En décidant d’envoyer cinq de nos confrères en prison pour «offense au Président de la République» dans l’affaire « de la Maîtresse du Président », Me Fanta Sylla, le ministre de la Justice, a voulu plutôt régler ses propres comptes avec la presse. Voulant faire les yeux doux au chef de l’Etat, qui compte la virer du gouvernement, le garde des Sceaux a fait sienne cette affaire.
Nos confrères journalistes ont recouvré la liberté, non sans être condamnés à des peines de prison avec sursis. Une épé de Damoclès pèse désormais sur leurs têtes. Cette décision, plus qu’inique, est la resultante du zèle demesuré de la Ministre Fanta Sylla qui ne fait que regler ses propres comptes.
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Première femme bâtonnière du Mali, Me Fanta Sylla n’a jamais fait l’unanimité au sein de la famille judiciaire. L’on se souvient, son élection à ce poste a causé la scission de la famille des avocats de notre pays. Opposée au bâtonnier sortant de l’époque, Me Kassoum Tapo, elle n’a tenu, selon un homme du milieu, aucune de ses promesses électorales. Elle s’est même permise de combattre tous ceux qui ont mené le combat de la victoire avec elle.
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Comment Me Fanta Sylla a orchestré sa venue au Ministère ?
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S’autoproclamant médiateur dans une crise du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM), elle en profita pour mener une cabale contre le locataire du Ministère de la Justice d’alors Me Abdoulaye Garba Tapo. Elle sera aidée à cette tâche de divisionniste par le tout puissant secrétaire général de la présidence, Modibo Sidibé dont elle est très proche. C’est ce même Modibo Sidibé (un policier), qui ne rêve que du poste de Premier Ministre, qui a proposé son nom au Président de la République comme Garde des Sceaux. c’est vrai qu’à l’époque Fanta Sylla avait bonne presse, d’autant qu’elle a eu le courage de mettre les magistrats maliens dans leur petit soulier, en affirmant qu’ils sont indépendant de tout sauf du pouvoir de l’argent.
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Ses premières décisions font peur
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La prétendue «dame de fer», sitôt assise dans son fauteuil, s’attaque d’abord aux magistrats les plus intègres de ce pays. Il s’agit, entre autres, de Daniel Tessogué et Alou Nampé, respectivement secrétaire général et chef de cabinet du département de la Justice. Elle se débarassera également de la secrétaire particulière, Mme Semega Aissata Karembé et le garde du corps Abdoulaye. Il faut préciser que ce dernier veille actuellement sur le président de la CENI, Fodié Touré.
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Continuant sur sa lancée, elle engage alors un combat acharné contre la dynamique association des jeunes juristes. Ces pauvres jeunes gens n’auront jamais accès en toute liberté aux professions libérales.
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De la division sans précédente que connaît la famille des magistrats, l’ex bâtonnier n’est pas sans reproche. Ils sont nombreux des gens qui pensent qu’elle a la main mise sur la corporation. A preuve : la majorité des membres du bureau du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) se trouve à la tête des juridictions. Ils sont Présidents ou Procureurs. Lors des mutations, elle fait la part belle à ses protégés. Cette situation a poussé ceux qui se sentent lesés à mettre un nouveau syndicat en place, appelé (SYLIMA).
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certains grands de notre justice en feront les frais. On peut citer notamment les noms de Nouhoum Tapily, Daniel Tessogué, Manassa Danioko (c’est sur les antennes de la télévision nationale qu’elle a apprise sa relève).
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Dans son excès de zèle, elle sera aidée par le très contesté Ousmane Traoré, un éphémère ministre de l’Information sous la transision en 1991. Il n’a guère depassé trois mois à son poste.
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Dans un pays démocratique comme le nôtre, Me Fanta Sylla refusa catégoriquement d’accorder une audience à l’honorable député Mamadou Hawa Gassama, député de Yelimané. Interpellée à l’assemblée nationale, lors des questions orales, pour qu’elle s’exprime sur la corruption du juge de Yélimané, le Garde de Sceaux fut promptement humilé par le député. Au lieu de sancitionner lourdement le magistrat fautif, elle accorda même une promotion à ce dernier. Ce juge est aujourd’hui magistrat instructeur à koutiala.
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N’oublions pas également son courroux contre les surveillants des prisons. Leurs syndicalistes seront relevés et emprisonnés pour des motifs qui relèvent purement et simplement de sanctions disciplinaires.
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Fanta Sylla est l’unique ministre de la Justice dans l’histoire du Mali à mettre tout le monde dans son dos. Des Avocats aux Commissaires priseurs en passant par les huissiers, personne ne la gobe. Le bureau de la chambre des huissiers, soutenu par le département, a été contraint d’organiser un Congrès extraordinaire. Mal lui en pris, d’autant que le nouveau bureau qu’il a voulu s’est affranchi de sa tutelle. Ils ne parlent plus le même langage. Les notaires aussi sont dans cette logique de rupture d’avec le Ministre à cause de son comportement peu orthodoxe vis-à-vis d’eux.
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Elle veut se maintenir au Gouvernement
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Ce qui lui restait après s’être attaquée aux couches les plus sensibles de la justice : c’est la presse qu’elle voue aux gémonies. Avec cette arrestation de nos confrères sous sa dictée, elle vient de commettre l’irréparable surtout pour ATT qui est considéré comme un homme de paix en Afrique. En envoyant «illégalement» en prison nos confrères à Bamako coura, elle a voulu faire simplement plaisir au Président de la République qui n’avait certainement pas besoin d’une telle publicité autour d’une histoire banale.
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Puissante qu’elle est, elle a eu le culot d’annoncer sur RFI qu’elle libérerai vendredi les journalsites, comme si la justice malienne est sa propriété privée. En tout cas Birama Fall a pu vérifier ses propos quand elle jura de l’envoyer en taule parce qu’ayant dit, au cours de la présentation de bilan du Premier ministre, que certains véhicules du ministère de la Justice transportaient les électeurs à Ségou.
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Le Président ATT, qui est cité en exemple à travers le monde comme un homme de paix, doit mettre un frein aux agissements néfastes de Me Fanta Sylla, en la chassant simplement du gouvernement. Son serment de mettre toujours l’intérêt supérieur de la nation en avant doit le guider à cela. Me Fanta Sylla ne lui est d’aucune utilité. Elle met en péril la cohésion et l’unité nationale. Pour sauvegarder sa «petite place» de Ministre, qui du reste n’est pas éternel, elle met sens dessus tout. Les maliens attendent beaucoup de ATT, leur nouveau Président. Et Fanta Sylla doit être congédiéé au plus vite du gouvernement, sinon il va y avoir péril en la demeure. A bon entendeur, salut !
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A Suivre…
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Hamidou Cissé
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