Cheick Mouctary Diarra, doyen de la presse malienne : 55 ans de carriĂšre journalistique, politique et diplomatique

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Cette carriĂšre a dĂ©butĂ© au SĂ©nĂ©gal en 1963 comme Ă©tudiant malien Ă  la FacultĂ© de journalisme (ancĂȘtre du prestigieux Cesti) de l’UniversitĂ© de Dakar. A la fin, c’est Ă  Paris, en 2018, comme ambassadeur du Mali. L’itinĂ©raire, c’est l’inverse du fabuleux « Rallye Paris-Dakar ». Un parcours professionnel dans le sens contraire de la trĂšs cĂ©lĂšbre et aventureuse course auto-moto intercontinentale. Cheick Mouctary Diarra fut plutĂŽt un journaliste, triplĂ© de politicien et de diplomate, qui  connaĂźt bien les deux bornes de sa carriĂšre tridimensionnelle. A 79 ans, il est le doyen de la presse malienne. Depuis janvier dernier, il se trouve dĂ©finitivement Ă  la retraite pour un repos bien mĂ©ritĂ©, aprĂšs 55 annĂ©es d’une vie pleinement menĂ©e dans le paysage mĂ©diatique et africain, sur l’échiquier politique national et dans les coulisses diplomatiques. Grand journaliste, futĂ© acteur politique et rusĂ© diplomate, « Cheick » (pour les intimes) ou « TiĂ©fing » (son nom de plume de billettiste) fut un grand professionnel qui a su allier vivacitĂ© d’esprit et talent d’écriture, combiner clandestinitĂ© politique et collaboration administrative, mĂ©nager les susceptibilitĂ©s individuelles des personnalitĂ©s au tempĂ©rament distinct. Si l’homme cultive de nos jours la simplicitĂ©, son itinĂ©raire reflĂšte une atypique complexitĂ©.  Il appartient Ă  ce groupe d’intellectuels, militants des partis clandestins, Ă  pouvoir animer dans la plus grande discrĂ©tion l’opposition politique. Paradoxalement, ce groupe de cadres fonctionnaires savaient assumer des responsabilitĂ©s dans les rouages administratifs.  Cette sorte de tour de force politico-administrative, Cheick Mouctary l’a rĂ©ussie, non sans peine de compromis frisant souvent la compromission. Une rĂ©ussite forgĂ©e dans une constante discrĂ©tion au service permanent de l’efficacitĂ©. C’est le fruit de 55 annĂ©es de prĂ©sence dans le paysage mĂ©diatico-politico-diplomatique. Une longue prĂ©sence effectuĂ©e sur un itinĂ©raire parcouru par un modĂšle de journaliste Ă  la plume perçante, d’un prototype de politicien tacticien et d’un exemple de fin diplomate. Retour sur un parcours complexe, mais impressionnant.

 A 79 ans bientĂŽt rĂ©volus le 8 juin prochain, ce natif de SĂ©gou affiche un port qui inspire la candeur. Toujours tout de blanc vĂȘtu en boubou Bazin, Cheick Mouctary Diarra promĂšne partout sa chevelure chenue. Mais, nous tĂ©moigne un de ses congĂ©nĂšres de jeunesse, « TiĂ©fing » (l’homme noir) a eu pendant longtemps les cheveux plus sel que poivre depuis l’adolescence.

Avec son accoutrement de blancheur immaculĂ©e, le septuagĂ©naire ne tarit pas de formules de bĂ©nĂ©dictions faites de rĂ©fĂ©rences divines avec le souhait, pour ses interlocuteurs surtout jeunes, de la santĂ©, du bonheur et du succĂšs entrepreneurial ou simplement professionnel. Cette posture actuelle de « Cheick » traduit la sagesse d’un expĂ©rimentĂ© commis de l’Etat qui a passĂ© prĂšs de 55 ans cumulĂ©s sur les fronts stressants du journalisme d’Etat, les champs minĂ©s de la politique politicienne et dans les convenances diplomatiques.

En aoĂ»t 1995, le prĂ©sident Alpha Oumar KonarĂ© nomme l’un de ses influents conseillers, Cheick Mouctary Diarra, au poste d’ambassadeur du Mali au SĂ©nĂ©gal, en Gambie et au Cap-Vert, avec rĂ©sidence Ă  Dakar. Une nomination aux relents de calculs gĂ©opolitiques visant Ă  rĂ©chauffer l’axe Bamako-Dakar. Il y avait un froid depuis quelques mois quand le chef de l’Etat malien a, dans un sursaut d’orgueil nationaliste et souverainiste, bruyamment refusĂ© d’aller dans la capitale sĂ©nĂ©galaise Ă  la rencontre groupĂ©e des prĂ©sidents d’Afrique francophones invitĂ©s pour prise de contacts avec le nouveau prĂ©sident français Jacques Chirac.

Le « non » retentissant du prĂ©sident KonarĂ© a heurtĂ© les susceptibilitĂ©s du prĂ©sident Abdou Diouf, l’hĂŽte de cette extraordinaire rencontrĂ©e groupĂ©e. Les relations Mali-SĂ©nĂ©gal ont failli en prendre un coup prĂ©judiciable au bon voisinage. Pour y parer au plus pressĂ©, le cadet KonarĂ© tente de se racheter auprĂšs de l’aĂźnĂ© Diouf. Pour y parvenir, choix fut portĂ© sur l’ancien Ă©tudiant malien de Dakar, Cheick Mouctary Diarra. Celui-ci avait surtout l’avantage d’avoir des promotionnaires de l’UniversitĂ© de Dakar dans le proche entourage du chef de l’Etat sĂ©nĂ©galais. Ou d’autres amis en service dans la haute administration du pays de la Teranga. La trouvaille porte fruit.

TrĂšs rapidement, le fil du dialogue est renouĂ© entre Bamako et Dakar. De par son entregent, l’ambassadeur Diarra parvient Ă  peser dans la venue aux bords du Djoliba du prĂ©sident Diouf. Le 20 juin 1996, celui-ci passe quelques heures Ă  Bamako dans le cadre d’une « visite d’amitiĂ© et de travail ». Les retrouvailles sĂ©nĂ©galo-maliennes sont dĂ©sormais scellĂ©es pour un nouveau dĂ©part des relations bilatĂ©rales. Et Cheick Mouctary Diarra peut quitter Dakar, fin dĂ©cembre 1997, en raison de son admission Ă  faire valoir ses droits Ă  la retraite.

Il passe ensuite dans l’ombre plus de 15 annĂ©es durant dans les consultations. Il est moins actif dans les activitĂ©s politiques. Mais, en juin 2006, il figure parmi les premiers signataires du « Manifeste de l’Adj ». Cette Association pour la dĂ©mocratie et la justice est une initiative de son ex-camarade du Pmt (parti clandestin), le regrettĂ© Pr. Abdoul TraorĂ© dit Diop (qui fut mĂ©decin personnel du prĂ©sident Alpha O. KonarĂ©). Ledit Manifeste s’est voulu un cri de cƓur critiquant sĂ©vĂšrement l’affaiblissement du fait partisan sous la gouvernance du prĂ©sident Amadou Toumani TourĂ© (ATT).

Au renversement du pouvoir de celui-ci en mars 2012 par un coup d’Etat militaire, le Mali est plongĂ© dans une grave crise multidimensionnelle nĂ©cessitant l’implication de l’Onu pour la stabilisation du pays. Dans ce cadre, en 2013, Cheick Mouctary Diarra revient dans la diplomatie dĂ©ployĂ©e dans la gestion de la crise multidimensionnelle au Mali. GrĂące Ă  son ami et ancien camarade de l’UniversitĂ© de Dakar, l’historien et l’homme politique sĂ©nĂ©galais Abdoulaye Bathily qui Ă©tait l’adjoint du chef de la Minusma Ă  Bamako, Cheick Mouctary se retrouve auprĂšs du reprĂ©sentant spĂ©cial du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations unies au Mali comme conseiller politique en 2013.

