L’Observatoire pour la déontologie et éthique de la presse (Odep) au Mali est une initiative prise en 2001 par des associations et organisations professionnelles de médias en vue d’une presse plus crédible et plus professionnel. Il permet de faire juger les journalistes par leurs pairs, mais depuis lors les choses ne bougent plus pour l’Odep. Mais depuis quelque temps l’Odep bat de l’aile, faute de financements adéquats.
Créé en 2001 par l’ensemble des associations et organisations professionnelles de médias, l’Odep a été mis en place aux termes d’un séminaire national. Il est composé de 12 journalistes, c’est-à-dire deux représentants de chaque groupement fondateur : Urtel, Assep, Apac-Mali, AJPP, Unajom et des réseaux de médias.
L’Odep est un organe d’autorégulation. Il vise à réduire au minimum les dérapages déontologiques dans les médias afin que le public bénéficie régulièrement d’informations saines, exemptes de toutes affirmations mensongères. L’Odep doit aussi former les journalistes pour renforcer leurs capacités à mieux cerner les enjeux géopolitiques et géostratégiques de l’information à publier.
Pendant cinq ans, l’Odep a produit des rapports très intéressants. Il a été reconnu en 2006 comme le meilleur observatoire des médias en Afrique. Mais faute de financement, l’organe a fini par sombrer.
Un séminaire organisé à Sélingué en 2011 donnait l’espoir de dynamisation. Les acteurs ont toiletté les textes fondateurs tout en mettant en place un nouveau bureau. La promesse faite par le ministre de la Communication de trouver une ligne de crédit de financement de l’Odep, malheureusement, n’a pas vu le jour.
En raison du bouillonnement auquel nous assistons, marqué par la multiplication des titres et la création tous azimuts de radios et de chaînes de télévision privées, il est indispensable de dynamiser l’Odep. Il en va de la crédibilité des médias et du renforcement de l’Etat de droit dans notre pays.
Zoumana Coulibaly