Arrestation illégale" des journalistes : Très courageux ce Birama Konaré"

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Il a pris avec courage sa plume pour « dénoncer » sans détour l’arrestation de cinq de nos confrères dans l’affaire dite de « La Maîtresse du Président de la République ». Difficile d’imaginer alors qu’un fils d’un Président de la République (Alpha Oumar Konaré) puisse rompre le silence et dire ouvertement, de surcroît au Président Amadou Toumani Touré, ce qu’il pense de son attitude dans une affaire de mauvais goût dont on aurait pu faire l’économie.

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A la lecture de la lettre qu’à envoyée Birama Konaré au Président de la République, l’on ne peut que tomber des nus, tant le geste est osé et sans précédent dans notre pays. Comme ses parents (le président Alpha et Mme Adam Ba Konaré), plusieurs autres grandes personnalités du pays se sont murées dans un silence de cathédrale. L’on a comme impression qu’ils ont donné leur langue au chat.

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Le devoir de réserve, me diront-ils. Mais quel devoir ? Face aux grandes questions de l’heure, tout le monde se doit de réagir. Et cela à manquer souvent aux intellectuels maliens. Birama Konaré a fait fi de cette pratique qui ne grandit pas le débat démocratique au Mali. Son statut de fils d’un ancien Président n’a guère été pour lui une chaîne. La fertilité intellectuelle de ce jeune homme n’est d’ailleurs plus à démonter. Souvenons-nous de son roman « La Colline sur la tête », paru en 2003. Dans ce bouquin, un récit autobiographique, il a su jeter regard innocent sur les bouleversements de son « enfance confisquée » alors que son père dirigeait notre pays. Dans ce livre, plein d’enseignement, le règne de Alpha fut plutôt pour lui un « écrasement », et non une « élévation.

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Dans sa lettre à ATT, Birama Konaré, malgré son jeune âge (25 ans), conseille au Président ATT de se boucher les oreilles et laisser dire. « En tant que fils, j’ai entendu mille mensonges sur la santé de mes parents, sur des prétendus mariages inventés par des esprits tordus pour nuire, blesser, salir et faire plaisir à certains. Mais voyez-vous, les insultes, les calomnies, nous n’y prêtons guère attention. Savoir se mettre au-dessus, s’estimer à sa juste valeur et donner la priorité à ce pour quoi on a été élu : telle devrait être la règle de conduite », dit-il au Président Touré.

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Il n’a pas manqué de mettre à l’index ces « vieux cons » qui draguent les petites filles. Voilà aujourd’hui un sport national au Mali, pour un pays, dit-on, peuplé par 90% de musulmans. Faux ! Savez-vous pourquoi les filles à la moto Djakarta s’amassent à la pelle à Bamako, et dans nos grandes villes. Ce sont des pères de familles, la soixantaine révolus, qui leurs achètent ces engins à deux roues…contre une passe. Il n’y a pas d’autres mots. Les filles se donnent aux plus offrants. Les gérants de ces sordides hôtels ne me diront pas le contraire. Eux qui collectionnent, dans des albums, les photos et les numéros de téléphones de ces filles. Il suffit d’un seul coup de téléphone pour que nos sœurs se présentent aux portillons de ces chambres de passe. Voilà mon Mali d’aujourd’hui. Les véreux, qui pillent impunément les caisses de l’Etat depuis des lustres, s’en donnent à cœur joie. Difficile alors pour nos sœurs de résister à la tentation. La pauvreté aidant…

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Comme Birama Konaré, le débat démocratique doit être de mise. Chacun doit prendre son courage à deux mains, malgré son statut, pour dire ce qu’il pense même au prix de sa carrière, de sa vie…Ce qui fait la force des grandes démocraties. C’est à cet exercice seulement que nous serons de véritables démocraties.

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Ibrahim Guindo

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