Distinctions honorifiques

Cheick Mouctary Diarra, doyen de la presse malienne
Cheick Mouctary Diarra (D) lors de sa présentation de ses lettres de créances au président François Hollande

Quelques mois plus tard (mars 2014), le prĂ©sident IBK le nomme ambassadeur du Mali en France (couvrant notamment le Portugal, le Vatican, l’Ordre souverain de Malte et l’Organisation internationale de la Francophonie). Il prĂ©sente ses lettres de crĂ©ance au prĂ©sident François Hollande le 8 juillet 2014. Il reste Ă  sa rĂ©sidence de Paris jusqu’en janvier 2018 oĂč il est remplacĂ© par un autre ancien journaliste devenu aussi diplomate, Toumani DjimĂ© Diallo.

Pendant son sĂ©jour parisien, avec tact diplomatique, l’ambassadeur Cheick Mouctary Diarra marque Ă  son actif l’organisation maitrisĂ©e de multiples sĂ©jours (officiels et privĂ©s) du prĂ©sident IBK aux bords de la Seine. Fait inĂ©dit dans les relations franco-maliennes : le prĂ©sident Hollande accueille, les 20-22 octobre 2015, le prĂ©sident IBK en visite d’Etat. Une premiĂšre, chaleureusement magnifiĂ©e de part et d’autre.

Cette « visite d’Etat dont la solennitĂ© a Ă©tĂ© sans Ă©gale, a confortĂ© le retour du Mali sur la scĂšne internationale et la rĂ©affirmation de l’engagement de la France et de la communautĂ© internationale Ă  accompagner notre pays dans la rĂ©alisation de ses objectifs de paix et de dĂ©veloppement », s’est rĂ©joui l’ambassadeur Diarra. Deux mois plus tard, les autoritĂ©s françaises dĂ©cernent au diplomate malien la distinction honorifique de « Commandeur de l’Ordre national de la LĂ©gion d’honneur ». Distinction qui s’ajoute Ă  celles de son pays. Cheick Mouctary Diarra a Ă©tĂ© distinguĂ© Officier (2002) ensuite Commandeur (2009) puis Grand officier (2016) de l’Ordre national du Mali. Des distinctions honorifiques dignes de vĂ©ritables serviteurs de l’Etat. Ses mĂ©rites personnels qui ont forgĂ© sa riche carriĂšre sont honorĂ©s valablement par la nation reconnaissante pour d’immenses services rendus au pays.

Avant d’ĂȘtre lancĂ© dans la diplomatie par le prĂ©sident Alpha Oumar KonarĂ©, le journaliste Cheick Mouctary Diarra officiait aux cĂŽtĂ©s de celui-lĂ  au poste stratĂ©gique de conseiller aux relations publiques dont les attributions recouvraient la communication prĂ©sidentielle dotĂ©e d’un bureau de presse animĂ© par deux journalistes fonctionnaires (feus Soumana TourĂ© et Kader Dansokho).

A Koulouba, l’une des premiĂšres Ă©preuves des communicants prĂ©sidentiels a consistĂ© Ă  rassurer leurs confrĂšres et anciens collĂšgues de l’Amap oĂč l’on s’inquiĂ©tait d’une probable privatisation de « L’Essor ». Les inquiĂ©tudes dĂ©coulaient des interprĂ©tations de l’une des propositions faites pendant la campagne Ă©lectorale par candidat Alpha Oumar KonarĂ©. Dans son projet de sociĂ©tĂ© « Une ambition pour le Mali », l’AdĂ©ma/Pasj envisageait, dans le domaine des mĂ©dias, des reformes dont « l’érection des journaux d’Etat en organismes autonomes avec subvention ».

Peu expliquĂ©e, cette proposition a Ă©tĂ© vite assimilĂ©e Ă  une volontĂ© de dĂ©sĂ©tatisation du Quotidien national. Des tentatives officieuses de dĂ©menti sont apportĂ©es lors des rencontres professionnelles de la presse. Et, six mois aprĂšs son entrĂ©e en fonctions, le prĂ©sident KonarĂ© promulgue le 5 dĂ©cembre 1992 la nouvelle loi portant crĂ©ation de l’Amap, Ă©ditrice de L’Essor. Cette structure est dĂ©sormais Ă©rigĂ©e en “Etablissement public Ă  caractĂšre administratif (Epa) dotĂ©e de la personnalitĂ© morale et de l’autonomie financiĂšre”. DĂ©bats clos.

En plus de ses responsabilitĂ©s dans la couverture mĂ©diatique de l’institution prĂ©sidentielle, le conseiller aux relations publiques du prĂ©sident de la RĂ©publique avait, en raison de ses rapports privilĂ©giĂ©s avec le chef de l’Etat, des attributions non Ă©crites Ă©tendues Ă  d’autres aspects de la gestion des affaires prĂ©sidentielles. Selon un vieil enseignant proche de la famille KonarĂ©, Cheick Mouctary Diarra Ă©tait le conseiller le plus Ă©coutĂ© Ă  Koulouba. Cela se comprend si l’on sait que les deux ont des relations trĂšs particuliĂšres fondĂ©es principalement sur leur long compagnonnage dans le parti clandestin, le Pmt.

« Cheick avait l’oreille d’Alpha », nous dit un observateur trĂšs frĂ©quent alors Ă  Koulouba. Il nous indique que c’est Cheick Mouctary qui est Ă  la base de la proposition faite au prĂ©sident Alpha Oumar KonarĂ© de nommer, dĂ©but fĂ©vrier 1994, le ministre des Affaires Ă©trangĂšres IBK (par ailleurs secrĂ©taire aux relations internationales de l’AdĂ©ma/Pasj) comme son 3e Premier ministre. AprĂšs les dĂ©parts forcĂ©s au bout de dix petits mois pour chacun de deux premiers nommĂ©s Ă  cette fonction, notamment Younoussi TourĂ© (9 juin 1992-9 avril 1993) et Me Abdoulaye SĂ©kou Sow (12 avril 1993-2 fĂ©vrier 994) qui ont Ă©tĂ© contraints Ă  la dĂ©mission par de violentes manifestations de rue.

D’aprĂšs notre interlocuteur, le journaliste politicien, n’est pas aussi Ă©tranger Ă  l’idĂ©e de la prĂ©fĂ©rence prĂ©sidentielle de faire du mĂȘme IBK, dĂ©jĂ  Premier ministre, le nouveau prĂ©sident du ComitĂ© exĂ©cutif du parti AdĂ©ma lors de son congrĂšs de septembre 1994.

Auparavant, pour les besoins de sa campagne Ă  l’élection prĂ©sidentielle de 1992, le candidat de l’AdĂ©ma/Pasj, le Pr. Alpha Oumar KonarĂ©, s’était fait entourer (dans son QG sis en face de la Gare ferroviaire de Bamako) d’un cercle restreint d’état-major Ă©lectoral comprenant Mme Ly Madina Tall (directrice de campagne), Ibrahim Boubacar KĂ©ita (directeur adjoint, c’est le futur IBK), Cheick Mouctary Diarra (chargĂ© des relations publiques) et Soumeylou BoubĂšye MaĂŻga (conseiller Ă  la stratĂ©gie). Tout en manageant la communication mĂ©diatique de son candidat, Cheick Mouctary Diarra a supervisĂ© la parution du bulletin de campagne « Ensemble ». Une supervision qui a quelque peu rĂ©duit ses activitĂ©s Ă©ditoriales anonymes dans « Les Echos » et dans « L’Alternance » (organe de l’AdĂ©ma).

