Evénement biennal institué depuis juin 1997, le festival ondes de liberté ou le festival des radios africaines a été célébré du 23 au 25 novembre dernier à Bamako. Le Centre international de Presse du CICB a servi de cadre pour abriter cet événement important dans la vie des radios africaines. Organisé par le Ministère de la Communication en collaboration avec l’Union des radios et Télévisions libres du Mali (URTEL) et ses partenaires comme l’USAID, la radio Nederland, la Deutsche Welle, l’Institut PANOS, Africable Télévision etc le festival avait pour thème « Radio et processus électoral en Afrique ». Un thème d’une actualité brulante car de nombreux pays de la sous-région y compris le nôtre s’apprêtent à organiser des élections générales dans quelques mois. La cérémonie d’ouverture de cette huitième édition qui était placée sous la haute présidence du chef de l’Etat, son Excellence Amadou Toumani Touré a été marquée par diverses interventions et manifestations culturelles.
Des contes du terroir pleins d’enseignements ont d’abord été narrés par Souleymane Sissoko fils de Djéli Baba Sissoko et Payel N’Diaye. C’est l’ensemble instrumental du Mali qui s’occupait de l’animation de la salle par des rythmes d’une Afrique unie dans sa diversité. Le président de l’URTEL monsieur Daouda Mariko a ensuite exprimé sa joie et sa satisfaction par rapport à la grande mobilisation réussie. Monsieur Mariko n’a pas manqué de saluer et de remercier l’ensemble des Partenaires qui ont toujours été présents aux côtés de l’URTEL pour l’appuyer dans sa mission d’information et de sensibilisation des populations. Quant au représentant de la Directrice de l’Institut PANOS, monsieur Iba Anne, a au nom de la Directrice de sa structure témoigné sa satisfaction du cadre de collaboration existant entre le ministère de la communication, l’URTEL et l’institut PANOS. Dans son intervention le secrétaire général du ministère de la communication du Burkina Faso monsieur Adama Baro, représentant son ministre a salué les avancées remarquables du Mali en matière de radiodiffusion. L’un des temps forts de cette cérémonie d’ouverture a été le discours historique du ministre de la communication, Porte-parole du gouvernement son Excellence Sidiki N’Fa Konaté. Après avoir souhaité la bienvenue aux participants nationaux et étrangers (africains et européens), le ministre dans un discours bien élaboré a impressionné la salle internationale de Presse du CICB remplie comme un œuf. Un discours impressionnant par la clarté et son style d’un journaliste chevronné. Monsieur le ministre a rappelé que cette 8ème édition du Festival Ondes de Libertés coïncide avec la célébration du 20ème anniversaire de la libéralisation des Ondes et de la naissance des radios privées au Mali. Puisque c’est l’ordonnance numéro 92-002P-CTSP du 15 janvier 1992 qui a autorisé la création des services privés de radiodiffusion sonore par voie sonore hertzienne terrestre en modulation de fréquence. Il faut rappeler que cette ordonnance fut signée par le Président du CTSP, le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré. Depuis l’on a assisté à une augmentation exponentielle du nombre des radios privées dans notre pays qui serait estimé à près de quatre Cent. Cependant le ministre a ajouté que le défi du nombre a été relevé et qu’il reste à relever celui de la qualité et du professionnalisme. Décidé à donner au Festival Ondes de Liberté une plus grande ampleur en le dotant d’une structure pérenne et autonome d’organisation aux ressources conséquentes , le ministre a déclaré que de précieuses informations ont été recueillies au Burkina Faso et au Sénégal respectivement auprès de la Fespaco et du Festival des Arts Nègres. Informations qui aideront à la finalisation de cette structure « afin de faire du Festival Ondes de Liberté un rendez- vous incontournable dans la sous-région et même sur le continent ». Un autre temps fort de la cérémonie d’ouverture du Festival des radios africaines a été la brillante intervention du chef de l’Etat .Dans son exposé sur « Presse et Election » ATT a évoqué le rôle important joué par la radio dans l’histoire contemporaine du monde. Selon le chef de l’Etat, ce rôle a revêtu deux formes, une bénéfique et l’autre désastreux. Des exemples précis sur le nazisme allemand, le fascisme italien, les guerres civiles dans la région des grands lacs avec la radio des « mille collines », l’utilisation de la radio dans les techniques de guerre comme l’appel du 18 juin 1940 du général Charles De Gaule sur la BBC ont été donnés par le président de la république. ATT a dans son exposé invité les Hommes des radios à respecter la vie privée de l’autre surtout en période de campagne électorale qui s’annonce. Enfin le chef de l’Etat a visité les stands du festival .Une radio du Festival, la radio Mosaïque installée pour l’occasion sur le site du festival, émettant sur la fréquence de la Chaine 2 ; la 95.2 diffusait des informations sur l’événement et organisait des jeux concours et autres émissions radiophoniques afin que toute la population de Bamako vibre au rythme du Festival Ondes de liberté.
