Considérée comme une atteinte gravissime à la liberté d’expression, la décision de fermeture de la radio Renouveau FM a amené les organisations et associations faitières de la presse à se mobiliser comme un seul homme pour témoigner leur solidarité et exiger la réouverture sans délai de cette radio par le Gouverneur du district de Bamako. C’était à la faveur d’un point de presse tenu à la Maison de la presse, samedi dans l’après midi, en présence du directeur de la Radio Renouveau-Fm, Antoine Solange Dembélé ainsi que de plusieurs personnalités du domaine de la presse privée au Mali.
La légitimité de la décision du Gouverneur du district de Bamako outre passant ses compétences dans la fermeture de la radio Renouveau FM est mise en mal par l’ensemble de l’opinion publique malienne, notamment les organisations et associations faitières de la presse malienne. Lesquelles sont descendues dans l’arène, samedi à travers un point de presse, tenu à la Maison de la Presse.
Dans son propos liminaire, Antoine Solange Dembélé est revenu sur le déroulé de la fermeture de la radio Renouveau-Fm.
« Le Gouverneur du district de Bamako a ordonné ce mercredi 1er aout, la fermeture de la Radio Renouveau-fm, suite selon la décision N°0214 /GDB.CAB, des propos d’incitation à la révolte et à la haine tenus par le chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily, alias Ras Bath lors de son émission carte sur table dans la nuit du mardi 31 juillet au mercredi 1er aout » a-t-il déclaré.
Selon lui, le chef de l’exécutif du district justifie cette décision par le souci de préserver l’ordre public et la tranquillité à Bamako. Cette décision du gouverneur datée du mercredi 31 juillet, dit-il, a été remise aux responsables de la radio ‘’ Renouveau-Fm’’ le 1er aout. Par la suite, le directeur de la radio ‘’Renouveau FM’’ a évoqué les manquements notables qui entachent cette décision.
Lors de ce point de presse, tour à tour, des responsables des organisations et associations de la presse ont pris la parole pour exprimer leur soutien à la direction et au personnel de la radio ‘’Renouveau-Fm’’ et manifester leur indignation.
En sa qualité de président du Syndicat des Journalistes Reporters (SYJOR), Baye Coulibaly a indiqué que la radio ‘’ Renouveau-Fm’’ ne devrait pas être fermée à cause des chroniqueurs, dont les propos n’engagent qu’eux mêmes. Selon lui, son syndicat estime que la raison évoquée pour la fermeture de cette radio n’est pas valable. « C’est pourquoi nous exigeons la réouverture de la radio Renouveau-Fm » a-t-il déclaré.
Quant au président de l’Organisation des Jeunes Reporters du Mali (OJRM), Kassim Traoré, n’est pas allé par quatre chemins pour démontrer à ses confrères que plusieurs responsables au Mali sont allergiques à la liberté d’expression. « Ceux qui ont fermé la radio Renouveau Fm, n’ont ni le droit encore moins la légitimité requise pour le faire » a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « nous ne devons pas laisser les gens de passage nous boycotter notre métier ».
A noter que plusieurs autres responsables d’organisations de la presse, dont le président de l’URTEL (Union des Radios et Télévisions Libres du Mali) Bandiougou Danté et le vice-président de l’Association des Editeurs de la Presse Privée (ASSEP), Boubacar Kanté sont montés au créneau pour dénoncer avec la dernière rigueur cette décision politique et exiger la réouverture de la radio Renouveau-Fm.
Par Moïse Keïta