Emission «L’Afrique en direct» de la Bbc à Bamako : La crise malienne au cœur des débats

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C’est Bamako, plus précisément le Grand hôtel de Bamako qui a servi de cadre le vendredi, 22 mars 2013, à l’enregistrement de l’émission  «L’Afrique en direct» de la radio internationale Bbc. Les débats ont porté sur la crise socio-politique et sécuritaire que vit notre pays depuis plus d’une année. Deux invités de marque étaient reçus sur le plateau de Samba Dialimpa Badji. Il s’agit du président de la Maison de la presse du Mali, Makan Koné et l’ex-président de l’Association malienne des droits de l’homme (Amdh), Me Ibrahima Koné.

Premier sujet abordé : l’arrestation de notre confrère Boukary Daou, Directeur de publication du Quotidien Le Républicain. Rappelons que son arrestation fait suite à la  diffusion dans les colonnes de son journal d’une lettre ouverte adressée au président de la République par un certain capitaine Touré. Il a également été question du bilan, un an après, du coup d’Etat du 22 mars 2012 ; de l’intervention française au Mali ; des exactions commises par l’armée malienne sur le terrain ; de la transformation de la Misma en une force onusienne ; du dialogue et de la réconciliation ; de l’organisation des élections, entre autres.

À propos du 1er sujet, le président de la Maison de la presse du Mali, Makan Koné, a indiqué qu’il n’y a pas de bras-de-fer entre la presse et l’Etat malien sur l’arrestation du Directeur de publication du journal Le Républicain. «Seulement, nous dénonçons la manière et le harcèlement contre les journalistes maliens depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012», a-t-il expliqué.

Pour  sa part, Me Ibrahim Koné, membre d’une Association de défense des droits de l’homme, estime que la situation est scandaleuse. «Elle n’honore pas l’image de notre pays, après plus de 20 ans d’exercice démocratique. Je ne comprends pas pourquoi la Sécurité d’Etat arrête un journaliste pour avoir publié une lettre car, aucun texte n’interdit aux journalistes de commenter une lettre ouverte», souligne-t-il. Et  d’ajouter qu’il a confiance en la presse malienne, car aucun acte ne pourra l’intimider dans l’exercice de sa profession. Avant d’expliquer que la décision d’arrêter quelqu’un ou pas, appartient à la justice, dès lors que qu’il a y a eu un retour à l’ordre constitutionnel. «Force doit être à la loi, mais arrêter quelqu’un de façon extra-judicaire, n’est pas acceptable», a  poursuivi Makan Koné.

Par rapport à l’An un du coup d’Etat du capitaine Sanogo, Makan Koné dira qu’il n’a servi à rien. Mais, Pérignama Sylla, membre du MP22, pense le contraire. À l’en croire, l’auteur du coup d’Etat a été empêché par la Communauté internationale d’aller au fond de sa volonté de redresser le pays, qui est paralysé par l’ex-régime.

Sur les accusations d’exactions commises, dont l’armée malienne serait à l’origine, Me Koné précise que ce rapport a été bâclé, et il n’y a pas eu un travail sérieux. «Nous sommes en guerre ; les bandits armés ont commis plusieurs violations  sur  les populations», a-t-il déclaré.

Au  sujet de la transformation de la Misma en une force onusienne, les invités de «L’Afrique en direct» suggèrent qu’un mandat clair lui soit remis, pour ne pas venir s’interposer.

Pour ce qui est du dialogue et de la réconciliation en cours dans notre pays, Me Koné pense qu’avant tout dialogue, il faut la justice. Et à un autre auditeur d’ajouter qu’il faut dialoguer, mais pas avec le Mnla.

Seyni TOURE

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