Pendant trois jours les festivaliers ont eu droit à des colloques animés par d’éminents spécialistes comme Daouda Mariko ,Ibrahima Sangho, madame Djourté Fatimata Dembélé du Mali ; Jean Paul Gambier et Yves Renard de France ; Marcel Sow de la Guinée ; Issakou Yagui Assouma du Benin ; Boubacar Khalil du Sénégal ; Karamogo Bamba et Martin Guenaye de la Côte d’Ivoire ; Innocent Muhozi du Burundi et Amina Salet Menault du Cameroun. En effet, toute la problématique du rôle de la radio dans la réussite du processus électoral a été abordée à travers des thèmes comme : le rôle et la responsabilité des fédérations des radios dans la tenue des élections libres et apaisées ; le code de couverture des élections : cas du Burkina Faso ; la radio et la gestion des conflits post-électoraux ; la radio et le processus électoral en Afrique ; l’analyse du rôle des radios et des Nouvelles Technologies (Téléphone portable) dans la proclamation des résultats des élections ; les témoignages de gestion des élections et de la coproductions (Côte d’Ivoire, Burundi, RDC) ; le rôle des observateurs dans le processus électoral ; femmes et élections. Ces différents thèmes ont fait l’objet de débats enrichissants qui ont permis l’instauration un véritable cadre de donner et de recevoir durant les trois jours du Festival. En outre lors de la cérémonie de clôture du Festival les résultats du concours radiophonique sur le thème « Radio et processus électoral en Afrique » ont été proclamé par un jury composé d’éminentes personnalité du monde médiatique. Un jury présidé par monsieur Baba Daga. Ce concours avait mis en compétition des radios publiques, privées, communautaires et associatives de la sous-région. En version française le premier prix a été remporté par la radios Zanzan FM de la Côte d’Ivoire , le 2ème prix est revenu à la radio Lomé FM du Togo, le 3ème à la radio Zénith FM de la Côte d’Ivoire et le 4ème prix a été obtenu par la radio Soleil de la Guinée .Pour la version bambara ou Dioula la radio Wassouloun de Yanfolila enlève le premier prix, le 2ème prix est revenu à Waga FM du Burkina Faso, la radio Lotamée FM du Burkina Faso s’est classée 3ème enfin la radio Jamana de Mopti s’est contentée du 4ème prix. Tous ces gagnants ont reçu des lots de matériels allant des appareils enregistreurs, aux ordinateurs portables multimédia avec logiciels en passant par des radios numériques de dernière génération. Ces prix ont été offerts par des partenaires de l’URTEL comme l’USAID, l’institut PANOS, la radio Nederland, la Deutsche Welle.
Pour cette 8ème édition un prix nouveau a été créé. Il s’agit du nouveau prix de l’intégration dénommé le prix Samba Ousmane Touré. Qui fut un grand homme de radio et qui a été Directeur des programmes de la radio Mali. Il a aussi dirigé douze années durant le Centre International d’Etudes en Radio Rurale de Ouaga d’où sont sortis des cadres de radio spécialistes de la Radio Rurale. Des cadres qui ont servi et qui continuent de servir partout en Afrique. Ce prix a été décerné à la famille du defunt. La représente de la famille Touré visiblement émue a remercié les organisateurs pour cette heureuse initiative.
La 8ème édition du Festival Ondes de liberté a été aussi une bonne occasion pour l’URTEL de procéder à la signature d’une Convention de partenariat avec la CNRA (Confédération Nationale des Radios Associatives de France) en présence du ministre de la communication, Porte –parole du gouvernement son Excellence Sidiki N’Fa Konaté et de l’attaché de coopération à l’Ambassade de France au Mali madame Dominique. Ont apposé leur signature à cette convention au nom de l’URTEL le Président Daouda Mariko, Fatim Traoré secrétaire aux relations extérieures et au nom de la CNRA le président Hervé de Jardin, Jean Paul Gambier le secrétaire aux relations extérieures. A la fin du Festival les participants ont formulé des motions de remerciements à l’égard des plus hautes autorités de notre pays et en particulier au Président de la république pour sa participation de qualité. Enfin la 8ème édition du Festival Ondes de Liberté est assortie d’une déclaration dite déclaration de Bamako qui insiste sur le rôle et la responsabilité des Hommes de médias dans tout le processus électoral et l’amélioration du cadre organisationnel du Festival Ondes de Liberté. Vivement la 9ème édition prévue en 2013.
Bandiougou DANTE