Dans ces deux journaux, il a promptement signĂ© sous des pseudonymes de nombreuses contributions d’analyse ou quelques articles de riposte Ă  certains commentaires hostiles au parti de l’Abeille et Ă  son candidat, considĂ©rĂ© par plus d’un comme le super favori de l’élection prĂ©sidentielle. Cette position relativement favorable tient en grande partie Ă  la personnalitĂ© du Pr. Alpha Oumar KonarĂ© et de l’AdĂ©ma/Pasj, un parti dĂ©jĂ  bien positionnĂ© sur l’échiquier politique en raison notamment de son organisation structurelle menĂ©e sur le terrain par des militants au parcours atypique. Des politiciens aguerris exĂ©cutant des stratĂ©gies forgĂ©es par de vieux routiers de la clandestinitĂ© politique pour la cause du Parti malien du Travail (Pmt).

D’obĂ©dience marxiste, ce parti est issu en 1959 de la scission du Parti africain pour l’indĂ©pendance (PAI). Il est entrĂ© en semi-clandestinitĂ© aprĂšs l’indĂ©pendance acquise par le Mali grĂące Ă  l’Union soudanaise Rda sous la direction du prĂ©sident Modibo KĂ©ita. Au pouvoir, l’Us-Rda est devenue un parti unique de fait pendant la PremiĂšre RĂ©publique (1960-1968). Quand les militaires renversent le rĂ©gime socialiste de Modibo KĂ©ita, ils interdisent toute activitĂ© politique au Mali. Le Pmt s’organise dans la clandestinitĂ© sous la conduite des cadres intrĂ©pides dont les dĂ©funts Pr. Abderahmane Baba TourĂ© et l’ingĂ©nieur Kadari Bamba (respectivement 1er et 2e secrĂ©taires).

Etendant ses tentacules dans plusieurs segments de l’administration grĂące Ă  la ruse de ses dirigeants non moins fonctionnaires, le Pmt va beaucoup s’activer en cachette durant les annĂ©es 1970-1980 jusqu’à la chute du prĂ©sident Moussa TraorĂ©, le 26 mars 1991. Tout en animant dans la plus grande discrĂ©tion l’opposition politique, des intellectuels et d’autres cadres, militants Pmt, assumaient paradoxalement des responsabilitĂ©s dans les rouages administratifs. Ils appliquaient ce que leurs dĂ©tracteurs dĂ©nonceront plus tard la « politique de l’entrisme » dont l’objectif visait Ă  « intĂ©grer le systĂšme pour le dĂ©truire Ă  l’intĂ©rieur ».

C’est ainsi que, tout en restant imperturbable dirigeant discret du Pmt, le directeur gĂ©nĂ©ral de l’Amap, Cheick Mouctary Diarra, a activement pris part Ă  la phase terminale de la naissance du parti unique constitutionnel Udpm : Union dĂ©mocratique du peuple malien. De septembre 1978 Ă  fĂ©vrier 1979, il fait partie des experts dĂ©signĂ©s auprĂšs de la Commission nationale prĂ©paratoire du congrĂšs constitutif (Cnpcc) de l’Udpm. La Cnpcc Ă©labore les projets de programme du futur parti-Etat (englobant divers domaines de la vie publique et diffĂ©rentes politiques sectorielles) ainsi que les statuts et rĂšglement intĂ©rieur de l’Udpm, lesquels sont validĂ©s par une rencontre dite « JournĂ©es prĂ©paratoires » organisĂ©es du 26 au 28 fĂ©vrier 1979 dans la salle de spectacles du stade Omnisports de Bamako (appellation qui avait Ă©clipsĂ© la dĂ©nomination « Stade Modibo KĂ©ita » sous le prĂ©sident Moussa TraorĂ©).

Un mois plus tard au mĂȘme endroit, se tiennent les travaux dudit congrĂšs constitutif (28-31 mars 1979) qui adoptent tous les documents citĂ©s ci-dessus. Le journaliste et Dg de l’Amap, Cheick Mouctary Diarra, fut le rapporteur gĂ©nĂ©ral des travaux dudit congrĂšs. Lequel adopte plusieurs rĂ©solutions de politique d’orientation gĂ©nĂ©rale ainsi que de politiques sectorielles. Dans le domaine de l’information, les congressistes de l’Udpm naissante demandent, entre autres : « le dĂ©veloppement planifiĂ© des moyens d’information et la dĂ©mocratisation de  ces moyens ; le respect de la libertĂ© de la presse et de l’information ; la protection des citoyens contre l’information Ă©crite, parlĂ©e ou filmĂ©e sans valeur Ă©ducative dans le sens de la dignitĂ© de notre pays ». D’aprĂšs un ancien journaliste de L’Essor, ces rĂ©solutions ont Ă©tĂ© fortement inspirĂ©es par Cheick Mouctary Diarra.

Partis politiques clandestins

AprĂšs avoir contribuĂ© Ă  la montĂ©e aux affaires d’Etat de l’Udpm en 1979, le journaliste et opposant clandestin va, une douzaine d’annĂ©es plus tard, participĂ© Ă  la chute du mĂȘme parti unique constitutionnel. Une chute obtenue au bout des agissements au sein des structures politico-mĂ©diatiques qui donneront le coup de grĂące audit parti-Etat. Au compte du Pmt, Cheick Mouctary a pleinement jouĂ© un rĂŽle majeur dans le processus de crĂ©ation du parti AdĂ©ma, issu des formations politiques Ă©voluant dans la clandestinitĂ©.

En 1990, ce processus s’est formellement opĂ©rĂ© Ă  travers la rĂ©daction d’un « Appel au peuple malien » (mai) ensuite d’une « Lettre ouverte au prĂ©sident de la RĂ©publique » (7 aoĂ»t). Les premiĂšres moutures desdits documents ont Ă©tĂ© conçues par le vieux journaliste qui les a partagĂ©es pour amendement et adoption avec des camarades d’autres partis clandestins, notamment le Parti malien pour la rĂ©volution et la dĂ©mocratie (Pmrd) et l’Union soudanaise-Rda. Par la suite, tous ces militants en cachette tactique ont constituĂ© un ComitĂ© de soutien Ă  la Lettre du 7 aoĂ»t qui rĂ©unira les conditions de naissance, le 24 octobre 1990, de l’association Alliance pour la dĂ©mocratie au Mali (AdĂ©ma). Laquelle et d’autres organisations (Cnid, Amdh, Untm, Aeem, Ajdp, Jld, Adide) et le Barreau malien vont former un « Mouvement dĂ©mocratique » qui va occasionner le renversement du prĂ©sident Moussa TraorĂ© et son rĂ©gime de parti unique Udpm, balayĂ©s par le coup d’Etat militaire du 26 mars 1991, dirigĂ© par le lieutenant-colonel ATT.

