Etude sur les medias au Mali de la Fondation Free Press Unlimited : Les attentes du public en termes d’information médiatique décryptées

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La fondation Free Press Unlimited en collaboration avec l’URTEL et l’IMMAR International a organisé, le mercredi 3 mai 2017, une cérémonie pour présenter les résultats de l’étude sur les medias au Mali et de leur impact sur le processus de paix. C’était au Sofitel Laïco Hôtel, en présence du représentant du ministre de la communication et de l’économie numérique, Gamer Dicko, du président  de la maison de presse, Dramane Aliou Koné, du Président de l’Urtel, Bandiougou Danté et le coordinateur du programme Free Press  Jens Kiesheyer.

Au dire du Président de l’Urtel, Bandiougou Danté, cette étude va permettre au medias de savoir quelle idée leurs publics ont sur ce qu’ils font au quotidien. Plus loin, il a déclaré  que ça leur permet également de savoir ce qui est à améliorer, à approfondir et à conserver. En ce sens, il a remercié la Fondation Free Press pour cet appui qui sera un véritable outil d’aide et décision à l’exercice de la profession. Le coordinateur du programme Free Press  Jens Kiesheyer a souligné que pour pouvoir vraiment être au service du peuple malien, les médias doivent connaitre leurs publics, leurs conditions de vie, leurs habitudes de consommation, mais aussi leurs attentes et leurs exigences à l’égard des médias. Selon lui, c’est pour cette raison que la fondation a initié cette étude qui donne des éléments de réponses à certaines questions.

Cette étude réalisée pendant six à sept mois a été présenté par deux experts de l’IMMAR International, Mohamed Elkalchi et Xavier Long. Selon l’expert Mohamed Elkalchi, l’étude a été réalisée en deux phases : la phase quantitative puis la phase qualitative. Pour la première phase, l’enquête s’est intéressée à une population d’une tranche d’âge, soit de 9 ans et plus et avec un échantillon de 1.865 individus de différentes localités à savoir : Bamako/Koulikoro (647), Kayes (245,), Tombouctou (196),  Sikasso/Koutiala (343), Ségou/Bla (189) Mopti (245). Pour la phase qualitative, il dira qu’elle concernait  six (6) entretiens individuels approfondis avec une quarantaine (40) de méthodes d’échantillonnage avec comme critères de recrutement le sexe, l’âge et la sensibilité aux médias et professions. Selon lui, l’étude a été menée dans trois contextes : politique et sécuritaire, médiatique et sociodémographique. En ce qui concerne, l’usage des medias au Mali, il a expliqué que le taux d’équipement médias des foyers hors Internet est important, constituant un socle favorable à leur audience. Par exemple, il a souligné que l’accès aux médias audiovisuels est quasi-total au sein des foyers maliens. Aussi, que les usages médias sont centrés sur la radio et la télévision, avec des taux d’écoute quotidiens et une durée d’audience moyenne importante, soit 115 179 audience jour moyen. Tout en ajoutant que la TV domine nettement la radio du fait 59% que des Maliens de 9 ans et plus écoutent la radio contre 76%  qui regardent la TV. Concernant la relation du public aux médias, il a fait savoir que l’actualité fait partie des domaines d’intérêt importants aux yeux des Maliens de 15 ans et plus, parce que près de la moitié se disent très intéressés par l’actualité locale (46%) et l’actualité nationale (45%). De même, il a souligné que l’offre médiatique malienne s’analyse essentiellement selon 2 axes : l’identité géographique du média et son niveau d’institutionnalisation. Parlant des medias et du processus de paix, il a expliqué qu’il est au cœur des attentes du public en termes d’information médiatique. Selon lui, il fait partie des centres d’intérêt médiatiques majeurs, juste après la situation sécuritaire, à laquelle il est évidemment lié. au dire de l’expert, 95% des Maliens estiment qu’il est important que les médias parlent du processus de paix et 58% des Maliens de 15 ans et plus estiment que la radio est le média le mieux adapté pour parler du processus de paix, contre 40% pour la TV. Par rapport aux attentes du public quant aux medias, Xavier Long a déclaré que globalement, les Maliens estiment que les médias leur donnent la possibilité de s’exprimer, et ce notamment grâce aux appels téléphoniques lors d’émissions. Mais qu’ils attendent de leurs medias à ce qu’ils jouent un triple rôle : un effort d’explication et de décryptage, notamment pour rendre les sujets complexes comme le processus de paix compréhensibles à tous, de  fournir des informations plus factuelles, de faire un effort d’investigation, notamment dans les régions moins couvertes par les médias, d’être une vigilance démocratique et impartiale pour être crédible. Aussi, qu’ils  s’impliquent  pour prévenir les conflits et jouent un rôle de proximité etc.

Ousmane Baba Dramé

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