Le sociologue Dr. Moussa Coulibaly, estime que la presse est l’une des voix de la conscience du peuple à ce titre elle doit se mettre résolument au service de ce dernier quand ses intérêts sont menacés ou quand ce dernier est menacé dans son existence comme notre pays actuellement.
En 1982, lors de sa dernière conférence de presse organisée à Paris, Ahmed Sékou Touré, déclarait que :” la presse peut servir la cause de la nation, comme desservir cette cause…” Elle est considérée dans toutes les démocraties comme le 4e pouvoir, après le pouvoir exécutif, le législatif et le judiciaire. Son rôle, à entendre Dr. Coulibaly, est déterminant parce qu’elle constitue une véritable force d’opposition qui a les outils nécessaires pour dénoncer les dérives du pouvoir comme ce fut le cas à la fin des années 80 et au début des années 1990. A l’en croire, le rôle joué par la presse a été déterminant et a été le levier de la contestation populaire qui devait mettre fin à la dictature des tenants du parti unique au pouvoir. Toutefois, notre Sociologue pense que sans être un instrument de propagande pour la transition, la presse doit jouer sa partition en diffusant une information saine, et en s’inscrivant dans la nécessaire voie du réarmement moral de l’armée mais des populations civiles. « Face à ces impératifs, les journalistes de la presse d’Etat doivent se recycler très souvent et ceux de la sphère privée doivent se former », dit-il.
A ses yeux, les différentes entités chargées de la gestion et de l’organisation du secteur de la presse doivent davantage inscrire leurs efforts dans la formation car une presse mal formée, foulant au pied les règles de la déontologie contribue à désinformer et à détruire le climat social et politique dans un pays qui a déjà besoin de faire l’union sacrée. L’Etat doit davantage préserver la liberté de presse. Cependant, malgré les dérives constatées, Dr. Coulibaly pense que la presse malienne a comblé de façon satisfaisante l’absence de RFI et de son émission en langue mandingue.
La création de l’école supérieure de journalisme doit être le levier de la professionnalisation de la presse. Il est important que cette structure organise souvent des séminaires périodiques de mise à niveau à l’intention de la frange la plus nombreuse de la presse qu’est la presse privée. « Il ne s’agit pas seulement pour la presse d’être libre, il s’agit aussi pour elle de contribuer à l’éveil patriotique et au rassemblement des forces vives », insiste-t-il.
Ibrahima Ndiaye