Ce projet de loi, initié par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a été adopté par le conseil des ministres en sa séance du 11 juin 2014.
En effet, ledit projet de loi répond à un souci majeur: celui du manque de la formation des professionnels de la communication.
A noter que la constitution du 25 février 1992 a marqué une étape majeure dans le processus de démocratisation au Mali. Toute chose qui s’est traduit par un accent primordial mis sur le principe de liberté d’expression et la libéralisation de la création d’organes de presse.
Cela a été suivi par un foisonnement impressionnant de titres de journaux et la création de nombreuses radios privées.
Cette explosion du paysage médiatique impose d’avoir une structure de formation performante. Sans compter la multiplicité et la diversité de la presse malienne, le nombre important d’organes de presse, intérêt des jeunes pour le journalisme, la nécessité de cultiver l’excellence dans ce domaine… qui sont des raisons valables qui militent pour la création de cette école au Mali.
Mieux, cette école va éviter à ceux qui veulent embrasser la profession de journaliste d’être contraints d’aller se former à coût exorbitant dans les pays voisins comme la Côte-D’ivoire, le Sénégal…
Un autre fait qui justifie la création de cette école de journalisme est le fait que la formation des cadres maliens aux métiers du journalisme et de la communication a toujours été tributaire de l’extérieur, notamment au CESTI de Dakar qui a formé de 1970 à 2004, plus de 800 journalistes issus d’une quinzaine de pays dont 105 journalistes pour le Mali.
Ce projet de loi est conforme à la loi N°96-015 relative à la création des Etablissements Publics à Caractère Scientifique et Technologiques.
Une école pour combler le vide de la formation chez les journalistes
Cette école sera un établissement à vocation nationale et internationale, placée sous la tutelle du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Elle sera chargée de la formation en journalisme, la formation dans les disciplines des sciences de la communication, la réalisation d’expertises et d’activités de production.
L’adoption de ce projet de loi par l’Assemblée nationale s’explique aussi par « les violations graves et répétées des règles élémentaires d’éthique et de déontologie qui trouvent leurs explications dans l’absence de formation de la plupart des journalistes qui sont venus à la profession non par vocation mais en raison de la crise de l’emploi. ». Or exercer un métier aussi sensible que celui d’éclairer et d’informer l’opinion publique implique l’observation de certaines règles élémentaires pour éviter les amalgames, les atteintes à la vie privée, à l’honorabilité des citoyens.
Il s’agit d’une manière générale, pour le journaliste, d’observer la recherche de la vérité, la loyauté envers les citoyens, la discipline de vérification, l’indépendance, la conscience professionnelle aigue en toute circonstance, l’exactitude dans le traitement de l’information
Pour le ministre Mountaga Tall, cette école permettra de former les jeunes journalistes pour les déployer sur le marché du travail. Il s’agit aussi selon lui, de former les communicateurs pour qu’ils sachent ce qu’ils doivent faire ou pas.
Avec cette école, poursuit Mountaga Tall, les journalistes, en plus de leur culture générale seront formés dans les domaines de la santé, les affaires étrangères, les relations internationales…afin de pouvoir édifier les citoyens sur toutes les questions.
« Nos jeunes partent se former à l’étranger, et nous voulons faire en sorte qu’il y ait une école de journalisme au Mali pour qu’ils puissent se former à moindre coût », a laissé entendre Me Tall.
Qui poursuit que n’y entrera pas qui le veut car l’accès à cette école sera soumise à un concours d’entrée.
Par ailleurs, le ministre Mountaga Tall reconnaitra que le chantier du bâtiment qui doit abriter cette école n’est pas encore fini. Mais qu’une dotation financière a été acquise pour la finition des travaux. Aussi, que son département va établir des partenaires avec d’autres universités dans le cadre de la formation à cette école.
Georges Diarra