Déplorant les comportements de certains confrères qui tirent sur les gens pour se faire craindre et non pour se faire respecter, M. Maïga a fulminé ainsi « On a besoin d’être craint mais d’être respecté. »
C’était lors d’une conférence de presse le jeudi 17 décembre à la Maison de la presse du Mali, en prélude aux troisièmes journées nationales de réflexion sur la communication au Mali, qui débutent ce matin jusqu’aux 24 décembre.
Cheik Oumar Maïga, actuel secrétaire général du ministère de la Communication et des Nouvelles technologies, et par ailleurs docteur en journalisme était face à la presse pour échanger sur les forces et les faiblesses de la presse malienne.
Un comité scientifique composé de journaliste de renom tels Sidiki Fah Konaté, directeur de l’ORTM, Cheik Mouktary Diarra, Ancien rédacteur en chef de l’Essor (Quotidien national) et ancien ambassadeur du Mali au Sénégal, Cheik Hamalla Diarra responsable de la cellule de communication à la primature et M. Kaba, ancien ambassadeur en Egypte et directeur de l’OTRM et de l’essor, présidera ces journées. Pendant cinq jours, ces experts de la communication vont mener une réflexion sur les textes juridiques et réglementaires de la presse malienne en vue d’une révision.
Le Mali est de nos jours, considéré comme l’un des meilleurs exemples du continent en termes de liberté d’expression, et de pluralisme démocratique. Ce statut, le Mali le doit entre autres, à la multiplication et à la diversité de son paysage médiatique. À la date d’aujourd’hui, le pays compte plus de 300 radios (privées, associatives, communautaires), une quarantaine de publications écrites en français et 4 journaux en langues nationales. Ce formidable essor de la presse malienne a été favorisé par la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire révolutionnaire, lequel a donné naissance aux conclusions des 1ères journées nationales de réflexion sur l’information et la communication de décembre 1991. Le socle juridique de l’environnement communicationnel s’est consolidé ensuite au terme des 2èmes journées de réflexion de 1996 qui ont créé les conditions d’amélioration du cadre juridique et d’épanouissement des média. Et c’est ce cadre juridique sera le principal plat de résistance des 3èmes journées nationales de la communication. Selon le secrétaire général Cheik Oumar Maïga, c’est une nécessité que l’on observe une pause pour évaluer le chemin parcouru ; analyser sans fard les forces et faiblesses de notre arsenal juridique et réglementaire afin de dégager des pistes pour l’adapter à notre environnement. Justifiant cette révision, Cheik Oumar Maïga rappelle que de 1996 à nos jours, l’environnement politique et le contexte socio-économique du Mali ont beaucoup évolué. « Le pays a connu plusieurs élections, une alternance démocratique, et un élargissement sans précédent des espaces de liberté et d’expression (décentralisation, participation accrue des populations à la gestion de leur cité, formidable essor des médias, développement des nouvelles technologies de la communication » a-t-il laissé entendre. A ces changements notables, il faut ajouter le boom extraordinaire des organes de presse et des agences de communication, le pluralisme radiophonique, l’aide publique à la presse et l’émergence d’associations professionnelles dynamiques comme l’Association des éditeurs de la presse privée (ASSEP) ; l’Union des radios libres et télévisions ; la Maison de la presse et l’explosion des nouveaux métiers de la communication favorisée par les TIC.
« Paradoxalement, au moment même où l’on enregistrait des avancées notables en termes d’élargissement des espaces de liberté, de consolidation et de pluralisme, des dérapages et des violations graves aux droits, libertés, à l’éthiques et à la déontologie ont été observés » note M. Maïga. Qui a déploré le comportement de certains confrères qui font des articles sans vérifier leurs informations.
Modibo L Fofana
