Démocratie au Mali : L’acteur et le joueur

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Qui jouerait donc avec notre projet démocratique ? Le gouvernement n’aura pas encore fait à ce jeu une offre de programme pour la sécurité publique et la quiétude de ses concitoyens. Pour preuve, ne reste plus que… la liberté de la presse, pour mémoire.

Les populations du district se souviendront-elles de l’absence, hier, de leurs titres préférés dans les kiosques des vendeurs de journaux ? L’ensemble des confrères de la Presse écrite dite privée a réagi ainsi à travers cette opération contre une volonté d’aggiornamento qui ne passera pas. Et quand l’heure viendra de tourner enfin cette période de la transition, les Maliens et les Maliennes auront une opinion. Mais ne dit-on pas qu’il est de la nature de l’opinion de rester personnelle ? La Presse deviendrait aujourd’hui un bastion de «l’indépendance » grâce à ce qui est arrivé à Elhaj Saouti Labass Haïdara, directeur de publication de «L’Indépendant » Ce n’est pas peu que d’inverser ainsi la formule susvisée, car du cas de Saouti, on en aura parlé jusque dans les couloirs de l’actuel sommet des dirigeants à Addis-Abeba. La Presse malienne se trouve désormais en charge, malgré la diversité des projets de chaque rédaction. Il s’agit, comme nous le vivons, d’une véritable mise à l’épreuve à travers toutes ces péripéties actuelles. Cela va des écoutes téléphoniques et des interpellations sécuritaires aux contraintes au corps (sans jeu de mots) et autres intimidations sur les familles des journalistes. Sachons tout de même nous écarter ici de ces manifestations moins nobles où la parole n’est pas l’expression d’une conviction réfléchie. Oui, quelque chose à bien changé dans notre champ politique actuel, avec un pouvoir qui semble agir ou répondre dans la hâte et le désordre devant les écrits journalistiques. C’est que tout ce qu’on a donné comme pouvoirs « agissant » dans cette transition n’a pas encore mis toutes les cartes sur table. Disons… qu’ils bloquent ainsi toute liberté de circulation. Même qu’après cette journée « sans presse », les journalistes auront du mal à retrouver aussi vite le rythme spécifique de leurs productions. On va suivre et tendre l’oreille pour en savoir davantage sur les suites que l’on voudra donner aux plaintes enregistrées. Aujourd’hui, aucun journal ne peut signer une exception synonyme de miracle.

« Le courage n’est pas le savoir, mais une décision »

Cette citation de Jankélévitch est extraite du « Traité des vertus ». La Presse malienne est en train de découvrir ses ennemis par leurs glaives et non par la chaîne.  Par les temps qui courent, tout le monde se prend d’une « passion qui va à la dérive ». Quand le ministre Touré entreprit la classe de la Presse au sujet d’un partenariat, les journalistes crurent bon de lui faire comprendre que ce sont des hommes qui font la différence surtout pour les projets. C’était un avis personnalisé que notre ministre de tutelle ne semble pas mesurer. Si on parle actuellement d’une quelconque servitude dans nos colonnes, aurait-on droit au fouet ? Si on nage vers cette direction, qu’on convienne que le peuple sera difficile à soutenir et à diriger ? La nécessité d’une clarification se fait jour. Saouti est un journaliste apprécié et connu de tous. Il est parmi nos admirables devanciers qui savent saisir les ensembles et le font saisir à travers ses  papiers. Saouti avait ouvert le premier les portes du journal « Le Républicain » et ensuite « L’Indépendant ». Il conduira l’ouvrage d’un seul mouvement. Cette rigueur dans le métier fera qu’on ne peut s’empêcher de l’accepter dans un style aussi exact. Une façon d’écrire et de tenir un journal qui pouvait séduire et ne pas convaincre. De cela, le directeur de publication de « L’Indépendant » vient de le constater sur sa propre personne : victime d’un acte ignoble. Dans son éditorial signé du lundi 16 juillet, notre directrice de publication du journal « Le Combat » écrivait à propos des maux qui nous assaillent : «  Les terroristes du Nord s’affichent et nous défient. Par contre, ceux du Sud se cachent derrière des masques pour attaquer. Tous barbares, leurs actes relèvent du terrorisme… ». Et d’ajouter : « Aucun journaliste n’étant épargné, la liberté de la presse est un combat de tous les jours ». Demain, nous reviendrons car la joie de notre Presse nationale n’est grande qu’en accomplissant les choses qui la dépassent.

S.Koné

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5 COMMENTAIRES

  1. Il a fallu qu’on eut tabassé Saouti pour qu’on dise « la goutte d’eau qui déborde le vase ». Mais où étaient toute cette horde d’hommes de médias et de politiciens dits défenseurs du mouvement démocratique quand on battait les premiers hommes de médias comme Hamidou DRAGON et autres, qui auraient pu y laisser leur âme? Où etaient ces hypocrites qui commanditent les agressions et sortent ensuite pour faie croire que c’est les militaires qui ont commis les forfaits?

  2. Je demande aux journalistes de travailler en toute conscience et en toute verité pour aider le pays. Surtout ne créer pas le pire pour la population. Vous êtes libres et dignes fils de ce pays alors montrez vous digne et vrais devant Dieu et les hommes. Que Dieu vous benisse et vous garde de esprits mauvais qui sèment la zizanis.

  3. donc dans ce ca la il fous pas que il se plainte d avoirs été mal traite par des militer encagoule et ct bien fait pour des sale apatride de journalisme les journalisme malien ne sont pas des bon et il sème que la haine entre malien

  4. Tous des intellectuels -hypocrites! Ils étaient où tous ces soit disant défenseurs de la liberté de presse quand Cheick Oumar Konaré fut tabassé sous Alpha Oumar Konaré, quand Hamidou DIARRA dit « Dragon » était bastonné ou quand Sori de Moti était frappé sous ATT…la liste est longue s’agissant des cas de journalistes agressés en ces temps là! Récemment c’est Radio KAîRA qui a été incendié à Bamako d’abord, puis à Koutiala. Mais on n’a jamais assisté à un tel levé de boucliers! Alors y a-t-il deux poids deux mesures? Je pense à mon avis et en tant que simple lecteur que par là même vous vous décrédibilisez en manifestant ainsi! Et dire que tout ceci est fait pour des soûlards et corrompus en plus! Dans ce pays on sait qui est qui! Foutez nous la paix pour que les honnêtes citoyens travaillent!

  5. Les journalistes sont instrumentalisés par les politiciens qui ont perdu le pouvoir depuis le 22 mars pour s’acharner sur l’Armée toute entière. Au lieu d’accompagner et soutenir moralement comme le fait tous les pays développés (comme les USA, la France, la Russie… en temps de guerre), une grande partie de la presse (payée et entretenu par l’argent volé des cadres-politiens) se sont tromper de combat; au lieu parler des calvaires quotidiens des nos populations du Nord (en effet il faut tjours chercher l’infos à travers des medias internationaux qui ont beaucoup de sympathie voir de complicité avec les rebelles) pour avoir des nouvelles du Nord. Le journaliste malien à tendance à devenir un politicien tout court.

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