« Les journalistes sont des apatrides au lieu de chercher à équilibrer l’information, ils prennent des sous par-ci et par-là et diffusent des contre-vérités en retour. Mais, cela ne nous effraie pas, et comme dit un proverbe : « le chien aboie, la caravane passe »
Tels sont les termes prononcés lors d’une conférence par le ministre de la justice garde des sceaux Mohamed Ali Bathily pour décrier le comportement des hommes et femmes des médias par rapport à la qualité de leurs informations. Selon le ministre, les journalistes ne s’attardent pas sur la fiabilité des informations avant de les publier.
Ces propos durs mais quelque part justifiables du ministre Bathily collent parfaitement avec la conduite certains confrères loin d’être professionnels dans le traitement des infos qu’ils reçoivent.
Ce discours du ministre donne l’occasion à chaque journaliste de se poser des questions sur le lien entre pratique actuelle et les vrais rôles dévolus la diffusion des informations. Le journalisme est un sacerdoce. Il s’agit non seulement d’informer, d’éduquer, mais aussi de prévenir et ainsi de suite.
Un journaliste doit travailler pour sa population et non pour soi même en donnant des informations utiles et nécessaires. Selon les rédacteurs du document intitulé ‘’guide de bonnes pratiques’’ les journalistes et leur déontologie’, publié en 2012 par le CDJ (Conseil de Déontologie de Journalisme), le journalisme consiste à trouver l’information, la traiter, la mettre en forme et la diffuser. « Traiter » signifie effectuer un travail intellectuel consistant à vérifier la véracité d’une information, apprécier son importance et son intérêt pour le public, sélectionner les éléments significatifs à communiquer, la situer dans un contexte et la commenter éventuellement. Pour ce faire, les journalistes doivent respecter des règles techniques, légales et déontologiques, prendre de la distance et faire preuve d’intelligence. La déontologie est un ensemble de règles qu’une profession se donne à elle-même.
Il s’avère que même si certaines infos sont traitées, c’est un travail qui se fait sciemment soit pour salir la réputation d’un individu ou pour l’argent. Cette pratique du métier du journalisme considéré comme le quatrième pouvoir, interpelle au premier niveau les responsables des médias.
Signalons aussi que dans un pays où l’Etat tente ou réussi une mainmise sur la presse, il va de soi qu’on assiste à une déviance. Cela dit, la presse ne doit pas être utilisée pour cacher vérité sur certaines manigances du pouvoir en place. Le pouvoir qui critique la presse, manipule cette même presse acquise à sa cause pour se défendre dans ses erreurs. Des exemples de ce genre ne sont rares dans notre et pire flagrant.
Les journalistes aussi ont le devoir de ne pas se laisser manipuler. Ils doivent être dignes dans leur exercice professionnel en ayant seulement l’esprit de servir le pays et rien que pays. Parce que c’est autour du Mali que les maliens se retrouvent. Donc, les médias ne doivent pas être des instruments pour régler des différends interpersonnels. Faut il aussi rappeler que certaines informations vraies mais nuisibles à la tranquillité de notre pays, ne doivent être diffusées pour de l’argent ou autre raison strictement subjective, tout n’est pas bon à diffuser, dit-on.
On peut se souvenir du rôle aggravateur des violences de la radio ‘’des milles collines’’ dans le génocide du Ruanda.
Enfin, les journalistes doivent vérifier les informations à publier et les responsables doivent permettre aux hommes de médias de confirmer ou d’infirmer la fiabilité de leurs sources.
Chacun dans son rôle ne doit rie voir d’autres que le Mali.
A chacun donc de jouer !
Yacouba Dao