Ils étaient des centaines de personnes à marcher dans le silence ce lundi pour manifester leur indignation face à l’assassinat de nos confrères de RFI. En plus des journalistes, plusieurs personnalités politiques et de la société civile, des défenseurs de la liberté de la presse, et des artistes comme Tiken Jah, s’étaient joints à cette marche funèbre.
Parmi les personnalités présentes, on peut citer les anciens ministres comme Gaoussou Drabo, Djiguiba Keïta (PPR), Mme Sy Kadiatou Sow, Tiébilé Dramé, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Ali N Diallo… l’artiste Tiken Jah Fakoly…
La marche a débuté à 15 h à la maison de la presse et sur les banderoles, on pouvait lire : « personne ne réussira à tuer les consciences du monde…les journalistes ! Hommage à Ghislaine et à Claude, lâchement assassinés à Kidal » ; « le travail, le professionnalisme, le risque, c’était ça votre vie. Le Mali vous dit merci » ; « la presse dénonce et condamne » ; « solidarité et compassion » ; « la presse exige toute la lumière ».
Arrivé devant l’ambassade de France au Mali, une déclaration publique a été lue par le président de la maison de la presse, Makan Koné puis remis à l’ambassadeur de France au Mali, Gilles Hubersson. « La Maison de la presse du Mali au nom de l’ensemble des organisations professionnelles des médias au Mali, dénonce et condamne avec vigueur l’enlèvement et l’assassinat lâches, abjects et crapuleux des journalistes français Ghislaine DUPONT et Claude VERLON de RFI par des individus armés à Kidal, samedi 2 novembre 2013 », a déclaré Makan Koné, président de la maison de la presse, avant d’exiger une enquête à cet acte odieux qui porte gravement atteinte à la liberté de la presse. Il a demandé au gouvernement malien de jouer pleinement son rôle de défense des libertés de presse et d’expression des professionnels des médias et surtout des confrères étrangers. « La Maison de la presse et l’ensemble des organisations professionnelles des médias au Mali dénoncent avec force et détermination la situation ubuesque qui prévaut à Kidal où tout démontre désormais que personne ne contrôle cette ville sanctuarisée par le Mouvement national de libration de l’Azawad (MNLA) et ses complices alors que le cantonnement des mouvements armés n’a jamais été opérationnalisé et que l’armée malienne reste en sous effectif contraint de limiter ses mouvements, que la MINUSMA tout comme l’Opération SERVAL se montrent indulgentes face aux provocations répétées desdits mouvements qui narguent l’opinion nationale et internationale » a commenté le président de la maison de la presse.
L’ensemble des journalistes maliens présentent leurs condoléances aux familles et proches des disparus. La marche s’est déroulée dans le calme et dans la sérénité avec la supervision des forces de l’ordre.
Aguibou Sogodogo