Des directeurs de publication (DirPub) ont honoré de leur présence à la première réunion du Cadre de Concertation des Directeurs de Publication (CCDP). C’était le samedi 30 novembre dans la matinée à la Maison de la Presse. Principalement à l’ordre du jour, la mise en place d’un espace d’échange, de veille et de préservation des intérêts matériels, fonciers et moraux des Dirpub, face à des associations faîtières de presse écrite de plus en plus fantoches, ne servant uniquement qu’à une poignée d’individus égocentriques.
La formation d’un bureau provisoire de sept membres dirigé par un Coordinateur a sanctionné les travaux. Le rendez vous prochain a été pris pour le samedi 07 Décembre 2013 au même lieu et à la même heure.
Le professionnalisme dont on aspire tant, et que nos partenaires et lecteurs exigent de nous, ne peut être obtenu, lorsque les directeurs de publication rasent le mur ou broient du noir pour produire leurs journaux, par ce qu’un groupuscule est entrain de s’accaparer de ce qui doit revenir aux organes de presse, et ne sont jamais prêts à se mouvoir pour défendre l’intérêt général des Dirpub. La précarité ouvre la porte à toutes sortes de dérives. Nous sommes, plus que jamais, invités à s’organiser pour veiller sur nos intérêts.
Mettons de côté nos querelles personnelles inutiles et les haines pour se retrouver autour de l’essentiel, c’est le seul combat qui vaille de nos jours.
Dans son mot de bienvenue, l’initiateur dudit Cadre M. Bany ZAN a tenu à préciser que le CCDP est un espace d’échange, de réflexion, d’action et de proposition de solutions concrètes face aux nombreuses difficultés qui assaillent les organes de presse. Il prône le respect mutuel dans la vérité, l’esprit de confraternité et d’union entre les directeurs de publication. ‘’ L’union fait force ‘’ dit un proverbe. Le constat est amer de nos jours dans nombre rédactions et qui risquent de disparaître si nous n’unissons pas nos efforts. ‘’ Tu es fort aujourd’hui, demain tu peux être faible. Le monde est fait ainsi ‘’.
Cependant, le CCDP n’est pas un instrument de propagande, de substitution ou de déstabilisation au service de tel ou tel individu, clan. Il est principalement un organe indépendant de préservation et de veille sur les préoccupations matérielles, foncières et morales des Directeurs de Publication.
Les sessions de formations, séminaires, ateliers, conférence débats et autres organisés ça et là au compte de la presse généralement par nos responsables associatifs et autorités exécutives ont montré leurs limites. Ces activités ne servent qu’assouvir généralement les velléités mercantilistes des initiateurs au détriment des Dirpub qui ont la volonté d’exceller dans le métier. Aucune action pratique directe n’est apportée directement aux organes pour améliorer leur cadre de travail et de vie. Pis, des actes malveillants sont posés pour les amener à fermer boutique.
Cependant, par exemple, où vont les retombées des partenariats que l’ASSEP a avec des structures comme Orange Mali, l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers (APBEF), la contribution financière de l’Union Européenne, sans compter les nombreuses demandes d’appuis financiers introduites auprès de structures publiques et privées pour l’organisation de telle ou telle activité ?… bref la liste n’est pas exhaustive. Un inventaire de toutes les actions posées par le Président et son clan sera exigé par le CCDP. Les dons de matériels disparaissent sans que les directeurs de publication ne sachent leur destination. Un flou véritable est entretenu au sein des associations faîtières.
Le projet de la Cité de la Presse initié au nom de l’ensemble des Directeurs de Publication est devenu un fonds de commerce. Où nous en sommes aujourd’hui ? Dire à des DIRPUB, qui se battent quotidiennement pour faire paraître pour produire leurs journaux, de payer 1200 000 FCFA(sous prétexte de travaux d’aménagement sur les parcelles) pour avoir un terrain à usage d’habitation que l’Etat a donné gratuitement aux Directeurs de Publication, c’est le comble du mépris à leur égard.
L’insuffisante Aide à la presse aujourd’hui est décriée par les organes de presse. Comment est –elle partagée ? Une gestion opaque est faite autour de cet apport financier combien de fois insignifiant de la Présidence de la République à la presse malienne depuis plus de vingt ans, alors que dans les pays limitrophes du Mali, ce sont des milliards qui sont donnés à la presse. Là, on peut exiger des organes de presse le professionnalisme, la qualité. En 2012 et 2013 le montant de l’aide ne cesse de diminuer. Or, nul n’ignore la contribution de la presse dans l’avènement de la démocratie au Mali. Aucune action dynamique n’est faite par les responsables associatifs de la presse, pour amener les gouvernants à indexer l’aide à la presse au budget national, comme l’aide aux partis politiques, actifs seulement qu’en période de campagne électorale. Les organes de presse demeurent les dindons de la farce de la démocratie malienne. C’est cette faiblesse qui arrange les autorités exécutives et politiques du pays.
Pour ce faire, arrêtons de se faire instrumentaliser pour des broutilles, miettes qui ne construisent pas une vie dignement. Ayons un reflexe d’avenir dans notre métier de journalisme. ‘’Balayons devant notre propre d’abord au lieu de critiquer à tout bout de champs les autres’’.Pour réaliser les défis, la bonne foi et la volonté de tout un chacun est sollicité ardemment. L’hypocrisie qui caractérise beaucoup de Dirpub n’a jamais fait avancer une personne à long terme. Nous devons être sincères et mettre de côté l’égocentrisme.
Notons que les objectifs du CCDP sont entre autres de diagnostiquer et d’identifier les goulots d’étranglement (difficultés) des organes de presse écrite, en vue d’apporter des solutions réelles ; de veiller et préserver les intérêts matériels, fonciers et moraux de tous les dirpub, où les intérêts se trouvent (par conséquent le Cadre de Concertation se réserve le droit d’user des voies de droit pour accomplir cet objectif sans état d’âme) ;animer l’esprit de confraternité, d’entraide et de solidarité entre les Directeurs de publication ; contribuer à l’émergence d’une presse écrite professionnelle respectant l’éthique et la déontologie, faire des lobbyings et plaidoyers auprès des structures susceptibles d’aider les organes de presse.
Daouda SANGARE