Atteinte a la liberté d’expression de la presse : Le SPN menace les journalistes du « Combat »

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La presse malienne

Les journalistes du quotidien « Le Combat » sont désormais dans le collimateur du Syndicat de la Police nationale (SPN), notamment le clan de Siméon Kéita. En effet, nous avons reçu un appel du Secrétaire à la communication de ce syndicat nous menaçant de ne plus  écrire à leur sujet au risque de recevoir une descente musclée des policiers.

La loi de la jungle se confirme de plus en plus dans notre pays avec le Syndicat de la Police nationale, dont la branche syndicale de Siméon Kéita, qui se permet de jouer au plus fort. Depuis les évènements du 22 mars dernier, les policiers de ce clan affichent leur supériorité sur les autres et cela, face au silence complice des autorités et même celles de Kati car jusqu’à présent, ces dernières n’ont pris aucune sanction consistant  à mettre fin aux comportements démesurés  de ces policiers. Le « crime » du journal « Le Combat » a été de dénoncer, comme lui impose sa profession, ces pratiques agressives du SPN en relayant de vraies informations à son sujet afin que le peuple malien soit au courant de ce qui se passe dans le  pays.

« C’est « Le Combat » qui nous dérange ces derniers temps…Vous savez, nous avons déjà enlevé plusieurs de nos officiers, et nous avons marché aujourd’hui…Nous sommes prêts à faire tout…Il faut faire extrêmement attention. Si vous vous hasardez à écrire encore quelque chose sur nos mouvements, nous allons saccager votre rédaction le lundi(aujourd’hui) et on connait tous les journalistes du « Combat »… ». Telles sont en substance les menaces lancées à notre journaliste par le Secrétaire à la communication  du SPN qui a téléphoné à notre reporter pour qu’il puisse rendre compte à la rédaction de ce que les policiers du clan de Siméon planifient contre le journal « Le Combat ». Mais cette menace ne surprend guère car depuis longtemps ces policiers font des mises en garde contre le journal à cause de ses informations claires et fondées sur le Syndicat. Aussi, on se rappelle que par le passé, ce syndicat  avait effectué une descente musclée sur les responsables de l’UNTM et cela, en présence même de ministres : c’était sous le régime précédent. A cette occasion, ils ont tabassé des vieux et mis leurs vêtements en lambeaux.

C’est dire qu’agresser les journalistes du quotidien « Le Combat » ou saccager leur bureau n’est pas surprenant, surtout que nos journalistes sont répertoriés par le clan de Siméon Kéita. Dans tous les cas, nous continuerons à informer le peuple malien en véhiculant les vraies informations. Nous ne cherchons ni à plaire, ni à déplaire, notre ambition n’est  autre qu’informer. S’il y a légalité,  ces policiers peuvent se servir des textes pour attaquer le journal. De toute façon, l’opinion nationale et internationale est déjà informée de ce que les policiers du clan de Siméon réservent au journal « Le Combat » et à ses journalistes.

Oumar Diakité

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7 COMMENTAIRES

  1. Korotoumou cissé vous avez parfaitement raison. Pour ce qui concerne l’enlèvement de ces 6 commissaires toutes les autorités administratives de ce pays se sont dites impuissante face à la situation. Je vous explique.
    * le DG de la police saisis s’est dit impuissant;
    * le ministre de la sécurité n’a pu rien faire;
    * le Président par intérim informé de la situation a envoyé une délégation qui n’a pas été écoutée par ces sous officiers;
    * le capitaine de Kati ayant refusé de décrocher le coup de téléphone du Ministre de la sécurité ; c’est finalement le lieutenant Konaré qui a été pu joint au téléphone par le Ministre de la sécurité et la délégation envoyée par ce dernier au près des sous officiers n’a également pu rien faire.
    Il a fallu l’intervention du haut conseil islamique saisis par les commissaires pour que libération soit faite. Il est important de souligner que Monsieur Dicko se trouve aujourd’hui très préoccupé de constater qu’il n’ya pas d’Etat au Mali.
    C’est triste mais c’est la réalité nous avons une milice au GMS qui, possédant tout armement de la police, dicte leur loi dans ce pays.
    Lors de la fameuse marche, ces sous officier ont défoncé à l’aide d’un véhicule pi cup le portail du ministère de la sécurité et où ils ont tabassé trois gendarmes qui assuraient avec d’autre le service d’ordre.
    Du point de vu salaire ; un sous officier est recrute à partir du BAC donc il est de la catégorie B et ils touchent plus de 100 000 F CFA à leur sortie de l’Ecole de Police ; comparativement à ceux de la Fonction publique combien touche une catégorie B fraichement recrutée.
    Voici aujourd’hui les conséquences de vingt ans de mauvaise gouvernance.

  2. La liberté d’expression devient de plus en plus une denrée rare au Mali mais comme on dit en Bambara : “Si tu n’interviens pas dans un combat entre margouillats, tu paieras le prix fort quand ces derniers mettront le feux à ta maison”.
    Rares sont les journalistes qui ont soutenu Roberto Magic Sapeur quand il a dit dans sa chanson une vérité connue de tous les maliens : la fuite de l’armée au Nord.
    Pourtant au nom de la liberté d’expression il n’a fait que donner son avis.
    Si aujourd’hui vous êtes la cible de menaces à cause de votre avis, cela veut dire que ce pays marche à reculons.
    Que Dieu Bénisse le Mali.

    • je pense que ces journalistes ferons mieux de se taire s’ils n’ont pas d’armes car la façon dont les commissaires enlevés ont été torturés et que ni personne n’a pu rien faire à part le Haut Conseil Islamique montre qu’il n’y a pas de Gouvernement ni autre force pour vous liberer.
      Raison de leur enlèvement est la nomination à titre exceptionnelle du 22 sept accordée à certain proche du Sanogo y compris son grand frère de lait qui avait été bombardé de l’adjudant à commissaire.

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