Si le paysage médiatique malien, en la faveur de l’avènement de la démocratie, s’est beaucoup enrichi dans notre pays, le fait pour certains, depuis quelques années, de faire de la délivrance des fréquences radio un fond de commerce irrite aujourd’hui les professionnels du secteur. Des fréquences se vendant comme du pain, ou distribuées à volonté aux copins et copines, aux frangins et frangines des copines, ont fini par gripper la machine, et à mettre des patates chaudes dans la main des autorités, puisqu’incapables de canaliser et de contrôler les radios.
Conséquences : les autorités ont du mal à faire passer leurs messages dans une opinion publique nationale croyant plus avoir ce qu’elle cherche, la vérité, avec les radios qu’auprès des pouvoirs publics confinés dans le rôle de “menteur” et uniquement préoccupés par leur confort personnel. Pour corruption et copinage à ciel ouvert dans la délivrance du sésame, des gens n’ayant ni moyens, ni compétence se sont emparés des fréquences qu’ils ne parviennent pas à exploiter.
A contrario des vrais professionnels se bousculent aux portillons en quête de fréquence… en vain ! Pour ceux-ci, les coupables sont à chercher au Ministère de la communication, ou si vous voulez, Ministère de l’Économie Numérique, de l’Information et de la Communication, pour être dans l’air du temps !
Des agents de ce Ministère fouleraient au pied tous les principes d’acquisition de la fréquence radio au mépris des textes en vigueur. Comme le fait de ne pas adjoindre le Ministère de l’Administration Territoriale, aujourd’hui Ministère de la Sécurité Intérieure, dans la délivrance des fréquences. Ce qui est une violation flagrante des textes en la matière. C’est donc pour mettre fin à toutes ces pratiques aux antipodes de la transparence que des professionnels en colère ont saisi l’Assemblée Nationale.
Les membres de la commission chargée du secteur à l’hémicycle seraient en train de travailler, en vue d’une interpellation prochaine du Ministre de l’Économique Numérique, de l’Information et dela Communication, Mahamadou Camara. Très prolixe, ce jeune tribun a intérêt à balayer devant sa porte avant le grand oral devant les élus de la nation.
Assane Sy DOLO