamais été condamné par un tribunal”, se défend-il.
Cependant, l’intéressé se dit surpris par le rebondissement de cette affaire le 31 décembre 2021 à travers la signature par le président de la Transition Assimi Goïta du décret de nomination des 2 représentants des organisations professionnelles de la presse, occultant son nom. Ce qui, à sas dires, n’a pas été motivé ni expliqué à personne, singulièrement aux organisations professionnelles de la presse. “C’est pourquoi le président de la Maison de la presse a adressé une lettre au président de la Transition, une lettre au Premier ministre pour demander des explications. Il n’y a jamais eu d’explication. Nous avons tout fait pour être édifiés sur le refus de signer le décret de la 3e personne, malheureusement, le président de la Transition n’a pas réagi à cette demande”, déplore-t-il.
Il révèle que le 27 février 2022 (soit 2 mois après la signature du décret du président de la Transition pour être dans le délai), ils ont attaqué, le décret présidentiel devant la section administrative de la Cour suprême. “Le dossier se trouve aujourd’hui au niveau du contentieux de l’Etat pour édifier les juges administratifs de ce qui s’est réellement passé pour que le nom de Bassidiki Touré soit arraché, enlevé du décret. Je fais confiance en la justice du Mali parce que si la cabale qui avait été montée contre moi en 2011 n’avait pas été démontée par la justice, aujourd’hui je me retrouverais encore en prison.
C’est pourquoi je fais entièrement confiance en la justice de mon pays. Et c’est pourquoi, j’ai décidé, en toute souveraineté, d’attaquer le décret du Président de la Transition le colonel Assimi Goïta”, dit-il.
S’adressant président de la Transition, Bassidiki Touré indique qu’il a été induit en erreur à son sujet. “Personne n’a demandé mon avis. Personne n’est venu vers moi pour me dire qu’il y a des enquêtes en cours pour que je puisse lui fournir les documents de justice qui m’ont blanchi. Personne ne m’a demandé mon avis. On ne m’a jamais donné la parole sauf à mes confrères qui étaient déjà au courant de l’affaire et qui savaient que le décret allait sortir sans mon nom. Ce sont ces confrères qui m’ont alerté”, se désole-t-il. Il remercie le président de la Maison de la presse Bandiougou Danté qui s’investit pour l’heureux dénouement de cette affaire.
“Je salue le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté en qui je fais entièrement confiance parce que quand le décret est sorti sans mon nom, Bandiougou Danté a adressé une lettre au ministre de la Communication lui demandant de mettre à notre disposition le procès-verbal, le constat d’huissier de l’élection.
Le ministre de la Communication qui est avocat, un juriste chevronné qui connaît bien le droit, les lois de la République, n’a pas voulu donner ces documents. Parce qu’il sait que le juge administratif va travailler avec ces éléments pour donner une suite favorable à notre requête”, souligne-t-il.
Et de préciser que les 3 représentants des organisations professionnelles de la presse à la Hac sont des élus contrairement aux 6 autres membres qui sont nommés respectivement par le président de la République (3) et le président de l’Assemblée nationale (3).
“Bandiougou Danté de la Maison de la presse a demandé maintes fois pourquoi le nom de Bassidiki Touré n’a pas été retenu. Il n’y a eu aucune motivation jusqu’à présent. Si les autorités ont des arguments notifiés par écrit, qui prouvent je suis impliqué dans une quelconque accusation, je jure que je vais déposer ma carte de presse nationale biométrique enregistrée sous le numéro 008/J au niveau du département de la Communication. Si je suis impliqué à 1 % dans cette affaire dans leur argumentaire qui seront mis à la disposition de la presse, je jure que je ne serai plus journaliste, a fortiori prétendre siéger à la Hac. Si les autorités ont des arguments fondés contre moi et qui prouvent que je ne dois pas figurer dans le Décret d’Assimi Goïta, je laisserai définitivement la presse, je ne serai plus journaliste, j’irai tenter ma chance dans mon champ”, lance-t-il en guise de bonne foi.
Propos recueillis par Siaka Doumbia
Monsieur TOURE nous doutons de votre sincérité et de votre objectivité.
La HAC peut doit marcher sans vous.
Vous pouvez retourner au champ. Tout cela est personnel.
Les deux autres retenus parce qu’ils remplissent les conditions. Vous pouvez décider d’abandonner le journalisme. Le Mali va vivre grâce à la solidarité des bonnes volontés.
Vive la bonne justice au Mali.
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