A l’instar des autres nations démocratiques du monde, le Mali a fêté le vendredi 3 mai la journée internationale de la liberté de la presse, 20e du genre avec comme thème cette année «parler sans crainte : assurer la liberté d’expression dans tous les medias».
Seulement comment parler sans crainte, vue la situation qui prévaut dans notre pays. C’est pourquoi la presse malienne dans son ensemble et ses amis ont préféré ajouter à ce thème d’autres interrogations notamment «Quel rôle entend-t-elle jouer ? Quelle mission devrait être la sienne pour un Mali UN et indivisible ?»
À ces questions la presse malienne regroupée autour des associations professionnelles et patronales (Groupement, ASSEP, et URTEL) et de concert avec la maison de la presse, l’AMAP et l’ORTM ont convenu d’adapter le thème international au contexte particulier de notre pays «sécurité des journalistes et des professionnels des medias et entreprises de presse face aux défis nationaux : quelle presse après la crise ?»»
Une journée riche en échanges et d’apprentissages qui a regroupé autour des ainés un nombre important de jeunes journalistes qui sont venus apprendre auprès des ainés.
Cet échange a été illustré par les deux communications auxquelles ont biens voulu se prêter les doyens Tiona Mathieu Koné et Cheick Oumar Maiga, tous deux journalistes.
Le premier a exposé le thème «Paix, dialogue et réconciliation : rôle de la presse» le second a traité le thème «Media et pouvoir politique, la conflictualité de la relation pouvoir, media».
Tous les deux ont été à la hauteur des sujets qui les avaient été confiés. Cela s’est manifesté par les acclamations produites après chaque intervention.
Auparavant le président de la commission d’organisation de la journée Sambi Touré et le ministre de la communication Manga Dembélé avaient fait des discours pour marquer le début des travaux.
Pour Sambi Touré «la presse a voulu par cet élan d’unité confraternelle et de convergence fraternelle, montrer que notre pays, singulièrement dans sa posture actuelle, a besoin de tous ses fils et filles pour se remettre mais aussi et surtout a besoin de synergie, de dialogue, de communion et de convivialité pour panser les blessures, afin de résoudre les flétrissures et les déchirures, pour apaiser les passions, rebâtir la paix et la réconcilier ses enfants, de Kidal à Tamanrasset, d’Aguel Hoc à Zégoua».
Dans son discours le directeur de la publication et fondateur du quotidien «Info Matin» dit qu’au delà de l’impératif sécuritaire, les changements intervenus, et en cours dans notre pays doivent guider à la réflexion et au partage, le besoin et la nécessité de convenir de la place et du rôle de la presse malienne, dans le processus de reconstruction notamment dans celui du dialogue, de la réconciliation et des élections à venir.
Son discours a été suivi de celui du premier responsable de la communication le ministre Manga Dembélé.
M. Dembélé a d’abord rendu un hommage mérité à la presse. Pour le ministre, la presse malienne est au début et à la base de la démocratie malienne, et par son combat mené, mais aussi par ses informations et sa dénonciation.
Mais cependant par lesdits du ministre «la presse est dans son rôle lorsqu’elle dénonce, elle est aussi dans son rôle lorsqu’elle est bâtisseuse, lorsqu’elle apaise, prône le dialogue et la réconciliation» c’est pourquoi il a fait une invite à la presse à aller vers la sensibilisation des populations pour un Mali de paix et de réconciliation.
Au-delà des communications des confrères doyens et des discours des officiels, d’autres personnes ont fait des témoignages, notamment, la vice présidente de la commission dialogue et réconciliation Mme Traoré Oumou Touré.
Les jeunes journalistes ont bien apprécié le dérouler de l’événement en témoigne le nombre des participants, qui prouve a suffisance, l’intérêt qu’ils accordent à leur métier.
Issa KABA
Résolutions de la 20è jmlp du mali tenue au cicb le 03 mai 2013
Nous associations professionnelles et patronales de la presse malienne (GROUPE, ASSEP, URTEL), de concert avec la Maison de la Presse, l’AMAP et l’ORTM, regroupées à l’occasion de la 20ème journée internationale de la liberté de presse, au Centre international de conférences de Bamako (CICB) sur le thème international «parler sans crainte : assurer la liberté d’expression dans tous les médias» décliné au plan national en «Sécurité des journalistes et des professionnels des médias et Entreprenariat de presse face aux défis nationaux : Quelle presse après la crise ?»,
-Vu les atteintes et violations graves et répétées à la liberté de la presse dans notre pays depuis le 22 Mars 2012 ;
-Vu les chantages, harcèlements, agressions, enlèvements, passages à tabac, tortures… et emprisonnements arbitraires dont les professionnels des médias ont fait l’objet ;
– Vu le besoin impératif de protection et de sécurisation des professionnels dans l’exercice de leur fonction ;
– Vu l’obligation d’assurer l’effectivité de la garantie constitutionnelle de la liberté de la Presse ;
– Considérant la double crise sécuritaire et institutionnelle que vit notre pays;
– Considérant la situation particulière de guerre que vit notre pays ;
– Considérant la nécessité d’une synergie et d’une convergence entre tous les fils du pays pour relever les défis qui se posent à notre pays ;
– Considérant le rôle et place capitale des professionnels des médias dans le processus en cours de dialogue et de réconciliation ainsi que dans le processus électoral ;
– Considérant l’impact de la double crise sécuritaire et institutionnelle sur les entreprises de médias, tant publiques que privées
– Considérant le plaidoyer des Associations professionnelles et patronales pour l’urgence d’une aide et d’un accompagnement des pouvoirs publics afin de permettre aux medias d’accomplir leur mission de service public d’information des populations ;
– prenant acte du discours fédérateur et prospectif du ministre de la communication porte parole du gouvernement,
– Au regard des débats riches, nourris et féconds au cours des panels animés par les professionnels des medias et les acteurs de la société civile,
Demandons et exigeons:
– l’adoption par le gouvernement et l’Assemblée nationale des textes régissant la presse ayant fait déjà l’objet d’une relecture consensuelle entre les principaux acteurs des médias et du département,
– la revalorisation de l’aide à la Presse par une indexation au budget d’Etat,
– l’adoption du décret d’application pour rendre effective l’aide indirecte exigée par la loi portant régime de presse et délit de presse,
– l’adoption de la loi d’accès à l’information qui a également fait l’objet de relecture consensuelle,
– l’association et l’implication des médias dans les grandes reformes sociales et institutionnelles, commissions ou comités en cours ou a entreprendre dans notre pays ;
Engageons la les professionnels des medias à :
– soutenir le processus de paix et de réconciliation nationale,
– accompagner le processus électoral en cours
– observer rigoureusement les principes éthiques et déontologiques régissant la profession,
– élaborer une convention collective régissant la profession.
Bamako, le 03 mai 2013
Les associations professionnelles et patronales de presse
Bravo Issa c’est bien bonne continuation. Je suis au +221 70 797 03 58
Bien de choses à Issou, Sow, Amadou et Moussa Kondo. A toute l’équipe actuelle en place et bonne perception de perdiem et salaires à vous tous inchallah
Ras Staf depuis Dakar Bourguiba
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