Les 21 et 22 mai 2014, l’Association des Jeunes Journalistes du Mali (AJJM), en partenariat avec le Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA), a organisé, à la Maison de la presse, un séminaire de formation à l’intention d’une trentaine de journalistes. Thème choisi : «l’éthique et la déontologie». La cérémonie d’ouverture dudit atelier était placée sous l’égide du président de l’AJJM, Sibiri Traoré, non moins Directeur de publication du journal «La Lumière», en présence de M. Bagayogo, membre du bureau exécutif de l’AJJM et Directeur de publication du journal «L’Humanité», ainsi que du formateur-expert-consultant Hamèye Cissé, Directeur de publication du journal «Le Scorpion» et du représentant du FAPA, Tiko Traoré.
Campant le décor à l’ouverture de cette session de formation, le président de l’AJJM, Sibiri Traoré, a indiqué que depuis plusieurs années, une réalité est apparue aux yeux de tous les acteurs de la scène médiatique malienne que les jeunes qui arrivent dans la presse, ont fortement besoin de formation aux techniques d’écriture journalistique et aux principes de base de l’éthique et de la déontologie. D’où l’organisation de ce séminaire avec l’appui du FAFPA. Il a ensuite invité les séminaristes à l’assiduité pour profiter au maximum de la riche expertise du formateur, le Doyen Hamèye Cissé.
À noter que c’est dans une ambiance conviviale que cette formation s’est tenue. Et pour le compte du 1er jour, M. Cissé s’est axé sur la définition de l’éthique et de la déontologie ; puis, des enjeux liés à l’éthique et à la déontologie; et enfin, leur application. Définissant l’éthique, il a dit qu’elle est la morale intime ; elle n’est pas que journalistique, car chaque individu a la sienne. Mais, l’éthique en matière de journalisme peut se définir comme la faculté de diffuser librement, mais de façon responsable des informations sans les altérer et sans nuire à la société. Concernant la déontologie, il a révélé qu’elle s’appuie sur un arsenal codifiable de règles professionnelles que le journaliste notamment doit respecter dans son travail de collecte, de traitement et de diffusion d’information. Pour l’essentiel, affirme-t-il, il s’agit des règles qui rappellent et insistent sur l’honnêteté, l’impartialité et la rigueur. Sur ce premier point, la curiosité des journalistes a porté sur la distance à garder entre le patriotisme et ces valeurs au cas où la Patrie est en danger, comme ce que nous vivons aujourd’hui.
Abordant le second sous-thème : «Des Enjeux et des Codes», Hamèye Cissé a expliqué que lorsqu’on parle d’éthique et de la déontologie, les regards et les pensées sont tournés en priorité vers les journalistes. «En réalité, ils ne sont pas les seuls soumis à ces exigences, mais d’autres professions aussi le sont. Seulement, ils sont moins interpellés, moins accusés. La raison est toute simple : le journalisme est l’une des professions les plus ouvertes où les professionnels n’ont, seuls, voie au chapitre. Cette perméabilité l’expose à la critique du premier venant», a précisé M. Cissé.
Ce, avant d’ajouter : «C’est surtout les enjeux des informations et certains dérapages qui justifient nombre de critiques et cette grandissime attention. La mission du journaliste dans la recherche, le traitement et la diffusion de l’information comportent nécessairement des limites qu’il s’impose soi-même ou en rapport avec les règles d’éthique ou morale professionnelle. Ces règles dites déontologiques sont contenues dans des Codes de conduite rédigés généralement par la profession. Les premiers Codes remontent au début du siècle passé. Et aujourd’hui, un peu partout dans le monde, les professionnels de la presse sont dotés d’un Code de déontologie national, régional, parfois même international. Tous ces Codes ont un caractère éducatif indéniable et sont des instruments d’auto-discipline permettant à la presse de jouer pleinement et honorablement son rôle de chien de garde, de contre-pouvoir».
Le second jour a, quant à lui, été consacré aux Moyens d’Assurer la Responsabilité Sociale (MARS) des médias selon Claude-Jean Bertrand. Le formateur a ensuite outillé les séminaristes sur les droits et devoirs du journaliste tels que contenus dans le Code de déontologie du journaliste malien. Il a particulièrement conseillé aux journalistes d’éviter l’atteinte à confraternité ; l’atteinte à l’équilibre, à l’équité et l’objectivité dans le traitement de l’information ; l’atteinte à la vie privé, à la dignité et à la réputation d’autrui ; l’atteinte aux bonnes mœurs ; la diffusion de fausses nouvelles ; l’incitation à la haine (politique, raciale, ethnique), au fanatisme religieux et politique ; le recours à des méthodes déloyales. Enfin, l’expert-formateur a mis un accent sur les principes professionnels que sont l’exactitude, la crédibilité, l’impartialité, la responsabilité et l’objectivité.
Actualité oblige, le formateur et les séminaristes ont longuement échangé sur les derniers événements qui se sont déroulés à Kidal : visite du Premier suivie de l’enlèvement de certains hommes au Gouvernorat dont certains ont été égorgés ; riposte et débâcle de notre armée nationale ; perspectives de sortie de crise….
A retenir qu’au terme de cette formation dont se réjouissent les bénéficiaires, des attestations ont été remises à chaque participant. Les jeunes journalistes formés ont remercié l’AJJM et son partenaire (FAFPA) pour cette initiative qu’ils aimeraient voir se multiplier pour permettre à la presse malienne d’être plus professionnelle en vue de jouer pleinement son rôle de sentinelle de la démocratie et du développement socio-économique véritable et durable de notre pays.
Seydou Karamoko KONÉ