Emprisonnement illégal de Seydina Oumar Diarra : Le procureur Sombé Théra s''oppose à la liberté provisoire

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Embastillé depuis le 14 juin, Seydina Oumar Diarra dit SOD devrait passer en correctionnel le mardi 26 juin.

En prélude à ce procès injuste et arbitraire, les avocats du prévenu – actuellement au nombre de 21- ont formulé en bonne et due forme une demande de liberté provisoire en faveur de leur client, en début d”après-midi du lundi 18 juin.

Malheureusement, le puissant procureur Sombé Théra ne l”a pas enrôlée, c”est à dire programmée pour jugement. Cela signifie que le parquet entend aller au bout de sa logique en le gardant en prison jusqu”au mardi 26 juin, date de sa comparution devant le juge. Cette attitude du ministère public n”a point découragé les conseils de SOD qui reviendront à la charge dès ce matin pour demander une audience extraordinaire afin que le magistrat de siège puisse se prononcer sur la liberté provisoire. Ce qui est sûr, c”est que notre confrère présente suffisamment de garantie pour bénéficier de ce droit.

Parallèlement à cette offensive des avocats, la direction de Info – Matin a lancé une pétition (voir page 3) pour réclamer la libération inconditionnelle de Seydina Oumar Diarra et de l”enseignant Bassirou Minta. Les journalistes maliens n”arrivent toujours pas à accorder leur violon en raison du sabotage délibéré de certains confrères qui pensent que les actions à mener sont dirigées contre le président de la République, Amadou Toumani Touré.

La marche projetée lundi, puis reportée, tarde à se concrétiser en raison du peu d”engagement des journalistes maliens. Au moment où certains se préparaient à marcher, la Maison de la presse, sous la houlette de Makan Koné s”active à organiser un séminaire de formation, financé par la CENI et d”autres partenaires. Au lieu que des banderoles réclamant la libération de SOD soient affichées devant cette maison commune, ce sont celles du fameux séminaire qui sont visibles de façon ostentatoire.

En clair des préoccupations alimentaires ont pris le pas sur la défense de la liberté de la presse, sans laquelle, il n”y aura ni organe de presse, encore moins de séminaire de formation à l”intention de prétendus journalistes. Le comportement des responsables de la Maison de la presse aurait pu s”expliquer s”ils n”étaient pas d”accord avec la cause à défendre. Mais, c”est tout le paradoxe car les propos va-t-en guerre prononcés ne collent pas avec la réalité sur le terrain.

A cela s”ajoute le désintérêt total de certaines rédactions, très proches de Koulouba, qui n”ont même pas osé publier l”information concernant l”incarcération de SOD. Pour elles c”est un non événement alors même que la presse étrangère et les agences de presse comme la PANA et l”AFP en parlent. Reporters sans frontières et l”UJAO ont alerté le monde entier. Non pas parce qu”ils sont contre le prince du jour, mais pour la défense de la liberté de la presse.

Au Mali, nous avons marché pour Aïdara, journaliste gambien, sauvagement assassiné dans son pays. Idem pour la libération du journaliste nigérien, M. Kéïta et de Madiambal Diagne du Sénégal. Pourquoi nous ne marcherions pas pour nous-mêmes ?

Probablement, la marche tant attendue aura finalement lieu ce jeudi 21 juin dans la mesure où toutes les procédures ont été observées. Trois personnes ont apposé leur signature sur la demande d”information de marche, adressée à la fois au gouverneur du District et au maire de la commune III : Séga Diabaté, 1er vice – président de la Maison de la presse, Macoro Camara du journal Kabako et votre serviteur. Tout devrait être normalement mis en route afin que la marche soit effective demain.

Chahana TAKIOU

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