– Monsieur le Ministre de la Communication de l’Économie Numérique et de la Modernisation de l’Administration,
– Monsieur le Ministre de la sécurité et de la protection civile
– Monsieur le Président de la Haute Autorité de la Communication (HAC)
– Monsieur le Président du CNEAME
– Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Chef de la MINUSMA au Mali
– Monsieur le Représentant Résident de l’UNESCO au Mali
– Monsieur le Représentant Résident de l’UNICEF au Mali
– Monsieur le Représentant Résident du PNUD au Mali
– Monsieur le Représentant National de la Fondation Hirondelle
– Monsieur le Président du GPAC
– Mesdames et messieurs les Présidents des Associations et faitières de la Presse
– Chers étudiants des écoles de formation de journalistes
Chers Confrères,
Honorables invités,
Avant tout propos, je voudrais exprimer une pensée pieuse à l’illustre mémoire de tous les enfants du pays et d’ailleurs qui nous ont quittés.
Je rends un hommage particulier à la mémoire de Mame Less CAMARA, journaliste émérite arraché à l’affection des siens et de la grande famille des journalistes sénégalais le 29 avril dernier
Permettez-moi au nom de la Maison de la Presse et au mien propre, de vous souhaiter une belle célébration de la journée internationale de la Liberté de la Presse.
Distingués invités,
Depuis trois décennies, la journée mondiale de la liberté de la Presse est célébrée à travers le monde.
Pour cette 30ème édition le thème est « Façonner un avenir de Droit : la Liberté d’expression comme Moteur de tous les autres Droits de l’Homme ».
Ce thème d’une importance capitale résume le rôle fondamental des médias dans un monde en reconstruction, un monde qui cherche ses repères, un monde de tous les possibles, un monde d’incertitude mais un monde d’espoir.
Chers invités,
La célébration du 3 mai est l’occasion de rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leurs engagements en faveur de la liberté de la Presse. Elle constitue également une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la Presse et à l’éthique professionnelle.
L’année qui s’est écoulée a été une année particulièrement difficile pour la Presse malienne. Aux conséquences catastrophiques de la maladie à Coronavirus, aux chantages, menaces, injures et intimidations se sont ajoutées des interpellations sinon des enlèvements extrajudiciaires.
Depuis près de dix ans les enquêtes sur la disparition de Birama TOURE sont interminables. En septembre 2020, Hammadoun NIAILIBOULY, de son retour d’un atelier de formation de journaliste a été descendu du véhicule à Mandjo près de Somadougou, non loin de Mopti et amené à une destination inconnue.
Le 18 avril 2021, Moussa Bana DICKO Directeur des programmes de radio Hairé de Boni dans le cercle de Douentza a été enlevé chez lui et reste introuvable.
Le 26 janvier 2023, Sory KONE, Directeur des programmes de la radio DANAYA de Souba dans la région de Ségou, cercle de Farako a été enlevé chez lui et reste lui aussi, encore introuvable.
Nous réitérons nos demandes aux autorités de la Transition, comme nous l’avons toujours fait chaque fois que l’occasion se présente, de tout mettre en œuvre pour rechercher et retrouver nos confrères.
Cette année, un fait inédit et historique s’est produit dans notre pays. La Maison de la Presse, haut lieu des expressions plurielles, lieu longtemps considéré comme inviolable a été attaquée et saccagée un après-midi sombre du 20 février 2023.
Certes ! les locaux ont vite été réparés grâce à l’appui des bonnes volontés que nous saluerons et remercierons toujours mais le traumatisme moral et psychologique perdure. Nous attendons des autorités que les auteurs soient recherchés et qu’ils répondent de leurs actes.
Mesdames et messieurs,
Un autre plan sur lequel les autorités nationales sont fortement interpellées est celui de l’environnement des médias. Dans ce domaine, l’on constate avec amertume, l’immobilisme des pouvoirs publics et l’espoir de refondation suscité par de durs et couteux labeurs d’élaboration des projets de lois et des projets de décrets est menacé.