Quelques mois aprĂšs ce changement de rĂ©gime opĂ©rĂ© Ă  travers une vĂ©ritable RĂ©volution dĂ©mocratique durement rĂ©primĂ©e dans le sang, le Mouvement dĂ©mocratique perd un de ses grands combattants de l’ombre : le Pr. Abdoulaye Barry, leader du Pmrd, dĂ©cĂ©dĂ© le 22 septembre 1991. Pour avoir cheminĂ© avec lui dans les diffĂ©rentes initiatives aboutissant Ă  la crĂ©ation de l’AdĂ©ma/Pasj, Cheick Mouctary Diarra a tenu Ă  rendre un vibrant hommage appuyĂ© Ă  cet « homme de cƓur [dont] l’aura du personnage ne tenait pas seulement Ă  l’importance de sa personnalitĂ© au plan politique mais aussi Ă  la chaleur de la personne et Ă  la dimension amicale, fraternelle et gouailleuse qu’il a su inculquer Ă  tous ses rapports avec autrui. Abdoulaye Barry avait les pieds sur le terreau de notre culture et la tĂȘte dans les Ă©toiles de nos rĂȘves de justice ».

Avec de tels rĂȘves, l’expĂ©rimentĂ© journaliste fonctionnaire a su faire montre d’intelligence dans son attitude d’opposant collaborateur d’un pouvoir qu’il a combattu traduisant ainsi une certaine complexitĂ© dans l’itinĂ©raire professionnel de Cheick Mouctary Diarra bien mis en exergue dans une prĂ©sentation faite de lui par un « ami des Maliens », le journaliste français Thierry Perret dans ses diffĂ©rents Ă©crits sur les mĂ©dias maliens.

Jadis correspondant de RFI Ă  Dakar et qui a pu vivre, Ă  Bamako, les deux derniĂšres journĂ©es de soulĂšvement populaire ayant abouti Ă  la chute du prĂ©sident Moussa TraorĂ© en mars 1991, il est l’auteur d’un ouvrage « le Temps des journalistes » (Karthala, 2005), traitant notamment le cas de l’Afrique francophone. Le journaliste français note : « Le Mali est un pays fortement politisĂ©. Sous le rĂ©gime [du] gĂ©nĂ©ral Moussa TraorĂ© (23 ans de pouvoir) qui avait pourtant rĂ©duit l’expression politique, les partis issus de la mouvance socialiste ont continuĂ© clandestinement Ă  entretenir un idĂ©al militant, nourri au fil des annĂ©es par les nouvelles promotions d’intellectuelles fortement teintĂ©es de marxisme que l’on retrouve Ă  tous les niveaux de l’administration [
] Un journaliste a traversĂ© toute cette pĂ©riode dont il rĂ©sume la complexitĂ©. Cheick Mouctary Diarra reçoit d’abord [
] une formation d’instituteur. En 1963, il est Ă  Dakar oĂč il inaugure Ă  l’universitĂ© la toute neuve filiĂšre en sciences et techniques de l’information (le futur Cesti). Militant actif dans les organisations Ă©tudiantes du SĂ©nĂ©gal, aprĂšs un stage en France (au journal la RĂ©publique du Centre) en 1966, il se trouve Ă  Dakar lors des graves troubles universitaires [prolongement de Mai 68] que le prĂ©sident Senghor rĂ©prime rudement. Diarra choisit l’exil
 jusqu’au Dahomey [l’actuel BĂ©nin]. Puis, c’est le retour Ă  Bamako en 1970 oĂč il entre Ă  L’Essor, le quotidien national hĂ©ritier de l’ancien bulletin de l’Union soudanaise RDA. DirigĂ© [
] par le ministĂšre de l’Information, L’Essor rĂ©unit une Ă©quipe surtout composĂ©e d’instituteurs et de militants oĂč Cheick Mouctary Diarra est le seul journaliste diplĂŽmĂ© de l’enseignement supĂ©rieur ».

Sur cet Ă©pisode, une « rĂ©vĂ©lation » contraire a Ă©tĂ© donnĂ©e par le regrettĂ© M. K.  (qui avec feu KolĂ©ssiro CissĂ© sont les premiers Ă©tudiants boursiers maliens Ă  dĂ©crocher le diplĂŽme de l’Ecole supĂ©rieure de journalisme de Lille en 1969). Journaliste malien d’origine guinĂ©enne, M. K. fut l’une des meilleures plumes que le pays ait connues. Il fut collaborateur de Cheick Mouctary Diarra Ă  L’Essor entre 1972 et 1979 avant d’ĂȘtre l’un de ses contempteurs irrĂ©ductibles au dĂ©but des annĂ©es 1990.

Dans certains journaux privĂ©s (1992-1995) et surtout devant des jeunes journalistes dans la cour de l’Amap ou en session de formation, il n’a eu cesse de signaler que « Cheick n’ayant pas effectivement terminĂ© ses Ă©tudes, n’a pas de diplĂŽme de journaliste. Car, de la France, il est rentrĂ© prĂ©cipitamment au pays sur insistance d’un parent officier, pressĂ© de lui confier des responsabilitĂ©s Ă  L’Essor » aprĂšs le changement de rĂ©gime politique au Mali le 19 novembre 1968. Ce parent Ă©tait un membre influent du Cmln, groupe d’officiers auteurs du coup d’Etat militaire qui a mis fin au pouvoir du prĂ©sident Modibo KĂ©ita.

Sur la vĂ©racitĂ© de ces « rĂ©vĂ©lations », Cheick Mouctary fut, un jour d’avril 1993, curieusement interrogĂ© par un groupe de jeunes reporters, dĂ©pĂȘchĂ©s au palais de Koulouba pour couvrir la cĂ©rĂ©monie de publication de la liste du gouvernement du Premier ministre Me Abdoulaye SĂ©kou Sow. Le concernĂ©, alors conseiller prĂ©sidentiel chargĂ© des relations publiques, a sereinement affichĂ© un sourire d’assurance, en affirmant en substance ne pas vouloir « perdre son temps Ă  rĂ©pondre ou Ă  rĂ©agir aux mĂ©disances qui ne nous font pas avancer ».

MalgrĂ© cette « histoire de diplĂŽme » (qui est d’ailleurs un dĂ©bat intra-professionnel de presse jamais Ă©puisĂ© sous plusieurs cieux), on ne saurait nullement Ă©voquer l’histoire de la presse malienne de ces cinq derniĂšres dĂ©cennies sans citer l’impressionnant parcours de Cheick Mouctary Diarra. Celui-ci peut raisonnablement ĂȘtre fier de ses 55 annĂ©es de prĂ©sence dans la presse, dans la politique et dans la diplomatie. Ses responsabilitĂ©s professionnelles commencent le 12 aoĂ»t 1970, avec sa nomination par un arrĂȘtĂ© du ministre de l’Information au poste de rĂ©dacteur en chef de L’Essor.

Il devient ainsi le premier rĂ©pondant Ă©ditorial du quotidien d’Etat dont le directeur de publication est, de fait, le ministre de tutelle car le journal affiche en sous-titre qu’il est « publiĂ© sous la direction du ComitĂ© militaire de libĂ©ration nationale », l’organe suprĂȘme dirigeant du pays. RĂ©dacteur en chef de L’Essor pendant sept ans (1970-1977), il est promu directeur de l’Agence malienne de presse et de publicitĂ©, un nouveau service dĂ©sormais Ă©diteur du Quotidien national. De ses fonctions prĂ©cĂ©dentes, Cheick Mouctary Diarra tire les enseignements suivants en dĂ©clarant que « l’expĂ©rience d’un rĂ©dacteur en chef, c’est tout d’abord celle d’un journaliste qui pratique dans la mesure oĂč il est chargĂ© de produire des articles, d’informer Ă  travers le mĂ©dium qui lui est confiĂ©. En plus de cette tĂąche de production, il y a une tĂąche de coordination qui consiste Ă  rassembler une Ă©quipe de journalistes et de la faire travailler sur des domaines prĂ©cis. L’expĂ©rience est absolument positive en ce qui me concerne parce qu’elle Ă©claire sur la nature mĂȘme du journalisme qui est d’abord fondamentalement un travail d’équipe ».

