Désagréments sur les ondes FM par des interférences : Anarchie des auteurs et laxisme des autorités !

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Le paysage radiophonique du Mali se trouve, aujourd’hui, pollué de façon alarmante par l’incivisme de certains promoteurs. Ces derniers abusant de leur liberté nuisent à celle des auditeurs qui ne savent plus où se donner la tête à cause des interférences sur les ondes et de diffusions malsaines livrées par plusieurs stations. Mais face à cette situation très sensible, les autorités semblent se résigner après les tentatives de nettoyage entreprises en fin 2012.

À titre de rappel, le gouvernement transitoire avait pris des mesures contre les radios pirates et celles qui n’étaient pas en conformité à leur autorisation, à leurs sites d’implantation ou à leurs fréquences. C’était suite à l’audit qu’il avait fait effectuer par l’Autorité malienne de régulation de télécommunications, TIC et des postes entre août et septembre 2012 dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et le district de Bamako. L’anarchie s’était si enracinée que certains continuaient à émettre après le retrait de leur autorisation.

Le ministre de la communication de l’époque, Bruno Maïga, avait fini par ordonner la confiscation de leurs matériels de diffusion. Mais depuis la fin de la transition, le phénomène revient au galop et le hic est que dans une période de 8 mois, de nouvelles radios illégales se sont installées un peu partout dans le pays avec la pagaille qui s’en suit. Finalement à Bamako, les fréquences s’entremêlent au point que certains auditeurs ne peuvent plus écouter leurs stations préférées.

En plus de ce désagrément, la diffusion de fausses informations est devenue monnaie courante. À titre d’exemple, on a vu comment les événements du 17 mai 2014 ont été rapportés en mille versions sur les radios. Des animateurs et journalistes installés à Bamako ont semé la confusion dans la tête d’une grande partie de la population sur un sujet qu’ils ne maitrisent point. Puisque des agents n’ayant aucune formation de base pensent qu’on peut parler n’importe comment à la radio. Du coup, on assiste même à des diffamations ou autres attaques ciblées à l’endroit des personnalités. Il n’est pas rare d’entendre des injures dans certaines émissions de libre antenne toujours sur des thèmes échappant à l’animateur.

L’autre source d’inquiétude est la prolifération des radios confessionnelles. Aujourd’hui, chaque confrérie ou secte religieuse veut avoir son instrument pour mieux passer ses propagandes. Là aussi, on entend souvent des répliques virulentes. À titre illustratif, durant le Ramadan dernier deux tendances de la religion musulmane à Bamako se sont livrées à une véritable guerre sur les ondes. Aussi, tout au long de ce mois béni, une station de la place s’est adjugée le droit de dénigrer un érudit populaire.

Les adeptes de ce dernier ont répondu en direct par téléphone avec une violence verbale ignorant toute éthique religieuse. Si rien n’est fait, ce phénomène déchire davantage le tissu social dont on s’ingénie aujourd’hui à raccommoder les morceaux. Mais le problème est que le gouvernement a mis les recommandations de l’AMRT dans les tiroirs et on n’en parle plus. Et les radios peuvent s’installer et émettre comme elles veulent jusqu’à ce qu’elles créent l’insomnie à Sébénikoro. Ce qui se fera un jour, incha Allahou !

 

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