Les deux sociétés de médias françaises avaient immédiatement condamné cette agression dans un communiqué de presse et dans un courrier adressé au Président de la République burundaise. Ce dernier avait, onze jours plus tard, condamné par voie de communiqué « le comportement violent et inacceptable dans un Etat de droit » des agents du Service National de Renseignements (SNR) à l’encontre d’Esdras Ndikumana. Il avait aussi annoncé avoir demandé à « l’Administrateur Général du SNR de déterminer d’urgence les circonstances de ces actes d’un autre âge afin que les auteurs soient poursuivis et châtiés conformément à la loi ».
Cette déclaration n’ayant pas été suivie d’effet, RFI et l’AFP ont de nouveau écrit au président Nkurunziza le 22 septembre dernier. Cette lettre est restée sans réponse. Ce silence des autorités du Burundi a conduit l’AFP et RFI à saisir la justice burundaise aux côtés de leur correspondant, dans une plainte déposée ce jour.
Pour RFI et l’AFP, l’aboutissement rapide de l’enquête est une condition impérieuse au rétablissement de la confiance dans le respect de l’Etat de droit et de la liberté d’expression au Burundi. Seules la poursuite et la condamnation des auteurs de l’agression apporteront à Esdras Ndikumana, qui, plus de deux mois après son agression, continue de recevoir des soins à l’étranger, le minimum d’assurance qu’il peut retourner dans son pays exercer sa profession, sans craindre pour son intégrité physique.
P.J : la lettre adressée au Président de la République burundaise le 22 septembre