Fort de cette expĂ©rience, il s’attaque Ă  ses nouvelles occupations directoriales car, le 19 juillet 1977, dans le cadre de la restructuration des services relevant du ministĂšre de l’Information, c’est la crĂ©ation par dĂ©crets de trois nouvelles entitĂ©s : le Centre national de production cinĂ©matographique (Cnpc), la Radiodiffusion nationale du Mali (Radio-Mali, nouveau statut) et l’Amap.

Lourde machine administrative

CrĂ©Ă©e (dĂ©cret n°77-133/PG-RM) sous l’autoritĂ© du ministre chargĂ© de l’Information, l’Amap est un service public qui « a pour mission d’assurer la collecte des nouvelles nationales et internationales ; de concevoir et d’assurer la rĂ©alisation de tous pĂ©riodiques, journaux, bulletins et toutes autres publications d’informations assimilables ; d’organiser et de promouvoir la publicitĂ© sous toutes ses formes sur toute l’étendue du territoire de la RĂ©publique du Mali ». Le mĂȘme 19 juillet 1977, sont nommĂ©s les directeurs de ces trois services : Modibo Diarra (journaliste et futur ambassadeur du Mali Ă  Cuba) au Cnpc ; Alphonse Sagnian BerthĂ© (journaliste, ancien de L’Essor) Ă  Radio-Mali et Cheick Mouctary Diarra, directeur de l’Amap. Laquelle remplace l’Agence nationale de l’information au Mali (Anim, crĂ©Ă©e en 1962) dont « Cheick » Ă©tait le Dga.

A la tĂȘte de la nouvelle Agence, il est principalement « responsable de l’ensemble des activitĂ©s de l’Amap », organisĂ©e en trois divisions chargĂ©es des publications (L’Essor en français et Kibaru en bamanakan), de la tĂ©lĂ©graphie (gestion des tĂ©lescripteurs de rĂ©ception et de diffusion des dĂ©pĂȘches d’agences de presse internationales) et de la publicitĂ©.

Analysant le fonctionnement structurel de l’Amap, le chercheur-doctorant (1982) Sidiki N’Fah KonatĂ© trouve que ce service « apparait comme une lourde machine administrative qui Ă©touffe les Ă©nergies humaines et gaspille les maigres moyens matĂ©riels qui sont mis Ă  sa disposition. [
] Le directeur Cheick Mouctary Diarra (
) ne semble occuper en rĂ©alitĂ© qu’un poste honorifique dans la mesure oĂč, juridiquement, il ne dispose d’aucun moyen pour prendre des initiatives. PlacĂ© entiĂšrement sous l’autoritĂ© du ministre de l’information, son rĂŽle consiste essentiellement au sein de l’Amap en une fonction de conception, d’animation, de coordination gĂ©nĂ©rale et de contrĂŽle ».

En 1985, la division tĂ©lĂ©graphique est transformĂ©e en Agence de presse grĂące Ă  l’Unesco qui menait depuis 1980 le combat du Nomic (Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication) pour plus d’équilibres dans les Ă©changes d’information entre le Nord et le Sud. En effet, les grandes agences internationales des pays industrialisĂ©s (USA, France et autres) inondaient Ă  leur guise et selon leur prisme d’apprĂ©ciation les canaux des nouvelles imposĂ©es aux pays du Tiers-monde dont les agences de presse Ă©taient d’une capacitĂ© de production et de diffusion trĂšs faible Ă  l’échelle planĂ©taire.

Pour mettre fin Ă  ce dĂ©sĂ©quilibre criard, le Nomic est prĂŽnĂ© par l’Unesco, dirigĂ©e par le SĂ©nĂ©galais Amadou Makhtar M’Bow. C’est ainsi que fut crĂ©Ă© en 1984 le Projet de dĂ©veloppement des agences de presse nationales de l’Afrique de l’Ouest (Wanad, en anglais). Dans ce cadre, l’appui financier de la coopĂ©ration allemande a permis au Mali de mettre sur place sa propre agence nationale de presse. Expliquant la crĂ©ation de cette nouvelle division de l’Amap, le directeur Cheick Mouctary Diarra indique : « L’Agence est en fait le soubassement par lequel nous aurions dĂ» commencer. Au lieu de cela, nous avons construit notre pyramide par le haut. Avec la crĂ©ation de la tĂ©lĂ©vision [lancĂ©e en septembre 1983], l’Agence est Ă  prĂ©sent le chainon manquant Ă  l’ensemble de notre systĂšme d’information. La carence palliĂ©e, nous pourrons recevoir tous les jours les nouvelles de toutes nos rĂ©gions. Et chaque rĂ©gion pourra ĂȘtre quotidiennement imprĂ©gnĂ©e des problĂšmes des autres rĂ©gions ».

Au cours de ses 20 annĂ©es passĂ©es Ă  L’Essor et l’Amap (aoĂ»t 1970-juin 1990), Cheick Mouctary, rĂ©dacteur en chef puis directeur, a animĂ© lui-mĂȘme une chronique des billets « Pourquoi ne pas le dire ? », publiĂ©s Ă  la une de L’Essor avec la signature du surnom TiĂ©fing. L’observateur Ă©tranger Thierry Perret rappelle que cette « rubrique d’humeur [
] s’attaque sur un ton assez leste aux problĂšmes de vie quotidienne ». Il cite le billettiste TiĂ©fing qui lui signale que « les articles Ă©taient lus et commentĂ©s jusqu’en conseil des ministres. [
] ce n’était pas la langue de bois, mais les journalistes restaient prudents. Nous Ă©tions un organe du Cmln, donc nous appliquions les dĂ©cisions ». Lesquelles confinaient L’Essor dans la publication des informations aseptisĂ©es car peut-on lire dans « Le Temps des journalistes », pendant cette pĂ©riode, le quotidien national « devait sacrifier avant toute chose au rituel des communiquĂ©s officiels, des annonces de dĂ©placement du chef de l’Etat, des comptes rendus du conseil des ministres avant d’aborder des sujets moins sensibles [
] »

Face Ă  cette situation qui anesthĂ©sie les inspirations individuelles des journalistes, deux d’entre eux, Gaoussou Drabo et Mamadou Kaba, deux plumes talentueuses, ont la trouvaille des initiatives aux relents Ă©mancipateurs en proposant respectivement la crĂ©ation de Podium (sports et culture) et Sunjata (sociĂ©tĂ© et Ă©conomie). Propositions concrĂ©tisĂ©es sous la houlette du directeur Cheick Mouctary Diarra. En juillet 1977, la double page hebdomadaire « SupplĂ©ment sportif et culturel » se mue en hebdomadaire Podium sous la rĂ©daction en chef de G. Drabo. Celui-ci explique au doctorant Sidiki N’Fah KonatĂ©, le relatif succĂšs populaire de la nouvelle publication sportive : « Etant donnĂ© que les informations vĂ©hiculĂ©es dans L’Essor sont comme un discours incolore, inodore et sans saveur, le public ne s’y intĂ©resse pas. Ce sont toujours les mĂȘmes informations, les mĂȘmes photos des mĂȘmes personnages que l’on trouve dans L’Essor. Avec Podium, c’est diffĂ©rent car les rĂ©sultats sportifs font partie de l’évĂ©nement journalistique et mĂȘme de l’imprĂ©visible [
] »

Quant au mensuel Sunjata, il est lancĂ© le 5 juin 1978 sous la rĂ©daction en chef de Mamadou Kaba. Celui-ci, fort du constat que ce magazine nait dans un contexte de forte attente publique de l’information, souhaite dans son Ă©ditorial inaugural que ce journal « doit plaire au public, il doit ĂȘtre utile [en rĂ©ussissant Ă ] combler le besoin de lecture et d’information si profondĂ©ment ressenti aujourd’hui dans notre pays [
] ». Avis partagĂ© par le directeur Cheick Mouctary Diarra : « Sunjata doit ĂȘtre un journal d’information utile pour tous ceux qui veulent connaitre le Mali sur le plan Ă©conomique, politique, social et culturel. D’une certaine maniĂšre, l’on ne peut pas faire du social et de l’économique sans informer le peuple sur ce qui est son travail, sur ce que sont les grands courants, les grandes tĂąches du dĂ©veloppement non seulement Ă©dictĂ©es par le gouvernement, mais qui sont aussi du domaine public ou [
] qui relĂšvent de la responsabilitĂ© collective des populations ».

