Le classement de certains pays, y compris des démocraties, est largement affecté cette année par une interprétation trop large et abusive du concept de la protection de la sécurité nationale. Par ailleurs, le classement reflète l’impact négatif des conflits armés sur la liberté de l’information et ses acteurs“, a indiqué Lucie Morillon, directrice de la recherche de Reporters sans frontières, à l’occasion de la publication du classement mondial annuel de RSF sur la liberté de la presse, portant sur 180 pays.
“L’argument sécuritaire utilisé abusivement”
L’indice annuel du classement, qui synthétise les atteintes à la liberté de l’information, indique une “légère dégradation globale” dans le monde depuis l’an dernier, souligne l’ONG. Pays jugé le plus dangereux au monde pour les journalistes par RSF, la Syrie est classée 177ème sur 180, figurant comme l’an dernier juste devant le trio inchangé: Turkménistan (178e), Corée du Nord (179e) et Erythrée (180e).
Pour la quatrième année, la Finlande conserve son rang de meilleur élève, suivie comme l’an dernier par les Pays-Bas et la Norvège. Entre ces deux groupes de pays, les Etats situés en zones de conflits font sans surprise partie des plus touchés. Outre la Syrie, le Mali chute de 22 places au 122e rang, tandis que la République centrafricaine connaît la chute la plus drastique du classement, perdant 43 places à la 109e.
“Les pays qui se prévalent de l’Etat de droit ne donnent pas l’exemple, loin de là“, regrette l’organisation, qui déplore “un recul inquiétant des pratiques démocratiques“.
Les Etats-Unis dégringolent, la France perd une place
Loin de ces pays en conflit, certaines démocraties sont aussi pointées du doigt par RSF, qui juge que ” l’argument sécuritaire y est utilisé abusivement pour restreindre la liberté de l’information “.
C’est le cas des Etats-Unis, qui reculent de 13 places à la 46e, et où l’association dénonce “ la chasse aux sources et aux lanceurs d’alerte “. Le Royaume-Uni perd trois places pour se classer à la 33e. La France perd une place à la 39e
.Ce classement s’articule autour de sept indicateurs : niveau des exactions, étendue du pluralisme, indépendance des médias, environnement et autocensure, cadre légal, transparence et infrastructures.
Source AFP