Soucieux du bon déroulement des élections législatives prévues pour le dimanche 29 mars 2020, l’Etat, à travers le ministère de la Communication, et ses partenaires, plaident pour une couverture médiatique professionnelle du scrutin dans la déontologie journalistique. C’était, en somme, l’idée principale sortie des échanges qui ont eu lieu, le lundi 16 mars 2020 au Maeva Palace.
Malgré les jours difficiles que vit la république du Mali, le pays s’apprête à organiser les élections législatives. Et pour la bonne réussite de ce nouveau défi, le rôle de la presse est primordial. Le ministère de la Communication, le Comité national de l’égal accès aux médias d’Etat ainsi que la Haute Autorité de la Communication abordent dans le même sens. Les professionnels de l’information devront en ces jours pré-scrutin faire de l’éthique et de la déontologie une religion.
Le ministre de la Communication, Yaya Sangaré, a rappelé que ces élections sont une des recommandations phares du dialogue national inclusif. De ce fait, la question d’organiser le scrutin ou pas ne se posait pas. Toutefois, il appelle à une mobilisation générale. Pour lui, « chacun doit agir dans son rôle et dans ses limites ». « Ces élections nécessaires et obligatoires » seront une réussite si la presse « garante de la démocratie » est à la hauteur du défi.
Quant à Abdoulaye Sidibé, président du Comité national de l’égal accès aux médias d’Etat, il a édifié l’assistance sur le rôle de l’institution et son mode de fonctionnement. Il s’agit d’un organe indépendant prévu à l’article 7 de la Constitution. Les membres ne peuvent recevoir d’injonctions et il n’existe aucun lien de subordination. Le Comité est constitué de 7 membres chacun désigné par une institution de la République. Selon les explications de M. Sidibé, 129 partis politiques sont en compétition ainsi que 67 listes indépendantes pour les législatives. Ce qui rend la tâche du Comité extrêmement délicate. Les membres du Comité placent en ligne de mire dans l’accomplissement de leurs travaux l’égalité et surtout l’équité. Une stricte programmation des présentations des candidats est établie. Ainsi, chaque candidat ne peut dépasser le temps qui lui est imparti. Egalement, la ponctualité est une règle d’or lors de l’enregistrement. Mais une marge de 15 minutes est accordée pour les retardataires. Cependant, M. Sidibé a tenu à apporter un éclairage de taille. Le Comité ne prend pas en compte la période de pré campagne. Il n’est donc aucunement responsable de la couverture médiatique des activités des tenants du pouvoir sur les médias publics pendant cette période.
Gaoussou Drabo de la HAC, lui, s’est appesanti sur le professionnalisme dont doit faire preuve le journaliste en période électorale. Pour lui, le travail de la presse, c’est de garantir « le droit à l’information à tout citoyen, toute chose qui fluidifie le déroulement de la vie publique ». De nos jours, selon M. Drabo, il y a une nécessité d’endiguer le flot de rumeurs et d’intoxication.
Drabo a aussi dressé le portrait de la HAC. Il s’agit d’une instance de régulation. Un centre de monitoring a été mis en place avec la coopération marocaine en 2019 pour la collecte de données. Des moniteurs regardent à la loupe les contenus, relèvent les anomalies et produisent un rapport si nécessaire qui débouchent sur une décision. Et ce, en gardant à l’esprit onze critères de sélection objectifs dont l’atteinte à la confraternité, aux bonnes mœurs, le fanatisme religieux et politique, ou encore le recours à la publicité déloyale.
Des échanges entre les représentants des organisations faitières de la presse et le panel ont sanctionné la fin de la journée.
Ahmed M. Thiam