Un désordre encouragé et entretenu fait planer le risque d’une implosion inéluctable. Il s’agit d’un nombre indéterminé de médias sur les réseaux sociaux dont certains acteurs se font appeler « journalistes » qui touchent à tout en violation des règles d’éthique et de déontologie.
Ces « forces nouvelles » pour rappeler le doyen de la profession, sont aussi les auteurs d’une concurrence déloyale si bien que les journaux se meurent, les radios et les télévisons agonisent.
Ces médias désemparés, sans perspectives, sans opportunités, frappés de plein fouet par les conséquences de la maladie à coronavirus, de l’embargo, d’une situation économique précaire doivent faire face aux obligations contractuelles avec la Haute Autorité de la Communication qui, semble déterminée à jouer pleinement son rôle par le recouvrement des redevances.
Il est temps que nous sortions de cette situation de crispation par l’expression d’une volonté politique claire et appropriée. La solution est et restera malienne.
Mesdames et Messieurs,
La célébration du 3 mai, constitue également une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la Presse et à l’éthique professionnelle.
Sur ce point, nous avons également assisté à des manquements graves, des violations flagrantes de confraternité, des appels à la haine et à la violence.
La Maison de la Presse se démarque de ces pratiques et les condamne vigoureusement.
D’ores et déjà nous exprimons notre amitié et notre solidarité aux organisations de soutiens aux médias notamment la Fondation Hirondelle, RSF, FPU, Internews, la Fondation Friedrich Ebert etc.
Il n’est pas exagéré de demander à ces organisations de revoir leurs grilles d’évaluation et leur mode opératoire pour continuer à bénéficier de la confiance des opinions dans les pays en crise notamment ceux sahéliens.
Les pays du Sahel confrontés au terrorisme sont aussi violentés par une certaine Presse étrangère qui s’éloigne tous les jours de sa mission d’informer de manière indépendante, impartiale et responsable.
Le traitement orienté, sélectif, raciste, méprisant et scandaleux de cette Presse étrangère nous donne chaque jour des raisons valables et légitimes de les dénoncer.
Cheick Anta Diop disait que celui qui n’a pas de bons exemples à donner aux autres, n’a pas de conseils à leur donner encore moins des ordres.
Alors que les organisations de soutiens aux médias plaident la cause de ces médias aux agendas inavoués, jette du discrédit sur leurs actions car si la « liberté d’expression est le Moteur de tous les autres Droits de l’Homme », sa défense doit être au profit de tous les TOUS LES PEUPLES.
Chers confrères,
Au-delà, de la journée mondiale de la Liberté de la Presse, la Maison de la Presse a respecté la tradition en organisant la Semaine Nationale de la Liberté de Presse. Elle se poursuivra jusqu’au 10 mai 2023.
Un programme inclusif est élaboré. Il est votre programme puisqu’il est le résultat d’une vaste concertation.
Pour la réussite de la SNLP, votre implication et votre engagement sont désirés.
Pendant cette semaine nous devons être à mesure de discuter de nos contradictions internes, de nous regarder en face, de nous expliquer et de nous dire des vérités.
L’objectif recherché est qu’au sortir de la semaine, nous ayons des recommandations et des stratégies pour un plaidoyer- lobbying pour l’adoption de nos textes par les pouvoirs publics et jeter les bases d’une véritable une instance d’autorégulation en vue d’une Co régulation efficace et efficiente.
Pour terminer, je réitère mes remerciements à tous les partenaires, à toutes les organisations professionnelles de la Presse, à tous les membres du comité de pilotage et du comité des experts de la Maison de la Presse, à tous les confères et à tout le personnel de la Maison de la Presse pour la mobilisation générale.
Je vous remercie
Le Président de la Maison de la Presse
El Hadj Bandiougou DANTE
Chevalier de l’Ordre National