Tout en se rĂ©fĂ©rant Ă  la tutelle du ministĂšre de l’Information, le directeur de l’Amap tient toutefois Ă  souligner que, pour le nouveau magazine, le « choix des thĂšmes, la maniĂšre de les traiter, la façon de prĂ©senter le journal [sont un fait qui] appartient Ă  la direction de l’Amap et Ă  la direction de Sunjata. Dans ce cas, il est aussi libre de prĂ©senter les problĂšmes comme n’importe quelle revue africaine. Cependant, nous avons la responsabilitĂ© (ceci ressort des lois qui nous protĂšgent et de la dĂ©ontologie de la presse) d’ĂȘtre objectifs vis-Ă -vis de l’opinion [
] »

A ce propos, avec la tutelle administrative, le contrĂŽle officiel de l’information pose la problĂ©matique de la libertĂ© d’expression des journalistes dans un mĂ©dia d’Etat surtout dans un rĂ©gime militaire. Cheick Mouctary Diarra a un avis rassurant : « Je pense que la libertĂ© d’expression tient au journaliste. Nous avons eu plusieurs fois l’occasion d’entendre les plus hautes autoritĂ©s du pays dire que ce sont les journalistes qui sont timorĂ©s et que de toute façon, elles n’ont jamais arrĂȘtĂ© un journaliste pour avoir exprimĂ© une idĂ©e contraire Ă  celle favorable au gouvernement. Je pense donc que cette libertĂ© existe, mais elle existe dans les limites de la lĂ©galitĂ©, c’est-Ă -dire dans les limites du respect de l’Etat. Nous avons eu l’occasion, Ă  travers pas mal d’écrits, de montrer que la presse malienne peut ĂȘtre absolument libre. Il est mĂȘme arrivĂ© qu’on nous est fait le reproche d’attaquer l’Etat par ce biais sans pour autant que ceci se retourne contre un journaliste. Pour ma part, je ne me souviens pas d’un cas oĂč on a arrĂȘtĂ© et emprisonnĂ© un journaliste pour avoir exprimĂ© son opinion sur telle ou telle chose ».

Agression d’un reporter sportif

Pour autant, le rĂ©dacteur en chef de L’Essor et notamment en sa qualitĂ© de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Union nationale des journalistes du Mali (Unajom) Cheick Mouctary Diarra, a eu Ă  gĂ©rer sans obtenir gain de cause une affaire malheureuse concernant un de ses journalistes. En effet, le 11 mai 1975, fut agressĂ© son reporter sportif Aly Badara KĂ©ita par des policiers qui l’ont sauvagement brutalisĂ© jusqu’au coma et l’ont laissĂ© pour mort dans les vestiaires du stade Omnisports de Bamako. La scĂšne brutale s’est dĂ©roulĂ©e pendant la mi-temps du match Djoliba AC de Bamako-Club Sportif de LomĂ© I en Ă©liminatoires de la Coupe d’Afrique des clubs champions.

Cette agression subie par Aly Badara KĂ©ita a soulevĂ© un tollĂ© gĂ©nĂ©ral au point que presque tous les journalistes de mĂ©dias d’Etat (Radio-Mali, L’Essor) aient menacĂ© d’aller en grĂšve sous la fĂ©rule du Syndicat national de l’information, de la presse et de l’industrie du livre (Synipil). Ils exigeaient qu’une solution soit trouvĂ©e Ă  la sĂ©curisation des journalistes. Saisi par son ministre de l’Information, le commandant Youssouf TraorĂ©, le chef de l’Etat a tenu Ă  savoir ce qui s’est rĂ©ellement passĂ©. Il reçoit le 15 mai une dĂ©lĂ©gation de journalistes dont la victime Aly Badara KĂ©ita. Devant des hauts dignitaires, tous officiers membres du Cmln, le colonel-prĂ©sident Moussa TraorĂ© s’est engagĂ© Ă  infliger des sanctions aux auteurs de l’agression s’ils Ă©taient identifiĂ©s par la victime. MalgrĂ© les dĂ©marches de l’Unajom sous la fĂ©rule de Cheick Mouctary Diarra, l’affaire est restĂ©e Ă  ce niveau de gestion promise.

Cheick Mouctary Diarra dirige l’Amap jusqu’à son remplacement par Gaoussou Drabo, nommĂ© le 26 juin 1990. Le mĂȘme jour, il est promu conseiller technique chargĂ© de la presse dans le cabinet du ministĂšre de l’Information et des TĂ©lĂ©communications. AprĂšs avoir passĂ© deux dĂ©cennies pleines dans les rouages de L’Essor, il quitte le champ du journalisme actif pour se retrouver donc dans un cabinet ministĂ©riel. Une promotion-sanction, diront certains de ses confrĂšres. Ses nouvelles fonctions administratives ne l’empĂȘchent pas d’intensifier ses mĂ©thodes d’action de lutte politique clandestine sapant les fondements du pouvoir. Il mĂšne lesdites actions en tandem avec son confrĂšre cadet Soumeylou BoubĂšye MaĂŻga (rĂ©dacteur en chef du mensuel Sunjata). L’actuel Premier ministre fut aussi un journaliste fonctionnaire Ă  l’Amap et militant du Pmt trĂšs proche du Pr. Abderahmane Baba TourĂ©, 1er secrĂ©taire de ce parti clandestin.

Quant Ă  l’ex-patron de l’Amap, il a su se comporter en mĂȘme temps responsable de mĂ©dia d’Etat et opposant clandestin. Thierry Perret le dĂ©crit dans cette posture comme « journaliste officiel le jour, militant la nuit : Cheick Mouctary Diarra illustre l’enchevĂȘtrement de la vie politique et sociale malienne, qui seul permet de comprendre l’explosion des annĂ©es 1990, notamment au plan mĂ©diatique. Car, c’est le mĂȘme homme qui fait partie de l’équipe fondatrice de Jamana, oĂč entre en scĂšne un autre militant du PMT : Alpha Oumar Konaré ».

Ensemble, ils lancent, le 17 mars 1989, Les Echos, premier quotidien privĂ© du Mali indĂ©pendant. La crĂ©ation de ce journal s’inscrit politiquement dans la stratĂ©gie de diffusion des mots d’ordre du Fndp (Front national dĂ©mocratique et populaire) au sein des masses, selon le regrettĂ© Seydou Mamadou Diarrah Totoh. Ce dernier rappelle, dans un ouvrage consacrĂ© Ă  l’itinĂ©raire de l’AdĂ©ma/Pasj (1996), que le Fndp est nĂ© le 20 janvier 1986 Ă  Thiaroye (prĂšs de Dakar) par l’unitĂ© d’actions de trois forces politiques : le Pmt, le Pmrd et le Fdpm (Front dĂ©mocratique des patriotes maliens basĂ©s en France).

