Pour une presse professionnelle et travaillant pour des élections apaisées, transparentes et crédibles, la Maison de la Presse en collaboration avec la MINUSMA a organisé un atelier de formation des journalistes du 3 au 7 juillet dernier. De nombreux thèmes ont été abordés entre autres, la loi électorale, le code d’éthique et de déontologie et la bonne conduite des médias en période électorale.
Lors de cet atelier, Issa Kampo, expert au Ministère de la Décentralisation a expliqué la loi électorale au Mali. Selon lui, il y a 8.462.000 électeurs à l’intérieur et à l’extérieur du pays et 4566 agents de la CENI.
« Tant que vous ne maitrisez pas la loi électorale, vous ne pouvez pas parler d’élection. La loi N°-2016 048 du 17 octobre 2016 modifiée en 2018-014 du 23 avril 2018 est une loi à 8 titres et 211 articles », dit-il. D’après lui, ces modifications ont permis que les élections soient inclusives.
« A partir de 2012, il y a eu une modification annuelle de la loi électorale. Pour celle de 2018, 29 articles ont été modifiés. La loi définit le rôle de chaque acteur », a expliqué Issa Kampo. Pour qui, l’article 35 permet d’inscrire les gens par ordre alphabétique de nom de famille.
« La carte NINA est un document administratif mais pas un document de vote, raison pour laquelle, on a fait les cartes d’électeur. Il faut évaluer une loi pour mieux l’améliorer. La charte des partis politiques est définie comme étant un ensemble des principes », a ajouté M. Kampo. Qui a indiqué que les partis politiques ne doivent pas demander l’autorisation à l’administration pour un meeting ou une marche mais l’informer pour qu’elle prenne des dispositions sécuritaires pour les sécuriser.
Pour sa part, Mahamadou Talata Maïga, a expliqué le code de déontologie et d’éthique des journalistes ainsi que le code de bonne conduite des médias en période électorale. Selon lui, le journaliste a des principes à observer qui sont entre autres, d’assurer un traitement égal, équilibré et équitable de l’information relative aux candidats et aux partis politiques en compétition.
« Le journaliste doit, tout au long du processus électoral, livrer aux citoyens des informations crédibles, c’est-à-dire exactes, honnêtes, impartiales, vérifiées et recoupées. Il doit présenter de façon impartiale et objective, les partis politiques, les candidats et leurs programmes, en vue d’éclairer le choix des électeurs. Il doit aussi promouvoir et renforcer le débat démocratique dans la pluralité des opinions ainsi que dans le respect de la vie privée, l’honneur et la dignité des candidats et des acteurs du processus électoral », a-t-il souligné. Pour lui, le journaliste doit contribuer à la sauvegarde de la paix, de la concorde sociale et de l’unité nationale. Et dans sa recherche de l’information, il doit s’adresser directement aux candidats, aux partis politiques ou leurs représentants dûment mandatés et aux institutions en charge du processus électoral.
A en croire M. Maiga, les conduites à éviter pour un journaliste sont entre autres, de ne pas publier ou diffuser des allégations inexactes et les propos injurieux, discriminatoires, diffamatoires et mensongers de tout candidat ou parti politique.
« Le journaliste ne doit pas publier ou diffuser les allégations inexactes et les propos de tout candidat ou parti politique incitant à la violence et à la désobéissance civile ainsi qu’à la haine raciale, ethnique ou religieuse. Il ne doit pas s’ériger en donneur de leçons. Il ne doit pas confondre son métier avec celui de publicitaire ou de propagandiste. Mais aussi, il ne doit pas afficher un comportement public partisan dans la publication ou la diffusion de ses informations. Le journaliste ne doit pas publier ou diffuser les résultats électoraux sans prendre soin de préciser leur caractère partiel, provisoire ou définitif. Il ne doit pas se laisser influencer ou manipuler par un parti politique ou un candidat », a-t-il précisé.
Aoua Traoré