Animé de la passion de servir le sport et le public sportif, il est mort à la tâche ! Le doyen Pierre Diakité, hélas il s’agit bien de lui, est décédé samedi dernier à Saint Domingue où il participait au congrès de la Fédération internationale de la boxe (AIFB).
« L’Olympisme vient de perdre l’un de ses grands serviteurs. C’est une grande perte pour la famille olympique malienne, pour le sport malien ». C’est ainsi que réagissait le président du Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM), Habib Sissoko, à l’annonce du décès de Pierre Diakité. L’un des fidèles du cercle des soutiens du président Sissoko, le doyen a tiré sa révérence nous laissant orphelins, nous ses « jeunes camarades ». Il a été fauché par l’ange de la mort alors qu’il était en mission à St. Domingue. Il y participait au congrès de la Fédération internationale de la boxe (AIFB). Il est décédé au service de sa passion : la boxe.
D’ailleurs, notre dernière rencontre date du jour même où il devait s’envoler pour ce congrès de l’AIFB. Une rencontre fortuite au cours de laquelle il se plaignait de la distance et du décalage horaire. Une crainte légitime pour son âge, mais qui n’entamait en rien sa passion et son enthousiasme à servir la boxe, le sport tout simplement. C’est un homme affable, généreux et courtois qui a marqué la vie sportive du Mali, voire africaine.
D’abord en tant que journaliste sportif. Le doyen était une légende de la presse sportive. Très critique, fin analyste, il s’est avéré sur les ondes et à l’écran de l’ORTM comme un fidèle et dévoué serviteur du sport, notamment du noble art. Cet enseignant de profession, encore affectueusement appelé « Monsieur » ou « Pierrot » par ses intimes, était un passionné du noble art. Une passion qui ne l’a jamais empêché de contribuer à la vulgarisation des autres disciplines sportives. La presse sportive malienne et africaine vient donc de perdre l’une de ses légendes.
Un modèle
Passionné de chasse et adopté par la confrérie des chasseurs, « Pierrot » a également marqué la vie sportive du Mali et continentale en tant que responsable sportif. Membre de la Fédération malienne de boxe (FMB), il était aussi l’inamovible président de la Commission médias et communication du CNOSM. A ce niveau, il était parvenu à rassembler autour de lui un noyau de jeunes journalistes pour améliorer l’image de l’Olympisme au Mali, à travers notamment la création et l’animation d’un bulletin, Le Flambeau. C’est d’ailleurs à ce poste que nous l’avons beaucoup côtoyé étant nous-mêmes membres de cette commission. Et malgré nos divergences de vue par rapport à l’animation de celle-ci, notre collaboration a toujours été marquée par l’amabilité et la courtoisie.
Septuagénaire, Pierre est toujours resté jeune dans sa tête. Il s’adaptait à toutes les générations. Entre le doyen et ses « dôgôw », le courant a toujours été intense parce qu’il était un homme ouvert, serviable qui n’hésitait jamais à demander conseil aux jeunes que nous sommes, surtout s’il s’agissait de presse écrite ou de Nouvelles technologies.
En lui souhaitant bon voyage le 31 octobre dernier, nous étions loin d’imaginer que c’était un adieu. Même sachant qu’il était rongé par la maladie, nous avions tendance à oublier qu’il était un mortel. Parce que ce musulman pratiquant ayant effectué le hadj portait avec élégance et prestance son âge. Avec sa voix nasillarde et le crâne toujours dégarni, le doyen a marqué son passage terrestre comme modèle aussi bien en tant qu’enseignant, mais aussi journaliste et responsable sportif. Ce qui fait de lui une légende.
Et comme on le sait, les légendes ne meurent jamais. A l’instar de Demba Coulibaly, le doyen restera toujours une référence pour les nouvelles générations. Dors en paix immortel champion, toutes catégories !
Moussa Bolly
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