De fructueux échanges ont eu lieu, mercredi dernier, au Carrefour des jeunes entre le Syndicat National des Journalistes Reporters (SYJOR) et le cadre de concertation des patrons de Presse, autour des maux qui gangrènent le monde des médias au Mali. Mais aussi, la mise en œuvre de la convention collective.
Le mercredi dernier, le carrefour des jeunes a servi de carde à une rencontre d’échanges entre les membres du bureau du Syndicat des Journalistes Reporters du Mali et le cadre de concertation des Patrons de Presse.
« Améliorer les conditions de vie et de travail des journalistes Reporters au Mali en mettant en œuvre la convention collective», tel était le principal sujet autour duquel, les deux parties ont débattu à cœur ouvert.
Faut-il, le souligner, au Mali bon nombre de journalistes travaillent dans des conditions précaires. Toute chose qui, selon certains observateurs, joue souvent sur la qualité de leur travail. A l’origine de cette bérézina, les pratiques peu orthodoxes de certains directeurs de publication et patrons de presse.
La directrice du journal ‘’Inter de Bamako’’, Amy Sanogo, n’est pas allée avec le dos de la cuillère pour dire haut ce que d’autres murmurent tout bas. Selon elle, si les patrons de presse avaient une bonne foi, ils pouvaient mettre leurs reporters dans des meilleures conditions de vie et de travail. Car dit-elle, l’ASSEP (Association des Editeurs de Presse Privée), encaisse plusieurs millions de nos francs chaque année grâce à l’aide de l’Etat et des partenaires privés. Au nombre desquels, les opérateurs de téléphonie mobile Orange-Mali et Malitel. A en croire, la « Dirpub » de l’Inter de Bamako, en plus de ces partenaires, il y a un contrat de partenariat entre Maliweb (portail d’information) et l’Association des Editeurs de Presse Privée (ASSEP). A titre d’exemples, faut-il le rappeler, la semaine dernière, la primature a remis une enveloppe de 30 millions Fcfa pour assainir la cité de presse.
Par ailleurs, selon elle, avec l’évolution des technologies de l’information, les journaux en papier sont menacés par les journaux en ligne. « Si rien n’est fait, dans dix ans, les journaux papiers risquent de mourir de leur belle mort » dit-elle. Avant d’ajouter que, si les patrons de Presse s’organisent mieux, il peut y avoir un partenariat gagnant-gagnant entre les éditeurs des journaux en papier et ceux des journaux en ligne.
« C’est nous éditeurs de journaux en papier qui faisons le gros du travail, mais tristement, les sites Internet et les radios privées s’enrichissent à notre détriment », a-t-elle ajouté.
Modibo Fofana du journal « Challenger », membre de bureau du SYJOR, dira pour sa part qu’à la différence de beaucoup de pays de la sous-région, au Mali, il n’y a pas d’entreprises de presse, excepté, le journal ‘’l’indépendant’’. Pire, dit-il, contrairement aux textes régissant le monde des médias au Mali, certains journaux ne disposent pas de siège faute de moyens financiers. Toute chose qui, dira-t-il, contribue à la dégradation de l’image de la Presse malienne.
Boubacar Dabo, directeur de publication, du journal ‘’Zénith Balé’’ ajoutera, quant à lui, que les journalistes reporters doivent d’abord s’organiser entre eux, pour faire des propositions concrètes aux directeurs de publications et aux autorités. Car dit-il, à causes des mauvais comportements de certains journalistes, l’image de la Presse malienne est durement écornée. Pourtant dit-il, dans la sous-région, la Presse malienne était l’une de meilleure et des plus crédibles.
Le secrétaire général du SYJOR, Baye Coulibaly, conclura à son tour que le SYJOR ne fait aucune distinction entre les journalistes de la presse privée et ceux de la presse publique. Car pour lui, le SYJOR défend les droits de tous les journalistes reporters du Mali sans exception.
Lassina NIANGALY