Mais dès qu’on commence à parler de géopolitique, et d’analyse de fond, l’impérialisme panique. Certes, le ton à Afrique Media est parfois excessif, je suis le premier à le concéder. Mais c’est avec l’esprit de liberté, et d’amour des leurs que les valeureux gens de cette chaîne parlent et travaillent. Il faudra compter avec eux, que vous le vouliez ou non. Et soyez sûrs, que cette suspension n’est pas définitive.
La chaîne de télévision camerounaise, “Afrique Media”, a été suspendue ce jeudi 6 août 2015 par le Conseil national de communication du Cameroun (CNC) pour des dérapages lors de la fameuse émission « Le débat panafricain »
La chaîne de télévision camerounaise Afrique Media est-elle allée trop loin ? En tout cas, les autorités camerounaises n’ont pas été tendres avec le média qui a accusé la France et les États-Unis de soutenir le groupe terroriste Boko Haram. La décision de mettre sous scellée la chaîne a été annoncée par un communiqué du Conseil national de communication du Cameroun (CNC). « Des scellés ont été apposés sur les installations de la chaîne de télévision », déclare le CNC qui va plus loin en suspendant Afrique Media à un mois.
Selon le communiqué, Afrique Media devait arrêter de diffuser depuis la date du 4 juin 2015. La sanction de la chaîne avait été approuvée par le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. « Le CNC n’a jamais violé ses prérogatives. Je comprends bien que les journalistes, par réflexe corporatiste, aient tendance à soutenir des confrères. Mais sachez que le CNC était dans son droit. Afrique Media n’a pas le droit de s’attaquer à un Etat ou à la vie privée des individus. Ce n’est pas pour cette raison qu’on a donné une autorisation provisoire à Afrique Media ».
Mais face à l’entêtement d’Afrique Media et à son refus de suspendre sa diffusion, le CNC passera à la vitesse supérieure en appliquant l’acte de mettre le média sous scellée ce 6 août dans l’après-midi. Selon Albert Patrick Eya’a, directeur de l’information d’Afrique Media, « l’acte a été posé par le sous-préfet de Yaoundé 2, accompagné de la force publique pour la circonstance ».
Selon les médias locaux, deux journalistes de la chaîne, Ladan Mohamed Bachir et Juliane Magne Tadda, ont également été suspendus. Ils sont sanctionnés pour défaut d’encadrement de leurs invités lors de l’émission « Le débat panafricain ». Une émission dans laquelle sont invités des personnalités politiques, universitaires et de la société civile qui, en direct, s’en prennent ouvertement à François Hollande et à d’autres chefs d’Etat occidentaux qu’ils accusent d’avoir des projets criminels pour l’Afrique.
Les dirigeants d’Afrique Media ne comptent pas s’arrêter là. S’adressant aux médias, Albert Patrick Eya’a affirme avoir saisi le tribunal administratif pour surseoir à la décision du CNC. « Les réquisitions du juge restent attendues. Nous allons relancer le dossier. Ils n’ont fermé que nos bureaux. Nous ne pouvons pas travailler, mais la chaîne continue d’émettre », dit Albert Patrick. Selon ce dernier, la chaîne est victime d’un acharnement du secrétaire général du CNC, Jean Tobie Hond.
Correspondance particulière