Après avoir été rétrogradée à la 99e place : La presse malienne veut laver l’affront

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A l’instar des autres pays du monde, le 20ème anniversaire de la Journée internationale de la liberté de la presse a été célébré au Mali le vendredi 3 mai,  par le groupement patronal de la presse malienne.  L’événement était placé sous le thème : ” Parler sans crainte, assurer la liberté d’expression dans tous les médias “. Il est question, à travers ce thème, de dénoncer le musellement dont sont victimes les journalistes, afin de faire appliquer la liberté de la presse dans toute sa globalité. C’est le centre international de conférence de Bamako (CICB), qui a abrité la cérémonie. C’était sous la présidence du ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Manga Dembélé, et ses homologues de la culture,  Bruno Maïga, du commerce et de l’industrie, Abdoul Karim Empé.

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Lors de la visite des stands, Sambi Touré en compagnie des ministres de la Communication, Manga Dembélé, de la Culture, Bruno Maiga, du commerce, Abdel Karim Konaté dit Empé

Droit fondamental elle-même, la liberté d’expression crée également les conditions nécessaires à la protection et la promotion de tous les autres droits de la personne humaine. Mais son exercice ne va pas de soi. Il requiert un environnement sûr, propice au dialogue, dans lequel chacun peut s’exprimer librement et ouvertement sans crainte de représailles”, dixit Ban Ki Moon, Secrétaire Général des Nations Unies.

Ainsi, les journalistes de la presse malienne regroupés dans des associations professionnelles et patronales ont convenu d’adapter le thème international  au contexte particulier du pays, d’où le thème suivant : ” Sécurité des  journalistes et des professionnels des médias et entreprenariat de la presse face aux défis nationaux : Quelle presse après la crise ? ”

En effet, au-delà de l’impératif sécuritaire, les changements intervenus et en cours dans le pays doivent guider la réflexion et le partage. Le besoin étant la nécessité de convenir de la place et du rôle de la presse malienne dans le processus de reconstruction notamment dans celui du dialogue, de la réconciliation et des élections à venir.

Dans son allocution d’ouverture, le Président du groupement patronal de la presse malienne, Sambi Touré a déclaré que ” la journée mondiale de la liberté de la presse est pour nous professionnels des médias, l’occasion de célébrer les principes fondamentaux de cette liberté, consacrée et garantie par la Constitution du Mali.”

Comment aujourd’hui exercer son office à l’aune de la réalité sécuritaire du contexte, du défi et des enjeux nationaux ? C’est sur cette question et bien d’autres qui préoccupent les journalistes maliens que le débat a été ouvert.

Dans son discours,  le ministre de la communication, Manga Dembélé avait reconnu que la presse malienne est confrontée actuellement à de nombreux défis. Il a reconnu que sans la presse, il était impossible de parler de développement. Il a assuré enfin que son département mettra tout en œuvre pour soutenir la presse malienne en cette période difficile. Signalons qu’en organisant cette rencontre, le groupement patronal de la presse malienne entendait arrondir les angles avec les autorités publiques.

Rappelons que 2012 a été une année désastreuse pour la presse en ce sens qu’au lendemain du putsch du 22 mars, beaucoup de journalistes maliens ont été inquiétés aussi bien au nord sous l’occupation des bandits armés qu’au sud avec la junte militaire qui s’était emparée du pouvoir. Raison pour laquelle, le classement établi par l’organisation internationale Reporters sans Frontière, sur le baromètre de la liberté de la presse a été catastrophique pour le Mali. Longtemps cité en exemple et comme un modèle démocratique, le pays a chuté dans les profondeurs du classement après avoir perdu 74 places en une seule année passant ainsi de la 25e place à la 99e. Ce qui constitue un véritable camouflet que les journalistes maliens veulent effacer à tout prix.

A l’issu de la conférence débat, le comité d’organisation a organisé un diner au cours duquel, différentes résolutions sanctionnant les travaux ont été rendus publique. On peut citer entre la réversion totale du budget alloué à la presse, l’adoption du décret d’application pour rendre effective l’aide indirecte  exigé par la loi portant résume de presse et délit de presse, l’adoption de la loi d’accès à l’information qui a également fait l’objet de relecture consensuelle,  l’association et l’implication des médias dans les grandes reformes institutionnelles et sociales commission ou comité en cours ou à entreprendre dans le pays, entre autres.

Maciré Diop, Clarisse NJIKAM

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