En 1987, l’Us-Rda rejoint le Fndp qui s’est fixĂ© trois objectifs dont « l’élargissement de la base sociale des mouvements de lutte pour un meilleur ancrage dans la sociĂ©té ». Pour y parvenir, fut mis en place un « ComitĂ© d’action populaire » comprenant, entre autres, les cadres Pmt Alpha Oumar KonarĂ© et Cheick Mouctary Diarra. Ceux-ci et d’autres camarades, tous membres de la CoopĂ©rative culturelle Jamana, animaient dĂ©jĂ  une revue culturelle trimestrielle Ă©ponyme (lancĂ©e en 1984) et un magazine pour jeunes Grin-Grin (1986). Ils engagent la rĂ©flexion sur la crĂ©ation d’une 3Ăš publication, un vĂ©ritable journal d’informations gĂ©nĂ©rales et d’analyses qui sera Les Echos. L’animation de cette publication bimensuelle est assurĂ©e par trois jeunes journalistes professionnels : TiĂ©goum BoubĂšye MaĂŻga (rĂ©dacteur en chef), Aboubacar Saliph Diarra (paix Ă  son Ăąme) et Boubacar SankarĂ© (l’actuel patron du bi-hebdo 26-Mars). Ils Ă©taient encadrĂ©s pour l’orientation du journal par un comitĂ© Ă©ditorial constituĂ© par le mĂȘme groupe d’intellectuels militants clandestins dont les journalistes fonctionnaires Soumeylou BoubĂšye MaĂŻga et Cheick Mouctary Diarra.

Ce dernier avait, auparavant, la responsabilitĂ© de recruter et/ou d’encadrer d’autres jeunes cadres engagĂ©s dans le Pmt. Parmi lesquels l’agroĂ©conomiste Ousmane Sy qui, dans un ouvrage autobiographique (2009), raconte comment il a adhĂ©rĂ© Ă  ladite formation clandestine : « En 1986, nous nous retrouvions avec des amis, un soir par semaine, au domicile de Cheick Mouctary Diarra oĂč sous le prĂ©texte de partage un ‘To’ (met fait Ă  partir de farine de mil, de sorgho ou de maĂŻs avec une sauce de feuilles), nous Ă©changions nos points de vue et nos analyses sur le pays. [
] Un jour d’avril 1987, Cheick Mouctary Diarra me confia qu’il Ă©tait depuis plus d’un an chargĂ© de suivre mes activitĂ©s. Il Ă©tait dĂ©sormais mandatĂ© par la direction du PMT pour me demander d’en devenir un militant [
] »

En plus de ce rĂŽle de sĂ©nior recruteur et encadreur des jeunes cadres, le vieux journaliste doublĂ© d’opposant clandestin a contribuĂ©, en 1990, en tant que reprĂ©sentant du compte du Pmt, Ă  la rĂ©daction des premiĂšres moutures des documents contestataires du rĂ©gime de parti unique. Les Ă©vĂ©nements de la chute du prĂ©sident Moussa TraorĂ© suivie de l’avĂšnement du pluralisme dĂ©mocratique ont trouvĂ© Cheick Mouctary Diarra Ă  son poste de conseiller technique au ministĂšre de l’Information. Il y est restĂ© jusqu’au dĂ©but de septembre 1991. Entre-temps, il participe Ă  l’élaboration de la StratĂ©gie de communication gouvernementale pendant la transition dĂ©mocratique. De mĂȘme, il fait partie du groupe d’experts chargĂ©s de l’organisation de la ConfĂ©rence nationale (CN) qui, du 29 juillet au 12 aoĂ»t 1991, a adoptĂ© les avant-projets de textes fondamentaux (Constitution, charte des partis politiques et code Ă©lectoral) de la 3Ăš RĂ©publique du Mali. En plus de ces textes majeurs, la CN a recommandĂ© l’organisation de larges assises nationales sur diffĂ©rents secteurs de la vie de la nation. D’oĂč une sĂ©rie de rencontres (Etats-gĂ©nĂ©raux, forum, concertation) dont les JournĂ©es nationales de l’information et de la communication (Jnic, 19-24 dĂ©cembre 1991).

Lors desdites JournĂ©es, Cheick Mouctary Diarra a eu l’honneur de prĂ©senter la communication inaugurale portant sur le thĂšme « RĂŽle de l’information dans la transition dĂ©mocratique ». Il y soutient que « depuis le 26 mars 1991, les objectifs de l’information, s’ils n’ont pas fondamentalement changĂ©, ont cependant accĂ©dĂ© Ă  une nouvelle phase. Hier considĂ©rĂ©e comme subversive et traquĂ©e en consĂ©quence, l’information se voit aujourd’hui reconnaitre le droit Ă  l’existence lorsqu’elle n’est pas tout simplement courtisĂ©e. Mais, [
] cette situation est fragile et mĂȘme prĂ©caire si l’on sait que le sort de la presse privĂ©e ou d’Etat est liĂ© au processus dĂ©mocratique [
] L’information doit ĂȘtre le reflet des rĂ©alitĂ©s nationales et l’expression des aspirations nationales. Si les objectifs politiques sont prioritaires, la promotion de la culture et les efforts nationaux de dĂ©veloppement sont aussi importants. On remarque que la politique l’emporte sur tous les autres [
] »

« Pionniers de l’info »

Tout comme aux Jnic de 1991, Cheick Mouctary Diarra avait, 20 ans auparavant, activement contribuĂ© Ă  l’organisation du 1er SĂ©minaire de l’information au Mali (2-7 aoĂ»t 1971) sous l’égide du ministĂšre de l’Information. Cette rencontre s’est tenue en application des dĂ©cisions issues de la ConfĂ©rence nationale des cadres du 25 juillet 1969, convoquĂ©e par le rĂ©gime militaire en place depuis moins d’une annĂ©e. Dans le nouveau contexte sociopolitique du pays, les professionnels de la presse se sont rĂ©unis pour redĂ©finir leur place et leur rĂŽle. Il est revenu au rĂ©dacteur en chef de L’Essor, Cheick Mouctary Diarra, de traiter le thĂšme « l’évolution des moyens d’information » au Mali.

Aux termes d’une semaine d’échanges, le SĂ©minaire a adoptĂ© plusieurs recommandations relatives au statut particulier du mĂ©tier de l’information et Ă  la situation des « Pionniers de l’information », aux conditions de travail, de la formation et de l’éthique du journaliste malien. La mise en Ɠuvre desdites recommandations nĂ©cessitait l’implication du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Unajom, Cheick Mouctary Diarra. Ce dernier s’est Ă©galement retrouvĂ© sur le plan continental en devenant, le 23 novembre 1974 Ă  Kinshasa, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Union des journalistes africains (Uja).

L’Uja venait d’ĂȘtre crĂ©Ă©e par les dĂ©lĂ©guĂ©s des organes de presse d’Etat africains rĂ©unis dans la capitale de l’ex-ZaĂŻre (l’actuelle RDC). Cette organisation panafricaine des journalistes s’est assignĂ©e comme mission de « coordonner leur activitĂ© professionnelle, de dĂ©fendre les libertĂ©s de la presse et de dĂ©velopper les syndicats des journalistes Ă  travers le continent ». En phase avec l’actualitĂ© politique, les fondateurs de l’Uja “s’engagent Ă  dĂ©fendre de leur plume l’indĂ©pendance des Etats africains et la lutte contre l’apartheid” en Afrique du Sud.

