Suite aux mesures liberticides annoncées par les autorités de la transition dans le cadre de la riposte contre le Covid-19, les faîtières de la presse ont tenu une conférence de presse sur ce qu’elles qualifient de menace contre la liberté d’expression. C’était hier dimanche à la Maison de la Presse. Étaient présents les présidents de la Maison de la Presse, Dramane Aliou Koné, de URTEL Bandiougou Danté, de l’ASSEP, Bassidiki Touré de l’APPEL MALI, Modibo Fofana et de l’UNAJOM Fakara Faînké ainsi que plusieurs patrons de presse.
Dans le cadre de sa riposte contre la pandémie à coronavirus, en effet, les autorités ont dans un communiqué instruit un certain nombre de mesures qui touchent également à la liberté de presse. Au détour de l’article 13 de la loi sur l’Etat d’urgence, le ministre chargé de l’Administration territoriale invite les Représentants de l’Etat dans la Région, dans le District, dans les Cercle et Arrondissements ainsi que les autorités judiciaires compétentes à user de leurs pouvoirs d’ordonner des perquisitions de jour comme de nuit et d’activer des mesures de contrôle de la presse et des publications de toute nature, des réseaux sociaux, ainsi que celui des émissions radiophoniques ou télévisées, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales. Il n’en fallait pas plus pour susciter une levée de boucliers des faîtières médiatiques qui étaient face aux confrères dans le cadre d’une conférence de presse.
Le principal conférencier, Bandiougou Danté de l’URTEL, a exprimé pour la circonstance son inquiétude «de constater une remise en cause catégorique de la révolution de mars 1991». Et de rappeler qu’il y a des valeurs au Mali dont personne n’acceptera la violation et la remise en cause. En effet, il dit avoir été surpris d’apprendre sur les réseaux sociaux, devenu les principaux canaux pour les nouvelles autorités d’informer, le communiqué du ministère de l’administration qui en soit ne devrait pas poser problème, dans la mesure où a rappelé les dispositions d’une loi concernant l’état d’urgence. Sauf qu’il y a lieu de s’interroger, après analyse, en quoi la lutte contre la maladie à coronavirus peut donner droit au contrôle du contenu médiatique, des communications téléphoniques, etc. Le président de l’URTEL n’a pas manqué d’expliquer par la même occasion aux confrères que les responsables des faitières ont reçu des messages de manifestation de bonne foi venant de la Primature, des ministères de l’administration et de la communication. »
Amidou KEITA