Abraham Bengaly, président de l’observatoire des droits humains et de la paix :
«De façon générale, on peut dire qu’il y a eu des efforts importants, mais des défis persistent»
«Comme vous l’avez certainement constaté, pendant les deux années, la question des droits de l’homme a constitué une préoccupation importante. Des efforts ont été enregistrés ça et là puisque sur le plan institutionnel, le gouvernement a mis en place un département dédié aux droits de l’homme. Également dans le document de politique publique, on retrouve une place importante réservée aux droits de l’homme. Au regard du contexte de crise, il est difficile aujourd’hui de pouvoir mesurer ce qui a été entrepris en terme des résultats puisque la nature même des droits de l’homme, ce que, c’est une quête permanente et on doit tenir compte surtout de l’engagement politique, qui est réel et qui a été affirmé et réaffirmé. C’est un problème aussi de moyens pour soutenir les victimes de violations des droits de l’homme. Et sur ce chapitre, je pense que la volonté politique a été réaffirmée. Les victimes attendent non seulement réparation de violations subies, mais attendent également d’être accédées à leurs droits. Accéder à leurs droits, c’est d’abord reconnaître leurs droits, mais aussi leur permettre de pouvoir vivre dignement. Je pense que sur ce plan, il y a des efforts qui doivent être entrepris, pour permettre aujourd’hui de renforcer l’accessibilité à la justice. Il est important d’accorder une attention toute particulière aux droits de l’homme et à la justice qui sont les éléments essentiels pour aller vers le renforcement de l’Etat de droit dans notre pays. De façon générale, on peut dire qu’il y a eu des efforts importants, mais des défis persistent. Parmi ces défis, il y a l’accessibilité à la justice, la lutte contre l’impunité ; des réformes importantes doivent être entreprises pour éviter la répétition des violations des droits de l’homme qu’on a connue pendant la crise et qui continue à marquer notre pays.»
Dr. Abdoulaye Amadou Sy, président du Mplus-Ramata :
«Je pense que les deux ans, c’est positif»
«Je dirai d’abord que le Mali d’aujourd’hui a une chance qu’il n’a pas eue depuis l’indépendance. Parce que, depuis que le Mali est indépendant, il n’a jamais eu au sommet de l’Etat trois diplomates de carrière pour guider le pays. Ibrahim Boubacar Keïta, Modibo Keïta et Abdoulaye Diop, ils sont tous des diplomates de carrière. Je pense que nous devons les accompagner et nous sommes certains que quand ils n’arrivent pas à réaliser quelque chose, il sera difficile aujourd’hui que d’autres cadres puissent le faire. Car n’oubliez pas que nous sommes un pays en guerre. Le fait qu’on soit un pays en guerre n’est pas une chose facile. Mais en dépit de tout, je pense que les réalisations qui sont en cours, qui sont passées et qui sont programmées constituent des vertus qu’il faut soutenir et applaudir. Donc, nous apprécions très fortement ce qui a pu être fait. Tout n’est pas fait. On est à deux ans d’abord. Mais nous sommes sûrs et certains qu’il pourra réaliser le programme qui est attendu par tout le peuple malien. Moi, je pense que les deux ans, c’est positif. Dans un pays en guerre, on ne peut pas faire mieux. C’est notre opinion.»
Propos recueillis par Diango COULIBALY