Émission Nyaga sur l''ORTM : Abdoulaye Diabaté à cœur ouvert

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L”émission culturelle Nyaga de l”ORTM recevait, le samedi 10 novembre, Abdoulaye Diabaté. Elle a été enregistrée à l”Hôtel Olympe International et diffusée le samedi 24 novembre. Le griot moderne, comme l”appellent ses fans, était à cœur ouvert avec Konaté Oumou Djata Keïta, qui, pour une fois, a bien mené son affaire. L”assistance était composée de griots, de fans de Diabaté et d”invités de marque, comme certaines teinturières de la place et notre confrère Youssouf Keïta de Sotelma Malitel, qui est le sponsor exclusif de cette émission, comme de bon nombre d”émissions de l”ORTM, depuis trois ans.

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n vrai griot, Abdoulaye Diabaté a fait son entrée avec le roi Damonzon Diarra et la cour royale. Parmi les animateurs de la partie d”avant-spectacle, Malick Dramé du groupe Nyogolon, un grand spécialiste du baara et du bondjalan, rythmes et musiques du terroir de Ségou. Cette entrée en matière a été bien accueillie par tous les Diarra qui étaient présents, comme Hélène Diarra, qui avaient complètement oublié ce qu”Abdoulaye Diabaté leur réservait comme compliments pour la fin de ce morceau bamanan magistralement interprété. Les Diarra et autres dérivés de fauves se sont alors cachés, car, selon Diabaté, ils avaient tous emprunté des habits pour être là ce jour-là.

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Avant demander à tous les Diarra d”aller voir leurs grands-parents au parc zoologique de Bamako, parce qu”eux sont sans habits, Abdoulaye Diabaté a lancé un SOS. A l”entrée dans le vif du sujet, Diabaté a été présenté au public par son griot Djeli Baki. Celui-ci fera savoir que Diabaté père fut un grand griot à Ségou. Son grand-père aussi était griot, tout comme sa mère. D”après Diabaté, le griot, c”est le sang de notre société. Sans griot, il n”y a pas de vie, pas de société, car ce sont eux qui, à toutes les cérémonies sociales, parlent en lieu et place de leurs Jatigiw. Puis il fera sa première prestation avec son orchestre, Koutiala Orchestra, avant de répondre aux autres questions de Oumou Djata Keïta, qui avaient trait à sa venue dans la musique, à sa profession, etc… "Je suis né dans une famille griots, je n”ai pas appris à chanter. Le jour où j”ai su que je m”appelais Abdoulaye Diabaté, je chantais déjà".

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Avant d”ajouter qu”il fut pendant 20 ans, comptable des 10 arrondissements du Cercle de Koutiala. "J””ai collecté et géré pendant vingt ans tous les impôts de Koutiala, mais j”ai démissionné pour aller chanter comme griot et faire plaisir aux Jatigiw". Les morceaux "ORTM", et "N”Baoundi" ont précédé le jeu concours de Sotelma Malitel, qui a fait gagner beaucoup de femmes. Elles ont reçu des appareils portables, des puces et des combinés de téléphone fixes en répondant à des questions sur le fonctionnement de Malitel.

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La musique a ensuite repris, entrecoupée de témoignages de griots sur Abdoulaye Diabaté. Tour à tour, Ben Chérif Diabaté, Oumou Dédé Damba et Néné Sourakassi ont parlé du griot moderne, de sa simplicité, de son ouverture aux autres et de sa franche collaboration. Cette émission a été une réussite, parce que l”invité n”a pas fait de détours. A toutes les questions, Diabaté répondait selon ce qu”il connaissait, ce qui a permis à bon nombre de personnes d”apprendre beaucoup de choses sur les griots, Diabaté lui-même et certaines sociétés secrètes bamanan.

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Kassim TRAORE

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30 novembre 2007

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