A l’instar des autres pays du monde, le Mali a célébré, le samedi 13 février 2021, la 10ème édition de la Journée mondiale de la radio placée sous le thème : “Nouveau monde, nouvelle radio : évolution, innovation et connexion”. Pour la circonstance, le tout-nouveau président de la Maison de la Presse et non moins président de l’Urtel, Bandiougou Danté, a rappelé les implications de la pratique de la radio dans notre pays.
Je vous prie de bien vouloir accepter d’observer une minute de silence en hommage à notre frère Issa Fakaba Sissoko, Red-Chef de Studio Tamani brutalement arraché à notre affection cette année”. C’est ainsi qu’il a introduit son intervention lors de la célébration de la 10ème édition de la Journée internationale de la radio.
A le croire, le thème de cette édition est d’une actualité brulante car nul n’ignore qu’un nouveau monde est né qui se caractérise par le triomphe des nouvelles technologies de l’information et de la communication, par la réaffirmation de la défense de valeurs universelles, notamment la liberté de la presse et la liberté d’expression. Et d’ajouter que ce monde nouveau est frappé par la maladie à coronavirus, un virus diviseur et tueur qu’il faut combattre par la bonne information et l’application stricte des mesures barrières.
Au Mali, dit-il, l’année écoulée a été marquée par des menaces graves sur ces valeurs, notamment la disparition mystérieuse de Birama Touré depuis 5 ans. S’y ajoutent l’enlèvement Hammadoun Niailibouly et de Ras Bath. “Si, à la suite d’une mobilisation générale Ras Bath a été mis à la disposition de la justice et attend un éventuel procès, Hammadoun Nialibouly, capturé entre Djenné et Mopti, demeure introuvable. Nous demandons aux autorités de la Transition de tout mettre en œuvre pour faire la lumière sur ces affaires embarrassantes”, a-t-il déploré.
A ses dires, cette année a également été marquée par la formulation de nombreuses plaintes contre des hommes de radios par de puissants syndicats de magistrats qui ont abouti à l’emprisonnement de Vieux Blen et de Seydou Oumar Traoré. “Nous profitons de cette journée pour demander une fois de plus la clémence des magistrats dans cette regrettable affaire”, a-t-il.
Pour lui, les hommes de média assistent également à des interpellations de journalistes en violation de la loi sur la Presse et le cas le plus récent est l’interpellation d’Abdou Niang à la Brigade d’investigations judiciaires (BIJ).
A l’entendre, depuis plus d’un siècle, la radio informe, éduque, sensibilise et transforme même des communautés urbaines et rurales. “Soyons à mesure de nous regarder, soyons à mesure de nous dire la vérité, Soyons à mesure de reconnaître que nous avons failli. Aujourd’hui, l’éducateur a besoin lui-même d’être éduqué, le sensibilisateur a besoin lui-même d’être sensibilisé, le formateur a besoin lui-même d’être formé, le transformateur a besoin lui-même d’être transformé”, a renchéri le patron de la Maison de la Presse.
Aux dires de l’orateur, par leurs pratiques, les hommes de média notamment ceux de la radio déstabilisent des familles, humilient des citoyens et plus grave ils exposent notre pays et le livrent à l’ennemi. C’est pourquoi, poursuit-il, une refondation s’impose qui doit passer nécessairement par le rassemblement de l’ensemble des hommes de médias, malgré les différences.
Il a saisi l’occasion pour rendre un vibrant hommage au ministre de la Communication et de l’Economie numérique et au Ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat pour leur engagement à rénover la Maison de la Presse. “Certes nous avions des différences, mais nous avons beaucoup de valeurs communes. C’est dans le souci de perpétuer ces valeurs communes que l’idée de l’élaboration et de l’adoption d’une charte d’antenne des radios et des télévisons a germé”, a-t-il laissé entendre.
Pour le président de l’Urtel, cette initiative trouve son origine des journées électorales organisées par studio Tamani, la Haute autorité de la communication (HAC) et l’Urtel. Et de poursuivre que lors de ces journées, plus de 200 radios ont été synchronisées pour diffuser une information crédible, indépendante et impartiale.
En effet, précise-t-il, un projet de charte a été validé au cours d’un atelier tenu le 15 septembre 2020 à l’hôtel Salam de Bamako où tous les acteurs du monde des médias, notamment ceux de la radio et de la télévision y ont pris part activement.
De son point de vue, en adoptant la Charte d’antenne des radios et des télévisions, les acteurs envisagent de faire du respect de la charte d’antenne une condition d’obtention de la carte de presse, d’adhésion à l’Urtel et d’obtention de convention avec la HAC ; traduire la charte dans les langues locales avec une version audio ; multiplier et distribuer la charte ; diffuser la charte ; proposer la charte comme module de formation dans les écoles de formation en journalisme ; organiser des formations à l’intention des médias sur la charte ; afficher la charte dans les rédactions des radios et télévisions ainsi que dans les sièges des faîtières ; instituer une journée d’évaluation et de suivi avec récompense des meilleurs médias qui se seront distingués dans le respect de la charte ; vulgariser la charte lors des évènements spéciaux des médias.
Boubacar PAÏTAO