Cartographie économique de la presse écrite au Mali : Les résultats de l’étude du CERCAP restitués

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Etablir la cartographie de la presse écrite au Mali, tel était l’objectif d’une étude menée par le CERCAP (Centre d’Etudes et de renforcement des capacités d’analyse et de plaidoyer) dont les résultats ont été présentés le mardi 29 aout dernier à l’hôtel Radisson Blu. C’était au cours d’un atelier de dissémination. Entre autres objectifs visés par cette étude, il s’agira de façon spécifique de dresser le portrait des entreprises de presse écrite au Mali afin d’identifier les contraintes liées au développement de l’industrie de la presse écrite.

La période de référence de l’étude est comprise entre octobre 2012 et septembre 2013. Ce qui signifie que la présente cartographie ne tient pas par exemple compte des créations ou des disparitions de journaux qui ont pu avoir lieu après septembre 2013.

Dans son discours d’ouverture, le chef du Cabinet du ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Ibrahim Lancéni Coulibaly, représentant le ministre, s’est penché sur l’importance de cette étude du CERCAP qui, à travers la cartographie, permettra d’identifier les contraintes liées au développement d’une entreprise de presse. L’approche dynamique est d’aborder l’ensemble des préoccupations des journaux. Ensuite les difficultés qui empêchent son développement économique.

Le Directeur du CERCAP, M. Boubacar Macalou, a mis l’accent sur la nécessité de réaliser cette étude pour identifier les problèmes auxquels est confrontée la presse écrite malienne. Il en a profité pour faire une brève présentation du CERCAP.

Selon les initiateurs, il ressort que le secteur de la presse écrite au Mali, malgré son dynamisme reconnu par toutes les couches socio-professionnelles, souffrait de l’absence de données économiques et techniques fiables. C’est notamment au niveau de la typologie, des ressources humaines, du chiffre d’affaires, de la contribution au PIB, des contraintes diverses.

Dans sa présentation des résultats de l’étude sur la “cartographie économique de la presse écrite au Mali”, l’expert en communication du CERCAP, M. Sadou Abdoulaye Yattara, a déploré la situation peu reluisante des journaux maliens.

Sur la base des résultats obtenus, il s’est réjoui cependant de la qualité du travail laborieux accompli. Tout comme le modérateur, Mahamane Hamèye Cissé, il a reconnu l’état sombre de la presse écrite ces dernières années. Et estime que cette étude du CERCAP doit permettre de dégager des bonnes perspectives pour un avenir radieux des journaux.

Toutefois, l’expert du CERCAP, M. Sadou Abdoulaye Yattara a déploré le manque de données. Ce qui constitue une contrainte pour l’élaboration de politiques publiques fiables et à l’émergence de partenariats publics privés nécessaires et économiques intéressants. C’est aussi un handicap pour les citoyens afin de mesurer les défis auxquels la presse malienne est confrontée. A ceux-ci, il faut ajouter la difficulté de participer au débat démocratique qui permet à la presse écrite d’exercer pleinement son rôle.

Sur les 96 titres, 75 ont fait l’objet d’enquête. Les 21 titres enquêtés sont des parutions qui sont interrompues ou très irrégulières. A propos de la régularité des parutions de la presse écrite au Mali, il ressort que 28% sont des parutions régulières, 18% irrégulières, 37% de parutions très irrégulières et 13% ne paraissent plus.  Abordant le cas du tirage et du nombre d’exemplaires vendus en moyenne par parution, M. Sadou A. Yattara a fait savoir qu’il n’existait pas de comptabilité, même simplifiée, dans presque tous les journaux. ” L’incohérence des chiffres de vente témoigne d’une absence de comptes, de la difficulté à comprendre le concept de moyenne et de la confusion de ce concept avec le maximum et de la volonté des répondants à masquer l’ampleur de la mévente de leur organe.  Il expliquera cela par l’existence de chiffres incohérents avec un même nombre d’abonnés parfois supérieur au nombre d’exemplaires écoulés, volume des ventes sans aucun rapport avec les chiffres de ventes déclarés des ventes mensuelles inférieures aux ventes hebdomadaires.

Pour y remédier, a souligné le conférencier, il faudrait une enquête d’un autre genre pour connaître les chiffres de ventes réels des journaux au Mali. Cependant, a-t-il déclaré, grâce à ces informateurs, à part 5 titres qui émergent du lot, les journaux vendent entre 20 et 25 % de leurs tirages.

Youssouf SANGARÉ

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