Comment la presse fut maltraitée à Sabouciré

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La célébration des festivités du Cinquantenaire de l’Indépendance nationale donne lieu à de multiples démonstrations. L’une d’elles a porté sur la restitution historique de la résistance du village de Sabouciré, en région de Kayes. Ce village est, selon les historiens, la première localité malienne attaquée par l’armée coloniale française le 22 septembre 1878.

Pour commémorer cet événement, la commission d’organisation du Cinquantenaire, dirigée par l’ancien ministre Oumar Hammadoun Dicko, a reconstitué la scène de l’attaque militaire avec le concours des forces armées nationales et des chasseurs locaux. Pendant deux mois, la scène était en répétition. Et c’est le mercredi 1er septembre 2010 qu’elle devait être présentée aux aux autorités, en présence du chef de l’Etat en personne.

Pour le voyage de Sabouciré, la commission d’organisation a joint à son convoi des journalistes de la presse privée. Contrairement à ce qu’on pourrait croire pour un événement de cette importance, seuls 4 organes de presse écrite sur la centaine que compte le pays ont été invités. La chose ne cesse d’étonner quand on sait que la commission bénéficie d’un budget de 7 milliards et que la réussite de l’événement dépend pour beaucoup de la couverture médiatique! Mais passons…Les 4 journalistes invités ont été mis dans un car de 30 places qui, après 24 heures de route, arriva à Sabouciré.

La Commission remit alors à nos confrères 25 000 FCFA à chacun, leur disant, avec cette minable somme, d’aller louer un lieu de séjour pour 4 jours et de se chercher à manger. Comment manger, boire et se loger avec ces broutilles ? Et dans un village où l’on ne connaît personne ? Si on voulait apprendre aux journalistes à résister comme l’ont fait, avant eux, les ancêtres de Sabouciré, on ne s’y serait pris autrement. Les 4 journalistes sortent de leurs gongs: ils menacent de retourner à Bamako si on ne leur donnait pas un pécule décent.

La commission se ravise et propose une rallonge de 25 000 FCFA. Nouvelles protestations: la Commision, pingre comme Harpagnon, accepte malgré elle de laisser aux journalistes les 50 000 FCFA et de prendre en charge leur logement et leur nourriture. Nos confrères sont donc restés pour couvrir l’événement mais à leur retour à Bamako, ils se sont jurés de ne plus se laisser trimballer par la Commission au fin fond du pays.

La Commission n’en était d’ailleurs pas à son coup d’essai. Lors de la présentation du logo et du Programme du Cinquantenaire, courant août, elle a fait, de 9 heures à 16 heures, bourlinguer les journalistes dans toute la ville de Bamako avant de leur remettre à chacun 5 000 FCFA! Et avec cela, elle espère, de surcroît, que la presse lui alloue ses colonnes pour qu’elle y raconte sa vie!

 

La Rédaction




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