Les organisations professionnelles des médias ont organisé une conférence de presse ce mercredi 29 septembre à la Maison de la presse. Objectif : débattre des difficultés que rencontrent les médias dans un contexte de Covid et de transition.
« Les médias maliens, orphelins de la Covid-19 et de la transition » est le thème choisi par les organisateurs. La presse malienne agonise depuis un moment et chaque jour un nouvel organe voit le jour malgré les défis. « Le paysage médiatique est menacé. La presse est privée de son aide depuis 3 ans, l’Etat versait 300 millions de F CFA pour la presse ce qui est minime car le nombre d’organes ne cesse d’accroître. Nous ne le réclamons pas parce que nous le méritons plus que les autres, mais juste parce que c’est notre droit. Notre métier est vraiment risqué. Aller à la pêche de l’info n’est pas chose facile. Nous avons aussi besoin de la redevance suite à la Covid-19 pour les travailleurs de l’audiovisuel et la baisse des tarifs de l’EDM et la Somagep dans les organes de presse. J’appelle à plus de professionnalisme dans l’exercice de notre travail. Que chacun se rappelle de son éthique et sa déontologie », plaide Ramata Dia, promotrice du groupe Finzan et de la radio Guintan.
Avec la crise sanitaire, les acteurs de la presse ont reçu une aide insignifiante pour faire face à la pandémie. Pourtant elle est la plus exposée. Au même moment, les autres pays ont fourni une aide inestimable à leur presse. L’aide à la quatrième puissance a été instaurée par l’ancien président Alpha Oumar Konaré. Mais aujourd’hui elle est introuvable depuis trois ans.
Le président du patronat de la presse, Chahana Takiou a condamné avec ferveur la non considération de la presse par l’Etat. « A l’allure où l’Etat est en train de fonctionner, la presse meurt à petit feu. Ce que nous ne pouvons pas accepter. C’est un droit pour nous de mener notre mission et un devoir pour l’Etat de s’assumer et de faire ce que la loi a prévu. Les conditions dans lesquelles la presse travaille sont difficiles parce que les entreprises de presse ne sont pas viables. Nous interpellons l’Etat et ce n’est que le début. La redevance pose un problème réel, les radios et les télévisions font la promotion de nos artistes alors s’ils doivent payer aux droits d’auteurs 5 millions c’est difficile. Il faudrait inscrire l’action des radios et des télévisions dans le cadre de la promotion des artistes. Ils ne peuvent pas payer de droits d’auteurs », propose M. Takiou.
Il a également été question de la dépénalisation du délit de presse qui, selon Modibo Fofana, président d’Appel Mali, la loi de la cybercriminalité est comparable à une épée de Damoclès sur la tête des journalistes. « Un journaliste ne doit point être emprisonné pour ses opinions », précise-t-il.
Une lettre sera adressée au Premier ministre par le président de la Maison de la presse au nom des organisations faîtières avec ampliation au ministre de la Communication afin de le mettre au parfum des difficultés auxquelles la presse fait face.
Oumou Fofana