Condamnation du Directeur de Publication de « Le Pays », Boubacar Yalkoué, à 6 mois de prison, dont deux, avec sursis : Le Forum des Éditeurs africains(TAEF) condamne ‘’l’inique et disproportionné verdict’’

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Dans un communiqué publié dans la semaine dernière, le Forum des Éditeurs africains  a fustigé la  condamnation à 6 mois de prison dont deux avec sursis du directeur de publication du quotidien « Le Pays », Boubacar Yalkoué. Après avoir qualifié le verdict d’inique, il exige l’annulation de ladite condamnation.

Lisez le communiqué !

 Le Forum des Editeurs africains (The African Editors Forum-TAEF) a appris avec consternation la condamnation, au Mali, le jeudi 27 décembre 2018, à 6 mois de prison dont deux avec sursis, du directeur de publication du quotidien « Le Pays », Boubacar Yalkoué.

Il faut rappeler qu’il avait été intenté, contre lui, un procès en diffamation par la présidente de la Cour Constitutionnelle du Mali, Mme Manassa Danioko, qu’il accusait, dans une de ses livraisons, d’avoir, avec certains conseillers de cette institution, « encaissé 900 Millions de FCFA », pour faire réélire l’actuel président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, dont la présidence est, encore, sérieusement, contestée par une grande majorité de la population du pays.

Le Forum des Editeurs Africains (TAEF) condamne cet inique et disproportionné verdict et exige, des autorités maliennes, son annulation à l’encontre de Boubacar Yalcoué dont, les avocats ont, d’ailleurs, naturellement, fait appel.

Aussi, le Forum des Editeurs Africains se dit, extrêmement, préoccupé par les menaces, intimidations et répressions exercées, tous les jours, depuis quelques années maintenant, sur les journalistes dans l’exercice de leur fonction au Mali.

Dans ce pays, en crise, où les libertés se voient, tous les jours, remises en cause, les confrères, en plus d’être incapables de se mouvoir sur l’ensemble du territoire, ont de la peine à informer simplement les populations.

Le Forum des Editeurs Africains dénonce avec la dernière rigueur ce recul démocratique et alerte sur les cas suivants :

  • Depuis bientôt 3 ans, notre confrère Birama Touré est porté disparu et les noms de certains proches du président de la République sont cités pour ce qui concerne cette étrange disparition ;
  • La Rédaction de Mali-Actu a été mise sens dessus-dessous, les équipements de travail emportés, d’autres saccagés, et le confrère Salif Diarrah est encore contraint de se présenter, toutes les semaines, au Tribunal ; maintenu dans les liens de la justice, il est incapable d’exercer le métier duquel il vit, depuis plusieurs mois ;
  • La Radio et la Télévision du Groupe privée « Renouveau » ont été, en violation de toutes les règles en la matière, fermées pendant plus d’une semaine et une émission interdite sur leurs antennes par le Gouverneur du District de Bamako ;
  • Des militaires ont fait irruption, nuitamment, dans une radio privée de Bamako (RFM) menaçant, avec des armes, les employés et le directeur (Mamadou Diadié Sacko) dudit organe ;

Nous passons sur les brouillages des fréquences et des antennes, à l’envie, par les autorités ;

Un autre confrère, Elhadj Touré, a, lui aussi, subi, de la part d’un officier supérieur de l’armée malienne, à cause d’un post publié, relatif à la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR), sur les médias sociaux, un traitement indigne d’un pays démocratique, dirigé par des démocrates.

Il faut rappeler, ici, les traitements que les confrères subissent à chaque fois qu’ils essayent de couvrir les manifestations de l’opposition ; manifestations au cours desquelles, ils sont, systématiquement, traités (gazés et matés) comme des opposants…

Le Forum des Editeurs Africains :

Condamne ces graves violations des élémentaires libertés individuelles de la part du Gouvernement malien ;

Dénonce ces traitements dignes d’une autre époque,

Exige du Gouvernement malien le respect de toutes les libertés ; particulièrement, la liberté de presse et d’expression ;

Exige du Gouvernement malien la protection des journalistes dans l’exercice de leur fonction et dans la vie, tout court et la lumière sur la disparition de Birama Touré.

Jovial Rantao

Président

Makan Koné

Secrétaire général

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3 COMMENTAIRES

  1. Mr Koné, tu me déçois. Si, vous confondez liberté d’expression ou de presse avec le bordel, je veux dire la diffamation, vous vous trompez. Être journaliste, suppose , respect de la déontologie de l’éthique et de la morale. En matière de droit, on nous enseigne que ” notre liberté s’arrête là où commence celle des autres”. Retournez à l’école, je te conseille ardemment.
    Vive la démocratie au Mali

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