Du cybercafé à la rédaction : Les petits jeux d’un Etat policier démasqués

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Les accusations d’escroquerie, de banditisme en bande organisée et d’atteinte à la vie privée contre trois journalistes de Maliactu.net (Salif Diarrah Aliou Hasseye et Issa Coulibaly), les circonstances de l’arrestation et la réaction spontanée des autorités laissent croire à une tentative pour museler ces jeunes soldats de l’information. Le retour d’un Etat policier ? 

Répression des marches, refus de marche et de sit-in, arrestation arbitraire de journalistes, feuilletons judiciaires… on est loin d’être au bout du tunnel avec le régime d’Ibrahim Boubacar Keita. Heureusement qu’on peut encore compter sur la plupart des hommes de médias qui étaient à l’école au moment de la lutte contre la dictature.

Trois hommes armés entrent dans les locaux du site Maliactu.net pour interpeller trois confrères aux environs de 11 heures et 12 heures. Il s’agit de Salif Diarrah, Aliou Hasseye et Issa Coulialy. Officiellement, les raisons n’avaient pas été invoquées ni la destination. Un rapt ? Sûrement oui, puisque le contexte de l’arrestation le laissait croire.

La direction du journal et le personnel ignoraient que leurs collègues se trouvaient dans les locaux de la BIJ. Et naturellement, comme on pouvait s’y attendre, un communiqué laconique chargeant les journalistes de chantage avec une demande de rançon de 3 millions est diffusé. Selon les informations, le numéro de téléphone de l’un des 3, en l’occurrence M. Diarrah, a été reconnu par la victime, le député Hassey Oumar. M. Diarrah aurait aussi des numéros de téléphone du Bénin dans son répertoire. Le parquet a été saisi du dossier et l’enquête suit son cours…

L’arrestation a été orchestrée par la police. Les trois journalistes ont été appréhendés avec du matériel informatique dans une villa à l’ACI. Cette information est démentie par le cabinet judiciaire en charge de l’affaire qui indique que les journalistes ont été arrêtés dans leur rédaction.

La mobilisation est sonnée. La solidarité de la Maison de la Presse du Mali, des professionnels des médias ainsi que les réseaux sociaux a joué un rôle important pour la libération physique des journalistes. C’est ainsi que tous les confrères ont recouvré la liberté.

Ce n’est pas la première fois. Il y a eu le dossier Ammy Baba Cissé ainsi que celui du doyen Adama Dramé. Fort heureusement, la justice s’est toujours montrée inflexible face à ces manœuvres. Si un dénouement heureux est trouvé dans ses dossiers, le cas Birama Touré reste un mystère. Mais la presse répondra partout où c’est nécessaire pour le respect des principes démocratiques.

Zan Diarra

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