Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), est arrivé au siège de Zaman France pour afficher sa solidarité à la suite de la mainmise du pouvoir turc sur le journal Zaman. Il a condamné une «mainmise absolument sinistre».
A peine venait-il d’atterrir en provenance d’Istanbul que Christophe Deloire, le secrétaire général de RSF, a été rattrapé par l’actualité turque où les violations contre la liberté de la presse n’en finissent plus de se succéder à un rythme accéléré.
Il est arrivé, tard dans la soirée de vendredi, au siège de Zaman France pour afficher sa solidarité après la confiscation par le pouvoir du plus grand journal turc, Zaman.
Interloqué devant les images diffusées lors du raid de la police contre les locaux de Zaman, Deloire nous a confié son amertume.
«Jusqu’à présent, on parlait de dérive autoritaire, je crois que maintenant, c’est une spirale despotique de la part d’Erdogan, ce sont des images absolument sidérantes que cette intrusion policière dans la rédaction de Zaman», a-t-il déploré.
Celui qui vient de participer à une réunion avec Can Dündar, le rédacteur en chef de Cumhuriyet, a affirmé que le président turc Tayyip Erdogan voulait achever la presse d’opposition, qui, il y a encore quelques mois, était bien «vivante».
«C’est l’instrumentalisation de la justice à des fins d’extinction d’une voix journalistique d’opposition, c’est absolument sinistre et absolument inquiétant. Au-delà de l’émotion qu’on peut ressentir, il y a une inquiétude très forte sur ce qu’est en train de devenir la Turquie», a-t-il observé.