 Ce combat pour la libertĂ© de la presse est restĂ© une constance chez l’ancien Dg de l’Amap. Ces derniĂšres annĂ©es, en marge de ses occupations diplomatiques, Cheick Mouctary Diarra a tenu Ă  suivre l’évolution des mĂ©dias de son pays. Bien qu’en dehors depuis deux dĂ©cennies des activitĂ©s proprement journalistiques, l’ancien patron de L’Essor n’en demeure pas moins un observateur avisĂ© du paysage mĂ©diatique national. Son constat en mars 2016 : « aprĂšs 25 ans de l’avĂšnement de la dĂ©mocratie et de ses corollaires, le multipartisme, le respect des libertĂ©s fondamentales et la libertĂ© de presse, [cette] presse a Ă©voluĂ© en quantitĂ©. La qualitĂ© n’est malheureusement pas au rendez-vous. La plupart des journaux n’ont pas de ligne Ă©ditoriale [
] la nouvelle gĂ©nĂ©ration de journalistes se doit de se cultiver, d’avoir l’obligation morale de faire respecter l’éthique et la dĂ©ontologie de leur mĂ©tier. Il y va de leur propre honneur. Avec la crĂ©ation de nouveaux organes pour rĂ©guler la presse, on espĂšre voir de nouvelles lois ou l’application stricte des textes existants. Il faut saluer la mise en place de la Haute autoritĂ© de la communication (Hac) ».

Journaliste chevronnĂ©, politicien imprĂ©visible, diplomate rusĂ©, Cheick Mouctary Diarra est devenu Ă  ses heures perdues un Ă©crivain poĂšte. AprĂšs le paysage mĂ©diatique, le front politique et les coulisses diplomatiques, « Cheick » se dĂ©cide de descendre dans l’arĂšne poĂ©tique. Il est l’auteur du recueil de poĂšmes : “Bribes” (Jamana, Bamako, 2014). Centre d’intĂ©rĂȘt : l’amour dans ses diffĂ©rentes facettes exotiques et sĂ©ductrices. AprĂšs les mots perçants de la plume du billettiste, c’est maintenant les billets doux du poĂšte. En parvenant Ă  composer des versifications sentimentales, le septuagĂ©naire Cheick Mouctary Diarra laisse l’impression Ă  certains observateurs qu’il sait imposer une certaine obligation morale de se souvenir de son Ă©pouse dĂ©cĂ©dĂ©e il y a quelques annĂ©es.

Un temps raisonnable observĂ© Ă  la suite de cette disparition, le vieux journaliste devenu diplomate a convolĂ© en secondes noces avec l’ancienne ministre Aminata SidibĂ©, aĂźnĂ©e de IsmaĂ«l « Nayou », Pdg d’Africable TĂ©lĂ©vision. Alors, quand le doyen des journalistes maliens devient le beau-frĂšre d’un grand patron de presse du pays, le microcosme mĂ©diatique national ne peut qu’exprimer ses souhaits de bienheureuse longĂ©vitĂ© nuptiale Ă  ce nouveau couple « d’anciens ». SincĂšres souhaits formulĂ©s sans aucune impertinence. Donc sans aucun prĂ©judice d’amende coutumiĂšre. Confraternellement !

Par La RĂ©daction

Nos sources :

“Actes des JournĂ©es nationales de l’information et de la communication“, co-organisĂ©es par le ministĂšre de la Communication et de la Culture, l’Institut Panos, l’Unajom, le Synipil et l’Assiprep, 19-24 dĂ©cembre 1991, Bamako, 94p.

– AdĂ©ma/PASJ : “Une ambition pour le Mali”, Projet de sociĂ©tĂ© du candidat Alpha Oumar KonarĂ© Ă  l’élection prĂ©sidentielle, Bamako, Mars 1992.

– Sennen Andriamirado : Le Mali  Aujourd’hui, Les Editions J.A. Paris, 1985; -240p.

– Archives de L’Essor, Quotidien d’Etat du Mali (1970-2016).

– Archives des journaux privĂ©s : Les Echos, La Roue, La Nation, Le DĂ©mocrate et L’IndĂ©pendant (annĂ©es 1990-1995).

– Shaka Bagayogo : Le cheminement du Mali vers un espace politique pluriel”, Centre Djoliba – Fondation Konrad Adenauer, Bamako, 1999, -60p.

– Alphonse Sagnian Berthé : “La Presse : un fĂ©tichisme nouveau pour un Mali nouveau”, MĂ©moire de fin d’études, ESJ, Lille, Juin 1973 ; -70p.

– Sidiki Diabaté : “La circulation de l’information documentaire au Mali”, mĂ©moire de DESS en information scientifique, technique et Ă©conomique, UniversitĂ© des sciences sociales de Grenoble, 1982, -81p.

– Seydou Mamadou Diarrah Totoh : “Le Mouvement dĂ©mocratique malien : l’itinĂ©raire de l’AdĂ©ma/PASJ. Origines et parcours”, Editions Jamana, Bamako, 1996, -240p.

– Journal Officiel de la RĂ©publique du Mali (annĂ©es 1970-2018)

– Mamadou Kaba : “Nouvelles d’hier
 et d’aujourd’hui. Le Mali de 1970 Ă  1980”, Ed. Jamana, 1989, 210p.

– Aly Badara KĂ©ita : “Le jour oĂč j’ai failli mourir (MĂ©moires d’un journaliste de sport)”, Ed. Jamana, Bamako, 2017 ; -120p.

– Sidiki N’Fa KonatĂ© : “Les mutations communicationnelles au Mali : le cas de la presse & de la radio”, thĂšse pour le doctorat de 3e cycle en sciences et techniques de l’information et de la communication, UniversitĂ© de Nice, avril 1983, 470p.

– Alpha Oumar KonarĂ© : “Alpha avec vous. Recueil de Discours (1992-1997) de Son Excellence Alpha Oumar KonarĂ©, prĂ©sident de la RĂ©publique du Mali”, Edition Afrique Presse, Paris, 1997 ;  220p.

– Ouvrage collectif : “26 mars 1991-26 mars 2001, Xe anniversaire. BĂątissons la mĂ©moire du Mali dĂ©mocratique”, Centre Djoliba – MĂ©morial Modibo KĂ©ita, Bamako, 2002 ; -472p.

– Thierry Perret : “Afrique : voyage en dĂ©mocratie. Les annĂ©es cha-cha”, L’Harmattan, Paris, 1994, -336p ; et  “Le temps des journalistes : L’invention de la presse en Afrique francophone”, Karthala, Paris, 2005, -320p.

– Yaya Sidibé : Les mass-mĂ©dias au Mali : Traits caractĂ©ristiques, leur rĂŽle dans le dĂ©veloppement socio-Ă©conomique, leurs perspectives, MĂ©moire de fin d’études, AcadĂ©mie StĂ©phan GhĂ©orghin de Bucarest (Roumanie), juillet 1980.

– Sunjata (mensuel d’information de l’Amap) n°00 du 5 Juin 1978.

– Ousmane Sy : “Reconstruire l’Afrique : Vers une nouvelle gouvernance fondĂ©e sur les dynamiques locales”, IRG (Paris) – Editions Charles LĂ©opold Mayer (Paris) et Jamana (Bamako), 2009, -224p.

– Abderahmane Baba TourĂ© et Kadari Bamba : “La contribution du  Parti malien du travail (PMT) Ă  l’instauration de la dĂ©mocratie pluraliste au Mali”, Editions Jamana, Bamako, 2002, -148p.

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